La leçon de Fukushima : Nucléaire : suicide, mode d'emploi
La leçon de Fukushima :
Nucléaire : suicide, mode d'emploi
14 mars 2011 - 31 mai 2011
Comme signalé par un lecteur, il existe un site, celui de Next Up, qui traduit systématiquement en français les annonces diffusées par le grand quotidien japonais (8millions de lecteurs) Asahi Shibun, qui présente en principe des gages d'un "sérieux maximal". Accès aux annonces quotidiennes de l'Asahi Shimbun, traduites en français |
21 juillet 2011 : Fukushima n'est plus d'actualité.
La leçon n'a nullement été retenue L'inexorable descente du corium Comment les réacteurs japonais ont été construits. Un témoignage bouleversant
La "couverture médiatique" d'un événement n'est que passagère. On peut s'interroger sur la relative brièveté de ce suivi. Qui est responsable de cet désintérêt ? Doit-on accuser les journalistes de la presse officielle de ne pas faire leur travail ? Quid du comportement du public ? Sans cesse on évoque la lassitude d'une population qui voit ses problèmes d'emploi, et matériels monter en flèche. C'est compréhensible. Si vous cliquez sur ce lien, évoquant ce qui se passe dans la ville de Fukushima même, vous verrez que ce n'est pas rien. C'est simplement ce qui est à l'image de ce qui peut survenir en Europe à tout moment, comme le signalait l'ingénieur Bernard Laponche dans un article paru dans Télérama. L'Allemagne fait le choix de s'engager vers un dégagement du nucléaire. A l'inverse, le parlement anglais vient de voter la poursuite des programmes. Dans cette attitude on dénote toujours l'idée fixe de l'indépendance énergétique. Le ressources pétrolière de la Mer duNord sont en voie d'épuisement. L'Angleterre oublie simplement qu'elle se trouve à 1200-2000 kilomètres d'un Eldorado énergétique : l'Islande, qui dispose de ressources géothermique, éoliennes, hydrauliques considérables. L'acheminement de la puissance électrique n'est nullement un problème. Il suffit d'établir une connexion sous-marin par liaison haute tension en courant continu. Le procédé est loin d'être une nouveauté. Faites HVDC sur Wikipedia ( High Voltage Direct Current ) et vous aurez accès à des masses d'informations que les Anglais semblent totalement ignorer. En anglais. En français. Les lignes rouges, sur le graphique ci-après, représentent les liaisons de ce type, déjà existantes. Les lignes tiretées les connexions en projet. Sachez que, par ce procédé, la perte en ligne, sous-marin ou terrestre, est de 3% par mille kilomètres. Il n'y aura eu personne, en Angleterre, pour suggérer la promotion de la mise en place d'une connexion sous-marine avec l'Islande, dont le potentiel hydroélectrique, éolien, géothermal pourrait permettre de satisfaire les besoins de plusieurs pays d'Europe, en répondant aux inquiétudes de pays qui craindraient, via le projet DESERTEC (Wikipedia) se placer sous la coupe de pays et de régions a priori moins stable politiquement. .
Les liaisons par courant continu haute tension, existantes ou en projet.
Toujours dans ces données issues des encyclopédies, vous apprendrez que le procédé est fort ancien. En effet, toute île qui ne dispose pas d'une génératrice électrique locale ne peut être alimentée que par courant continu. Sinon, toute la puissance serait dissipée par induction,, dans le milieu liquide environnant. La puissance totale acheminée dans le monde dépasse 100.000 MW, dans 142 installations. Le HDVC s'impose dès que les liaison font plus de 1000 km. Or c'est le cas pour des pays vastes comme la Chine (6400 MW acheminés en 500 kV). Voir ce pdf sur les aspects techniques ( en anglais ). Cette technique se développe exponentiellement, partout dans le monde. On est tenté de se dire que les gens ne réagissent que quand cela touche leur peau. Je suis d'accord avec Bernard Laponche quand il écrit que l'Europe n'échappera pas un jour à un accident nucléaire majeur, du simple fait du vieillissement de ses centrales. Tchernobyl n'a pas été un avertissement suffisant. Apparemment Fukushima "n'a pas été entendu par les Anglais" ( "no panic" ). Il faut bien se dire que si la tempête de 1999, en Gironde ( imprévisible ) avait été un poil plus violente, ce ne sont pas deux sur quatre des installations de pompages de secours (de refroidissement) des réacteurs nucléaires qui auraient pu être mises HS, mais quatre sur quatre, dans la centrale du Blayais. Nous aurions eu notre Fukushima à la française, alors que nous ne vivons pas dans un pays à forte sismicité. Dans les mois précédent on a assisté à une spectaculaire montée des eaux dans le Missouri, qui est sorti de son lit, inondant de très vastes régions agricoles. Un coup d'oeil au bassin hydrologique du Missouri suffit à prendre la mesure de la situation. Il ne s'agit pas de l'effet de pluies torrentielles, mais de l'effet d'un enneigement exceptionnel dans les régions du nord, à la frontière canadienne.
Avec la venue de l'été et la fonte des neiges, les barrages régulateurs ( Dam, en anglais : barrage ) ne sont plus capables de juguler un tel afflux d'eau. D'où des inondations, frappant les installations nucléaires de Fort Calhoun et de Cooper. La première a déjà donné lieu à une évacuation conséquente des populations alentours. Ci-après l'installation de Fort Calhoun, avant la crue. Comme nombre de ses pareilles ( en particulier au Japon) elle est au ras de l'eau. Personne n'a prévu de mettre un simple mur de circonvallation de 5 mètres de hauteur autour des installations sensibles de la centrale, ce qui aurait mis celle-ci hors d'atteinte des crues les plus fortes. Ci-après la centrale nucléaire de Fort Calhoun, avant l'inondation :
Et après la montée des eaux :
Première mesure des Américains : interdire le survol de l'installation nucléaire, en la navigation sur le Missouri "pour des raisons de sécurité".
Jadis les Egyptiens entouraient leurs temples de simple murailles de briques crues, plaquée de bitume ou de calcaire, pour les protéger des crues du Nil Mais non, à Fort Calhloun on a prévu un système de protection surréaliste, un boudin empli d'eau, permettant de contenir la montée des eaux à hauteur de quelques mètres :
:
Les eaux ont continué à monter
et cette barrière s'est avérée insuffisante. Les riverains ont dû être évacués au delà d'un rayon de 16 kilomètres. Des installations haute tension ont dû être protégées par des .. sacs de sable.
