LE PARTAGE QUI JOINT L'UTILE A L'AGREABLE

LE PARTAGE QUI JOINT L'UTILE A L'AGREABLE

Viollet-le-Duc - Histoire d'une forteresse; texte et dessins

Viollet-le-Duc - Histoire d'une forteresse; texte et dessins

Paris : Bibliothèque d'éducation et de récréation | 1874 | PDF | 23-17 MB

Les vieillards disent, à qui les interroge, que depuis un grand nombre d'hivers, les hommes sont établis sur le territoire d'Ohet, situé dans une vallée assez large à travers laquelle serpente une rivière.

Tantôt ouverte, tantôt resserrée, cette vallée mêle ses eaux, vers le sud, au cours du grand fleuve.

Des deux côtés, les bords présentent une série de collines peu élevées, descendant en pentes douces vers 1^ rivière lorsque la vallée est large, quelque peu abruptes lorsqu'elle se rétrécit. Là, des roches grisâtres percent les flancs des coteaux, jonchés de leurs débris. En remontant les bords de la rivière, du point où elle se réunit au grand fleuve, à trois heures de marche, on trouve, à droite, un autre cours d'eau qui se ramifie en plusieurs petits bras dans une vallée plus élevée. En été, quelques-uns de ces bras se dessèchent, d'autres forment des étangs dont les bords se tapissent de joncs et de nénuphars. Les hommes de la vallée redoutent ce vallon qu'ils croient peuplé de mauvais esprits. Il est dangereux de s’y aventurer, à cause des nombreuses fondrières recouvertes de feuilles et de branchages pourris dans lesquelles l’imprudent disparaît. La forêt est si touffue dans ce vallon, les herbes et buissons si bien mêlés aux troncs et branches des arbres morts, que les rayons du soleil y pénètrent difficilement et n'éclairent que des flaques d'eau toutes couvertes d'un manteau vert. Une sorte de promontoire divise sur ce point les deux cours d'eau (fig. i); la rivière descendant du Nord-Ouest et le ruisseau du Nord-Nord-Est. Cette partie haute de la contrée est couverte de bois épais, et les hommes de la vallée ne s'y rendent guère que pour chasser l'urus, le sanglier, le loup et le daim. Au-delà, le pays semble désert et les étrangers, qui parfois visitent les hommes de la vallée pour échanger contre des peaux de bêtes, de l'ambre, du cuivre, de l'or, du sel et quelques étoiles grossières de laine ou de chanvre, n'arrivent jamais que de la partie où coule le fleuve. Les hommes habitent par familles les espaces libres au milieu des bois, sur les bords de la rivière, dans des huttes coniques, faites de pieux fichés en terre, réunis au sommet et couverts de branchages, de terre et de roseaux. L'homme habite une de ces huttes avec sa femme et ses enfants -, quand les garçons deviennent forts, ils élèvent une nouvelle cabane et prennent une compagne.
 

 

Col

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03/09/2021
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