La digue en caoutchouc n'a pas suffi ! ....
L'image qui montre que la digue de protection, en caoutchouc, a été submergée
Quand les photos valent mille mots
On aurait pu s'attendre à voir ces images sur les couvertures de nos grands magazines. Mais non. La vie sexuelle de Dominique Strauss Kahn s'impose comme le feuilleton à rebondissement. Mon interprétation de cette affaire.
Mes lecteurs doivent se dire " il a été bien avare d'articles, ces derniers mois. Etait-il en vacances ? ". Eh bien non. La rédaction de ces articles me prend beaucoup de temps. Il faut faut des copies d'écran, effectuer un montage, donner des commentaires si possible éclairants, aller compulser des archives sur le net. Les dizaines d'heures défilent. En parallèle, je me rappelle que sur ma page d'accueil, en bas et à droite, j'ai mis une annonce en proposant à la vente l'album l'Ambre et le Verre. Soixante quatre pages couleur. Je crois que le livre est bon, utile. Il est vendu, depuis août 2010, au profit de l'association Science et Culture pour Tous, huit euros cinquante, port compris. C'est modéré, démocratique. Il s'en serait vendu une moyenne de trois par jour, l'affaire aurait été jouable. Quelle affaire ? Relancer l'édition de ces bandes dessinées des Aventures d'Anselme Lanturlu. Eh bien non. Une vente par jour : il faut un an de vente pour payer un nouveau tirage. En écrivant ces lignes, je n'ai même pas envie de mettre un lien vers la page de commande de l'album. Je suis déçu du manque de réaction. Cela me donne un peu l'impression que parmi mes lecteurs, qui me comblent de remerciement émus " merci d'exister ! " un nombre important s'installent le matin devant leur café, le matin, et allument leur ordinateur, en se disant "alors, qu'est-ce que ces homme si courageux, si actif, malgré ses soixante quatorze ans, a encore pondu ?" En novembre 2010 j'avais poussé un coup de gueule, mettant mon site en croix tant que les ventes ne décolleraient pas. On est passé à dix ventes par jour. Puis, très vite, le soufflé est retombé. Je ne vais pas pratiquer cette sorte de terrorisme éditorial pour vendre des livres. J'ai une bonne dizaine de titres, dans des genres très divers, dans mes cartons, certains entièrement finalisés, mais je me dis que si c'est pour en voir partir un par jour, cela ne me donne aucune envie de les imprimer. Ah : Eurocopter a réimprimé des exemplaires en français et en anglais de la Passion Verticale. Au passage ces gens ont eu la gentillesse de nous donner un certain nombre d'exemplaires, portant l'en-tête de Science et Culture pour Tous, qui seront vendus à son profit. Au départ, j'avais pensé demander que ce tirage particulier soit effectué en format réduit et vendu, comme l'autre album, à un prix très serré. Mais finalement, pour faire rentrer de l'argent dans les caisses de l'association, j'ai renoncé à cette formule. Les albums, superbement imprimés, avec une couverture cartonnée, pourront être acquis pour 30 euros, port compris. Je joindrai à chaque envoi un dessin original, dédicacé. Sous peu je mettrai l'annonce sur ma homepage. A ceux qui trouveront ce prix trop élevé, je les enverrai vers le site de Savoir sans Frontières où il pourront télécharger la version noir et blanc, gratuitement. Quant à mon site : je vais lever le pied. Est-ce à dire que je vais tailler mes rosiers et faire de longues siestes ? Non, mais Je vais probablement réinvestir ce qui me reste d'énergie un peu ailleurs. Je me suis pas mal investi suite au drame de Fukushima. J'ai expliqué à mes lecteurs des choses que, bien souvent, je découvrais moi-même, concernant ce drame affreux. Plus j'approfondissais la question, plus je découvrais la gravité et la profondeur du drame du nucléaire japonais et par de là le danger que des nucléocrates irresponsables (que mon ami Albert Souzan appelle des nucléopathes ) faisaient courir à la planète. Plus il devenait évident que nous étions gouvernés, gérés, par des imbéciles incompétents. Au delà de la critique, qui est toujours aisée, il fallait envisager un autre mode de développement, et mon enquête m'a fait découvrir la palette impressionnante des solutions, méconnues, et éventuellement cachées. Des solutions simples, réalistes, éprouvées, non spéculatives. Je suis désolé pour tous les fanatiques des rendements surnuméraires, mais il me semble qu'avec nombre de formules plus prosaïques, mais ouvrant sur des réserves inépuisables d'énergie nous avons déjà du pain sur la planche et des solutions qui peuvent être mises en oeuvre immédiatement. Dans le même temps je me suis rendu, le 6 juin, au colloque international de Biarritz, consacré aux Z-machines, où étaient présents les gens les plus représentatifs dans ce nouveau créneau. Mon ami, l'Anglais Malcom Haines a fait le premier exposé, le lundi 6 à 8 h 30. La veille, nous nous étions retrouvés et nous avions longuement discuté. Malcom venait de publier, deux jours avant, un papier de 64 pages dans la prestigieuse revue de physique des plasmas Plasma Physics and Controlled Fusion, pratiquement une monographie sur le sujet. Les milliards de degrés de 2006, mesurés à Sandia, ont été confirmés. Pas de critiques, rien. Après cet exposé, que nous avons au passage enregistré, image et son, en dépit du refus des organisateurs français, et qui constituera une preuve, j'ai questionné Valentin Smirnov, numéro un russe dans ce domaine, directeur du département fusion de l'Institut Kurtchatov des Hautes Températures de Moscou. Je l'ai évidemment au premier chef questionné à propos de ce que Haines venait de confirmer. Un autre jour je donnerai le détail de tout ce que j'ai pu apprendre dans ce colloque. Il est assez facile dans ces colloques, quand on n'intervient pas en présentant un papier, de se faire passer par un universitaire retraité qui hante les colloques "pour conserver un contact avec le milieu science". Un original qui, disposant d'une retraite confortable, préfère mettre son argent dans des colloques plutôt que dans un le golf ou dans des croisières pour troisième âge (alors que ces participations à ces colloques sont portées par l'aide financière apportée par mes lecteurs). L'anonymat s'obtient en coinçant son badge dans sa chemise déboutonnée, retourné. On pense ainsi au retraité distrait qui a mis son badge autour du cou, avant de boutonner sa chemise. Un tel homme, on ne s'en méfie pas. Alors on bavarde, on bavarde... Je vais simplement évoquer la fin de ma conversation avec Smirnov, fort courtoise, au coffee break. Vous savez que les Russes ont toujours été les maîtres absolus en matière de MHD. En 1954 André Sakharov avait produit 100 millions d'ampères avec le générateur magnéto-cumulatif qu'il avait inventé. Reportez vous au dossier que j'ai mis sur mon site.
J'ai piqué le russe au vif, sans ménagements. - En Corée, en septembre 2010 j'ai entendu votre collègue Grabowski nous présenter vos résultats sur votre Z-machine Angara V. Franchement, avec ce tas de rouille, et ses 5 petits millions d'ampères, vous faites piètre figure devant les 26 millions de la machine américaine ZR !
La Z-machine russe Angara V
Smirnov s'est aussitôt cabré (révélant ce que, par exemple, Haines ignorait) : - En Russie, nous achevons la construction d'une Z-machine dont l'intensité atteindra 50 millions d'ampères, avec un temps de montée de 150 nanosecondes. Peu de temps après j'ai cuisiné un type du labo de Lawrence Livermore Laboratory (Californie). Le bruit courait que les Russes montait quelque chose, où l'énergie primaire était un explosif. Cet homme du LLL croyait (ce que les Russes lui avait dit) que la formule était moins onéreuse que d'utiliser des bancs de condensateurs. Mais comment les Russes se débrouillent-ils pour obtenir des temps de montée aussi brefs ? Il faut leur faire confiance. S'ils mettent ainsi le paquet "c'est qu'il y a quelque chose". De toute façon, à Biarritz, des expériences beaucoup plus modestes faisaient état de neutrons de fusion. J'ai fait le voyage de retour en avion avec Smirnov qui, si l'hôtesse lui avait proposé un parachute, aurait sans doute sauté aussitôt. J'ai pu apprendre que les expériences fondées sur un liner composé par deux troncs de cône (voir mes articles de 2006) s'étaient avérées décevantes. Impossible d'amener les deux jets, créés par effet de charge creuse, se percuter. La meilleure cible (c'était Smirnov lui-même qui avait inventé le liner à fils) est un liner sphéroïdal, à double cage à fil, inventé par son élève Zakharov ("comme à Sandia", dixit Smirnov). Parmi ses phrases, notons celle-ci : - Ca a été dur d'obtenir le financement. Heureusement, les militaires nous ont aidé (...) La course aux bombes à fusion pure, qui remplaceront les bombes thermonucléaires classiques, avec leur amorce au plutonium, est donc lancée, entre Russes et Américains. Tous ceux qui restent en dessous de 5-10 millions d'ampère sont d'emblée hors jeu. En effet, le chauffage par compression permet d'obtenir des températures qui croissent comme le carré de l'intensité électrique. Les Chinois, qui construisent une machine qui développera dix millions d'ampères, ont vu trop juste. Les Français (le Sphinx de Gramat, installation militaire située dans le Lot) n'ont pas compris que la brièveté du temps de montée était un élément clé (la décharge du Sphinx, faute d'une "compression ad hoc" s'effectue en 800 nanosecondes). Or une décharge dont le temps de montée est de 100 nanos est équivalente à un courant HF de 10 mégahertz. Ainsi les 70.000 ampères, qui passent dans des fils du diamètre d'une cheveu, ne circulent pas au coeur du métal, mais en périphérie, par "effet de peau". Si la décharge est trop lente, les fils se subliment et les instabilités de plasma nuisent à la focalisation. Alors les petits jeunes de Gramat utilisent un liner tronc conique avec lequel ils font des jets. Bref, ils font de ... l'astrophysique. En tablant d'emblée sur une source primaire constituée par 150 kilos d'explosif, les Russes sont peut être en train de doubler les Américains, comme l'avait fait Andréi Sakharov avec l'engin thermonucléaire, en optant d'emblée pour "la bombe sèche", à hydrure de lithium, solide. Si vous ne le savez pas, c'est Sakharov qui a conçu la Tsar Bomba (50 mégatonnes). Une bombe FFF, c'est à dire fission-fusion-fission. A pleine puissance elle aurait développé 100 mégatonnes, mais on la "brida" en remplaçant son enveloppe d'uranium 238 par du plomb. Après cette magnifique expérience de physique en plein air Sakharov (il le raconte dans ses mémoires) calcula le nombre de cancers que celle-ci allait créer. Il décida alors d'abandonner ce nucléaire militaire, en 1967, en se consacrant désormais à la cosmologie. C'est là qu'il proposa pour la première fois un modèle cosmologique constitué de deux entités dotés de flèches du temps anti-parallèles. Je ne découvris cela qu'en 1983, en lisant l'ouvrage consacré à ses oeuvres scientifiques ( en France, publié par les éditions Anthropos, Paris). Avoir une présomption est une chose. être confronté à des discours faisant figure de preuves en est une autre. Ce colloque, prétendument "civil" avait des odeurs fortes de secret défense. Malcom pense, comme moi, que le températures atteintes avec ZR pourraient frôler les 8 milliards de degrés. Avec leurs 50 méga ampères les Russes pourraient monter à vingt milliards de degrés. La physique des plasmas ultra denses et ultra chauds se dessine. Mais, comme on peut le voir, l'objectif prioritaire concernera l'élaboration de nouvelles armes, de bombes thermonucléaires à fusion pure, potentiellement miniaturisables, à coup de nanotechnolgies. Avec des mélanges comme Bore11 + Hydrogène1 on obtiendra même des "bombes vertes", sans émission de neutrons. J'ai mis du temps à me remettre de ce colloque de Biarritz, j'avoue, en touchant une fois de plus l'insondable stupidité humaine (comme à Brighton en janvier 2001). Avec des amis retraités, nous allons relativement rapidement composer un livre, une monographie de 180 pages, dont le format sera semblable aux livres que j'ai précédemment proposé à la vente sur mon site. On gagnera 10 euros par livre, net. Les livres seront vendus au profit de Science et Culture pour Tous. Au menu, quatre parties. - Nucléaire : suicide mode d'emploi - Une impasse-gâchis nommée ITER - Des solutions fondées sur les énergies renouvelables, à l'échelle des besoins de la planète. - La physique des plasmas ultra denses et ultra chauds : les bombes d'abord, l'énergie ensuite. Les politiques pourront faire leur profit des informations contenues, pour éventuellement les inclurent dans leur programme électoral. Avec l'argent collecté, nous pourrons voyager et faire des reportages sur les installations déjà opérationnelles dans le monde, en Espagne, USA, Canada, Chine, etc. Des gens d'images nous accompagneront et composeront des documents vidéos différents de cette nullité insondable que fut le reportage mené par Arte sur la fusion.
|
1° juin 2011 : Surréaliste : l'Agence Internationale de L'Energie Atomique salue la façon dont TEPCO a géré la crise
31 mai 2011. Une intéressante réponse de Jeremy Rifkin aux allégations de Nicolas Sarloky, sur le site de Next Up. Mais sa solution est incomplète. L'Allemagne débat sur son projet de sortir du nucléaire. Angela Merkel |
15 mai 2011 : Michio Kaku très pessimiste quant à l'évolution de la situation
Le professeur Michio Kaku pense que le site de Fukushima resterait extrêmement vulnérable à une autre secousse sismique. Il dit que les techniciens de la centrale continuent d'arroser les réacteurs, mais qu'il y a des fuites et qu'une masse d'eau contaminée envahit les sous-sols, doit être pompée, et que quand les cuves de stockage de cette eau sont pleines les Japonais la relâchent dans l'océan. Les mesures de couverture des réacteurs envisagées par TEPCO ne visent qu'à s'efforcer d'empêcher des poussières radioactives de partir dans l'atmosphère, en contaminant les terres avoisinantes. Les dirigeants de TEPCO sont incompétents et n'ont songé qu'à une chose : sauver leur investissement. Kaku se montre extrêmement critique et dit que la confiance de la population japonaise envers son gouvernement est en chute libre.Il ajoute que les japonais se font des illusions quand ils demandent "quand ils pourront revenir dans leurs lieux d'habitation". Une "dead zone" subsistera. Il termine en disant qu'il a fallu attendre 14 ans avant d'ouvrir la cuve du réacteur de Three Miles Island, dont une partie du coeur avait fondu, mais où le corium n'avait pas quitté l'enceinte du réacteur, sa cuve, ce qui n'est pas le cas au Japon. Il évalue à un minimum de trente années le temps qu'il faudra aux Japonais pour nettoyer le site de Fukushima. Les choses n'ont pas l'air de s'améliorer, au pays du Soleil Levant. Le bâtiment d'un des réacteurs, le numéro 1, prend du gîte et semble s'enfoncer dans le sol. Aucune mesure énergique, à la hauteur de la situation, "à la russe", n'a été prise dans les jours ou semaines qui ont suivi la catastrophe. Il aurait fallu dégager immédiatement les accès (ce que TEPCO ne commence à envisager que maintenant !). Puis dégager les débris, pour pouvoir ... faire quelque chose. Les Japonais ne sont pas en reste en matière de manipulation de charges très lourdes avec des ponts roulants, dans leurs installations portuaires et dans leur industrie sidérurgique. La mise en oeuvre de tels moyens, pour nettoyer le site, enlever les débris recouvrant les réacteurs, n'a pas été entreprise, par pingrerie, incompétence et indécision. Comme le note Kaku dans son interview, au Japon personne ne sait qui "manage" cette situation de crise. Personne, en fait. Les autorités politiques sont incompétentes. Le premier ministre est une marionnette qui "renonce à son salaire", comme cela était la seule chose qu'il ait trouvé à faire. Les spécialistes du nucléaire, requis pour se rendre sur les lieux et prendre les choses en main, se sont défilés.
Le tonneau des Danaïdes Pour amener à pied d'oeuvre des moyens lourds, ou les construire, il faudrait opérer des réquisitions, mettre des milliards de dollars sur la table, avoir un véritable plan, prendre les choses en main. Mais à TEPCO personne ne semble avoir de plan. On observe et on arrose.... Comme le rappelle Kaku, ce qui se trouve entreposé à Fukushima est une véritable bombe, en particulier à cause des éléments combustibles "usés", ou non encore utilisés, contenus dans les piscines. Si une des piscine s'effondre, ces éléments, jetés les uns contre les autres, peuvent entrer en criticité. Certaines cuves de réacteurs, pour ne pas dire toutes, se comportent comme des tonneaux des Danaïdes. C'est sans doute l'image la plus pertinente.. Sur le terrain des dizaines de techniciens font un peu n'importe quoi, tandis que des dirigeants du groupe démissionnent ou s'écrasent la face contre terre. Comme rien n'a été fait, sauf refroidir à la lance d'arrosage, ce qui n'est qu'emplâtre sur jambe de bois, la situation évolue défavorablement dans les différents réacteurs. On commence de plus en plus à penser que l'explosion du réacteur numéro 3 ne fut pas due à une simple explosion d'hydrogène, mais peut être à une "prompt reaction", à un début de réaction en chaîne dans un ensemble de barres combustibles entreposées dans la piscine toute proche du réacteur. On entend dire que des débris de barres combustibles auraient été retrouvés à grande distance de la centrale. |
14 mai 2011 : Dernières informations :
Le calendrier du plan de stabilisation de TEPCO totalement remise en cause, créations de sarcophages d’encapsulage des bâtiments réacteurs en béton accrochés sur le rocher à moins 50 mètres en étude d’urgence avec de la zéolite pour absorber les matières radioactives. Toute dernière information sous réserve et qui reste à être confirmée : le bâtiment du réacteur N° 4 se serait incliné ou s'enfonce, des travaux de consolidation d’urgence seraient en cours (cette information US est aussi visuelle, en principe pas d’effet d’optique, si elle est confirmée, pourrait signifier de graves développements). Rappel : la confirmation de cette information est en attente. |
Pub de General Electric, au moment de la vente de ses réacteurs à TEPCO !
13 mai 2011. Source : The Mainichi Daily News TOKYO (Kyodo) -- Tokyo Electric Power Co., the operator of the crippled Fukushima Daiichi nuclear power plant, revealed Thursday that holes had been created by melted nuclear fuel at the bottom of the No. 1 reactor's pressure vessel. TEPCO a révélé jeudi (12 mai 2011) qu'on avait découvert des trous au fond de la cuve du réacteur numéro 1, suite à la fusion du combustible dans celle-ci. La compagnie a dit qu'elle en avait découvert plusieurs trous, au niveau des jonctions soudées des systèmes de pompage. Plus tôt dans la journée il a été révélé que le niveau de l'eau dans le réacteur endommagé était bas, à un point qu'on n'avait pas suspecté. Ainsi cette eau ne permettait plus de couvrir les éléments combustibles, ceci impliquant qu'une part importante de ces éléments aurait pu fondre, après avoir été ainsi mis hors d'eau.
Ma remarque : Cette situation est le signe d'une grande instabilité et ne milite guère en faveur d'un retour rapide à la normale. Dans le coeur "arrêté", la décomposition de la cinquantaine de radionucléides produits dégage de la chaleur. Cette production de chaleur a tendance à se calmer avec le temps. C'est ainsi qu'on a pu, finalement, ouvrir la cuve du réacteur de Three Miles Island et examiner son contenu, plusieurs années après l'événement et constater, de visu que 45% du coeur avait fondu. En attendant "ce retour au calme" il a fallu refroidir le réacteur. L'évolution de la situation dépend de l'efficacité du refroidissement. A Fukushima, celui-ci est problématique. |
12 mai 2011 : Il n'est un secret pour personne que le drame qui se joue actuellement eu Japon, à Fukushima, est totalement passé sous silence par les grands médias français, sauf exception. On signalera le numéro spécial de Science et Vie de mai 2011, bien illustré et documenté. En dehors de cela, quand je consulte mes "yahoo-news" j'y trouve du football et quelques ragots concernant quelques "célébrités du moment". C'est indigent. Pourquoi un tel silence ? On peut penser à un black out "actionné" par le lobby du nucléaire. C'est possible. Mais c'est compter sans la superficialité et la vacuité des "médias officiels" où les rédactions vivent "dans l'événement". Ce séisme, cette catastrophe nucléaire, pour ces médias-là, c'est un événement passager. On fait la une, et on passe à autre chose. Alors qu'il est évident que cette affaire prend une allure chronique et risque de s'étaler sur des années. Dans le numéro de Science et Vie j'ai lu une évocation de la malhonnêteté criminelle de la société TEPCO qui, pendant des décennies, recouvrait des fissures de peinture et falsifiait des rapports d'examens de ses centrales. Ailleurs, on découvre la collusion entre les nucléocrates japonais et le monde de la pègre, les fameux Yakuza, chargés de recruter les chômeurs-nettoyeurs de cuves de réacteurs. On peut aussi penser que pendant des décennies ces mêmes Yakuza se sont chargés de museler ceux qui tentaient de dénoncer une telle situation, tandis que les exploitants, prompts à s'emplir les poches, achetaient le silence des autres. A ce compte, ce ne sont pas des prosternations de dirigeants dont il faudrait être témoin, mais d'un seppuku en bonne et due forme. Les traditions se perdent. Nos journalistes seraient-ils à ce point incapables de le comprendre ? C'est possible. Ils se font aussi le reflet de la surdité et de la fuite du pékin moyen, confronté à des situations angoissantes, auxquelles celui-ci refuse de faire face. Je suis tombé sur une bout d'une archive vidéo où on voit cet imbécile de Giscard d'Estaing, déclarant, au moment du passage du nuage de Tchernobyl, "que ceci était sans conséquence au plan de la santé publique". Il est vrai qu'il a été l'artisan principal de la nucléarisation de la France qui était pour lui un sujet de fierté, qu'il considérait comme le point fort de son septennat. Cette déclaration montre qu'on peut être à la fois issu d'une école dite prestigieuse, et être un complet imbécile. Rappelons que nous devons à "crâne d'oeuf" de grands pans de la constitution européenne. Il y a un phénomène constant chez les hommes de pouvoir et d'argent qui confondent, en parvenant sans doute à s'en convaincre eux-mêmes, leur propre intérêt avec l'intérêt général. Il est rare qu'ils finissent leur vie dans le dénuement. Les gens commencent à se rendre compte de plus en plus que leur devenir est géré par deux entités : - Les puissances d'argent - Des hommes politiques imprévoyants et complètement déconnectés des réalités. En un mot, des imbéciles incompétents. Revoyez le passage où Nathalie Kusciusko-Morizet se trouve interviewée dans l'émission "Complément d'enquête" d'avril 2011 où elle prononce cette phrase ahurissante :
- Rien n'a été prévu pour le démantèlement des fermes solaires
J'ai du réécouter ce passage pour savoir su je n'avais pas rêvé. Qu'entendrait-elle par ce "démantèlement des fermes solaires" ?". Cette femme est totalement incompétente. On pourrait s'attendre à ce qu'elle évoque "le démantèlement des barrages hydro-électriques", pendant qu'on y est. C'est un ministre-perroquet qui, chargée de... l'écologie, débite une leçon bien apprise, lance des phrases creuses comme "...une meilleure lisibilité de la filière nucléaire". J'ai tenu à détailler cette émission pour que vous puissiez relever les conneries qu'on vous déverse en continu, depuis les "hautes sphères du pouvoir". J'ai joué mon rôle en informant mes lecteurs pendant ces semaines où a démarré cette affaire de Fukushima, en essayant au passage de leur donner quelques informations générales sur le monde du nucléaire. Puis j'ai passé pas mal de temps à éplucher l'excellente émission "Complément d'Enquête", diffusée par France 2. Si vous n'avez pas lu cette page, je vous conseille de vous y reporter. Beaucoup ont du découvrir avec surprise que notre pays, à travers le combustible MOX, avait 20 de ses réacteurs qui fonctionnaient non à l'uranium, mais au plutonium. Au passage ils auront compris que l'usine de la Hague, sous la dénomination de "centre de retraitement des combustibles usés" n'était pas une déchetterie, mais une usine de récupération du plutonium par voie chimique, qui est à la base du fonctionnement du MOX, lequel n'est rien d'autre qu'un mélange de 7 % de plutonium, fissile, dilué dans 93 % d'uranium 238, non-fissile. 60 tonnes de cette substance hyper-dangereuse, le plutonium, sont actuellement entreposées à la Hague. Si La France était engagée dans une guerre, ce centre, de même que tous ses réacteurs nucléaires et piscines de stockage seraient autant de cibles rêvées, où se trouve entreposé de quoi tuer toute la population de l'Europe. Ce MOX est d'ailleurs (et est aussi) le combustible des surgénérateurs à neutrons rapides, comme celui de Creys Malville (arrêté, qu'on ne sait pas comment démanteler). Dans les débat que je vois naître sur des forums comme Agoravox on voit certain dire qu'il ne faut pas sombrer dans la parano, et s'imaginer que des terroristes vont un jour être en mesure de lancer contre nos centrales des attaques sophistiquées, à bord d'avion s'affranchissant de tous barrages défensifs, lançant vers nos centrales des missiles autoguidés ultra-sophistiqués, capables de perforer des mètres de béton, et d'épaisses cuves d'acier. Tenir ces propos, c'est se confiner dans "l'hexagonal". La France, comme nombre d'autres pays, comme par exemple la Corée, sont des pays prêts à vendre des réacteurs à ... n'importe qui. A des pays qui les installeront dans des zones sismiques. Ou à d'autres qui pourront, un jour, devenir la cible d'opposants bien organisés. Nous vendons au passage à ces gens les armes les plus modernes. Les cibles nucléaires présentent un aspect fondamentalement différent de cibles conventionnelles. Prenez par exemple un vaste dépôt de munitions ou des réservoirs d'hydrocarbures. Soudain, ceux-ci subissent une frappe, ou sont l'objet d'un attentat. Il y a des mots, des destructions, un vaste incendie. Puis, tout cela "retombe". Les morts : on les pleure et on les enterre, puis on les oublie. Les incendies finissent pas s'éteindre. On reconstruit ce qui a été détruit. Dans le cas d'une cible nucléaire, le scénario est totalement et fondamentalement différent. "L'incendie" s'avère impossible à juguler, parce qu'il est ... inapprochable. Sous son sarcophage qui se dégrade, le feu nucléaire de Tchernobyl continuera de couver pendant des dizaines de milliers d'années et menace de contaminer la nappe phréatique. Les dommages du nucléaire peuvent s'étendre sur des milliers de kilomètres carrés, et s'avérer irrémédiables. De vastes terres agricoles peuvent devenir inexploitable pour des milliers ou des dizaines de milliers d'années. Des zones de même étendue peuvent devenir inhabitables pour des durées comparables. La santé de millions de personnes peut se trouver affectée, sans limitation de distance. Mais cela, nos barons de l'atome s'en moquent éperduement. Le profit les aveugle. Maintenant je reporte l'énergie qui me reste à argumenter au sujet d'ITER, dont l'abandon immédiat s'impose. En parallèle il est indispensable de construire un "plan B", dans l'urgence. On peut saluer les écologistes, les "verts", pour leur clairvoyance et parfois leur courage. Symétriquement, signalons la lâcheté des scientifiques, craignant, étant donnée la puissance du lobby nucléaire en France, que toute protestation ou simple analyse ne leur soit dommageable au plan de ce qui leur tient le plus à coeur : leur carrière de fonctionnaires veules. Ce plan B passe tout simplement par un investissement puissant dans les énergies renouvelables, avec des technologies dignes du XIX° siècles : forer des trous pour récupérer de l'énergie géothermique, capter l'énergie solaire avec des miroir en tôle réfléchissante et faire avec cela de la vapeur sous pression pour produire des dizaines, et un jour des milliers de megawatts électrique (voir le projet espagnol Andasol). Un projet finalisé, opérationnel, développant 50 megawatts, qui contredit complètement cet autre imbécile qu'est Claude Allègre ("on ne sait pas stocker l'énergie !", antienne reprise par la directrice d'Areva). Notre science et notre technique ont été dévoyées pendant des décennies, à la recherche d'une Théorie du Tout ou pour remplir les poches de grandes compagnies, servir le complexe militaro-industriel, les compagnies pharmaceutiques, etc. En parallèle le pouvoir politique s'est fait complice d'assassinat ou de tentatives d'assassinat d'entreprises louables (comme Kokopelli, qui tient un blog sur les d'événements de Fukushima). Tout cela est lamentable, méprisable au dernier degré. A l'Est rien de nouveau. Dans l'Empire du Soleil Levant, rien de nouveau. Une caméra a filmé une émission de vapeur et de fumée émanant du réacteur numéro 3. Les médias n'en ont pas fait état.
8 mai 2011 : reprise de feu au réacteur numéro 3
Une autre montre une lueur inquiétante, filmée de nuit par la webcam de surveillance, au dessus. Autour de la centrale s'affairent quelques dizaines d'employés. On bricole, on refroidit avec des lances à eau. L'Empereur va réconforter des réfugiés, dans un stade. On a l'impression que les compagnies, et le gouvernement cachent la gravité de la situation, pour éviter une panique. Des habitant des environs de la centrale demandent naïvement "quand il leur sera possible de rentrer chez eux". Pathétique
Crise de l'énergie au Japon :
La principale chaîne de télévision communique, en date du 11 mai 2011 : |
23 avril 2011 : Faites l'effort de regarder l'excellente émission " Complément d'enquête". Elle est longue, mais il y a l'essentiel de ce que vous devez savoir, et même, pourrait-on dire, tout.
Cette émission est longue. Mon travail, harassant, est de faire un "digest" de tels documents, en soulignant les points essentiels, pour permettre une lecture plus rapide. Il me faut émailler cela par des dizaines de copies d'écran, récupérer cela avec Photoshop, monter une page web, ajouter un texte. Cela représente des dizaines d'heures de travail. Il faut que je le fasse, mais je suis passablement épuisé. J'ai eu 74 ans ces jours derniers et je commence à ressentir le poids des années. Elle est téléchargeable ( 572 Mo), me dit un lecteur, à : http://depositfiles.com/files/onwpxsugv Elle ne restera pas éternellement sur la toile, d'autant plus qu'elle en dérangera beaucoup. Félicitations à l'équipe de France 2 qui a mené cette enquête et réalisé ce document, d'excellente qualité |
Mis en ligne le 30 avril 2011 : L'Union Européenne autorise l'importation des produits alimentaires radioactifs en provenance du Japon.
Dans cette vidéo du 26 avril, en anglais, Ami Gundersen, analysant les films (spectaculaires) pris de l'explosion du réacteur numéro 3 met en doute que celle-ci puisse être uniquement imputable à celle du mélange hydrogène-oxygène dégagé. Il pense que l'onde de compression issue de cette explosion primaire aurait pu comprimer les éléments combustibles présents dans la piscine attenante, en provoquant une excursion de criticité et une mini-explosion nucléaire.
Pas impossible.
La Nature prodigue un nouveau rappel à l'ordre Le 28 avril 2011 une tornade d'une puissance exceptionnelle a dévasté l'Alabama, au Etats-Unis
Une tornade de niveau F4, d'un kilomètre de large. Des vents tournoyant soufflant à plus de 300 km/h 220 morts, 1700 blessés La moitié du comte de Madison a été quasiment raye de la carte. http://www.waff.com/ L'alimentation électrique des systèmes de pompage de la centrale nucléaire de Browns Ferry a volé en éclat. Le système a du passer sur des alimentations de secours, utilisant des groupes électrogènes. http://www.world-nuclear-news.org/RS_Browns_Ferry_hit_by_major_storms_2804112.html Après Fukushima, comme me le fait remarquer Frédéric Requin, cet événement pose une fois de plus la question de la sensibilité des installations nucléaires à des phénomènes naturels d'une ampleur exceptionnelle, catastrophique (ouragans, séismes, ras de marée, et maintenant tornade). Que se serait-il passé si la trajectoire de cette tornade était passée en lieu et place de la piscine de stockage d'éléments combustibles ? Son toit aussi été arraché, son eau aspirée, ses éléments combustibles usagés, radioactifs, emportés en altitude et dispersés à des dizaines de kilomètres de distance. Et, peut être, si les cuves contenant le carburant des diesels lui étaient accessibles, cette tornade les aurait-elle vidé au passage, en mettant HS le dispositif de secours. On aurait eu un Fukushima-bis.... Les "films-catastrophes", c'est ... la réalité. Comme "il n'y a pas de risque zéro", il faut opter pour des solutions technologiques qui, en cas de catastrophes naturelles, ne débouchent pas sur des conséquences secondaires gravissime, irréversibles au plan humain, sanitaire, écologique. Si on installe des milliers d'hectares de capteurs solaires paraboliques (voir l'installation espagnole Andasol, 100 hectares développant 50 mégawatts ) et si une tornade traverse une telle installation, on pourra chiffre les dégâts, financièrement importants, déplorer ces pertes matérielles, se mettre à reconstruire. Mais les débris des miroirs métalliques n'empoisonneront pas la région pour des centaines de milliers d'années.
Sous ce simple aspect, le nucléaire, c'est de la connerie
La "centrale solaire" espagnole Andasol : 100 hectares produisant 50 mégawatts
L'échelle des capteurs paraboliques de la centrale Andasol. On sort "du bricolage fait maison". C'est ça, le solaire. Cet ignorant d'Allègre dit, lors d'une émission de télévision "on ne sait pas stocker l'énergie". Complètement faux ! L'installation Andasol est entièrement équipée. Ces tubes produisent du gaz à 400°, sous pression, qui actionnent une turbine et un alternateur. Le stockage jour/nuit est assuré dans des masses de sels fondus, à forte capacité calorifique, à 400° (sans danger, ceux-là). Ca n'est pas "une installation d'essai", mais un ensemble complètement opérationnel. Ce sont ces installations qui font peur aux gens du lobby nucléaire français. Quand dame Kosiusko Moriset par du solaire, dans l'émission Complément d'Enquête, elle n'évoque que le photo-voltaïque, en insistant sur le coût de l'importation des cellules, de fabrication asiatique, et sur le coût "du démantèlement de telles installations". Ou elle ignore l'existence d'installations comme celle d'Andasol, ou elle les passe sous silence, ce qui est encore pire |
Sur la chaîne japonaise NHK, dimanche 23 avril. Il y a donc eu fusion de ces trois coeurs
|
Il faut un programme politique. Aucun candidat n'en a. C'est simple : " à droite" comme " à gauche", ces gens ne songent qu'à reconduire ou aménager (ce qui est simplement impossible) le système existant. Les écologistes "traditionnels" sont affectés de myopie. Ils savent ce que signifie le mot mégawatt (un millier de kilowatts) mais sont incapables d'aller plus loin. Ils circulent en vélo ou en canöé. Un réacteur nucléaire, c'est 400 - 600 - 900 - 1000 megawatts et au-delà. Les besoins d'un pays comme la France se chiffrent en dizaines de milliers de megawatts Un programme politique centré sur la résolution de la "crise de l'énergie" offre de multiples facettes, stabilisantes. - Il absorbe les "capitaux flottants", représente une lutte contre la spéculation financière (qui n'a rien à voir avec l'économie). - Il crée des emplois par dizaines de milliers - Il développe tout un secteur technico-scientifique qui présente un aspect intéressant : l'Armée n'y a pas sa place. A moins qu'on n'envisage, comme au siège de Syracuse, de brûler les voiles des vaisseaux - C'est un projet qui sécurise les générations à venir, au lieu de se préparer à leurs laisser un pays, une planète ingérable. Un projet qui prend soin de votre propre santé. N'avez-vous pas réalisé que depuis qu'on laisse les apprentis sorciers mettre leur nez partout, la santé des hommes se dégrade. L'industrie alimentaire met n'importe quoi dans ses produits, elle sélectionne les espèces végétales "les plus résistantes", "les plus profitables", mais qui deviennent exemptes des substances anti-cancer que la Nature avait placé en elles. On se croirait dans le film " l'aile et la cuisse" avec de Funès - Un tel méga-projet passe par une politique de Grands Travaux, qui ne peuvent être gérés que par des Etats, et non des sociétés privées. Ces projets ne peuvent cadrer avec des politiques des marchés, du profit. - Enfin tous les pays dits pauvres peuvent emboîter le pas. Toutes ces technologies sont à leur portée. Ils peuvent développer leurs propres centrales pour leurs propres besoins et non entrer dans une nouvelle phase d'hélio-hydro-aéro-néo-colonialisme. - Il est facile pour des dictateurs, des roitelets, de s'approprier des richesses nationales centralisées, comme le pétrole, le gaz ou les richesses minières. Moins facile d'enfermer le soleil, le vent ou les courants marins dans une banque suisse. En visant grand et à long terme il est possible de remplacer, avec du temps, non seulement l'énergie nucléaire, mais celle issue du pétrole, par toute une palette d'énergies renouvelables (pensez à ce pétrole artificiel, fabriqué avec des algues !). C'est grand, c'est vaste. Le solaire thermique, parfaitement opérationnel en Espagne et aux USA c'est un mégawatt à l'hectare. Mais c'est extensible à l'infini. Ce n'est pas le terrain qui manque, ni en Espagne, ni ailleurs. Une petite remarque. S'agissant du projet Andasol, espagnol, je vous ai envoyé vers une page plus documentée, qu'un ami avait récemment essayé de placer sur Wikipedia, simplement en traduisant la page en anglais. http://en.wikipedia.org/wiki/Andasol_Solar_Power_Station Mais, immédiatement (moins de 24 heures), des administrateurs de Wikipedia France, de pauvres petits cons, couverts par leurs sacro-saints "pseudos" ont effacé sa page (allez voir sur l'historique) et remis la page précédente. Pourquoi ? Parce que cet ami était "sur la liste noire de Wikipedia France". Vous savez que je suis personnellement "banni à vie" depuis plus de cinq ans pour avoir dévoilé l'identité d'un ancien élève de l'Ecole Normale Supérieure, Yacine Dolivet, qui faisait une thèse sur les supercordes et m'agaçait en racontant des conneries sur la Relativité Générale, à laquelle il n'entendait rien. Au fait, quelqu'un a-t-il des nouvelles de cet olibrius ? Aux dernières nouvelles il était dans une banque. Il est peut être " trader"... Vous voulez faire quelque chose d'utile : Veillez à ce que la simple traduction de la page anglaise s'impose dans le Wikipedia France, parasité par des légions "d'administrateurs" qui sont des désoeuvrés en tous genres, des connards. Il n'y a pas de mots assez forts pour stigmatiser une telle nuisance imbécile, fondée sur le mélange nullité-vanité. Wikipedia est un projet fantastiquement utile, qui heureusement fonctionne en dépit de ce parasitage par des gens médiocres, complexés, désoeuvrés, qui emmerdent ceux qui pourraient contribuer efficacement à son développement.
Revenons à ce projet de méga-écologie :
Le budget ? Au niveau planétaire : équivalent à celui d'une III° guerre mondiale... pacifique
Les énergies renouvelables se prêtent mal à la spéculation, à la fuite des capitaux, au blocage des matières essentielles. Comment spéculer sur le soleil, les vents, les marées ? Comment stopper les courants marins, voiler le soleil, stopper les vents ? Comment créer la pénurie pour spéculer sur de tels "produits" ? Réfléchissez : si on réussit à mettre sur pied, en y mettant le prix, des installations valables, exploitant toutes ces énergies au milieu desquelles nous nageons, la donne géostratégique en sera bouleversée. Pourquoi se battre pour opérer une main-mise sur un produit qui se trouverait soudain dévalué? Nous allons vivre la première Guerre Ecologique de l'histoire. Elle a déjà commencé La guerre des gens de bon sens, contre les hommes de profits, de marchés, les bousilleurs de planète, avec leur dernière idée à la con, le "gaz de shit", comme disait si bien Fillon, à travers un nième lapsus. Une guerre contre les menteurs, les vendeurs de fausses promesses (Sarzkozy), les gens sans imagination (Hulot), les clowns (les Bodganoff), les philosophes-bateleurs (Bernard Henri Lévy, créateur de la pensée jetable), les politiciens-équilibristes (Strauss Kahn, cousu d'or), les scientifiques vendus (Allègre), les servants du lobby militaro-industriels (nombre de chercheurs travaillant en physique et de spécialistes de physique nucléaire), les ex-gardiens de chèvres devenus constructeurs de tours de Babel ou de pistes de ski à air conditionné. Oui, ces solutions sont chères. Il faut injecter de l'argent, beaucoup d'argent là-dedans, sans se soucier du "retour sur investissement". Laissons cela aux imbéciles, aux égoïstes de tous poils, aux gens sans âme, sans rêves, sans imagination, à tous les Bling-Bling complexés, qui veulent prendre leur vessie pour une lanterne. Pour les présidentielles, il nous faudrait trouver un candidat, ou une candidate, qui adhère à ce projet d'envergure (Eva Joly?). Hulot essaye de jouer les écologistes, alors qu'il a été sponsorisé par tous les pollueurs et bousilleurs de la planète ( Total, EDF, etc ). Il est secondé par Jean-Marc Jancovici, jeune polytechnicien, qui vante avec lui les mérites de la "taxe carbone" (dans quelles poches irait-elle? L'histoire ne le dit pas). Un type qui n'a jamais travaillé, jamais rien produit que du vent, non éolien. Un "consultant professionnel", qui déclame le texte qu'on écrit pour lui, en y mettant toute sa conviction de comédien, et en fuyant les questions qui l'emmerdent Jancovici est à l'économie ce que Bernard Henri Lévy est à la philo. De plus il n'est pas prouvé que les émissions de gaz à effet de serre soient le problème majeur de la planète, ni qu'ils soient la cause avérée d'un réchauffement qui demanderait à être analysé. Tout cela est peu clair, cache des intérêts sordides. Pour qui roule Jancovici ? Pour lui-même, comme tant d'autres. Regardez les profits mirobolants que Hulot a réussi à faire en vendant ses idées, "sa marque". Je conjecture qu'il n'ira pas jusqu'au bout de sa candidature, ne serait-ce que parce qu'il serait incapable de gérer un pays, sur tous les plans. Ils se désistera au dernier moment, en "vendant ses voix" ou en obtenant d'un autre candidat "des assurances" (promesses qui ne seront évidemment pas renues). Puis il retournera toucher ses salaires mirobolants, encaisser ses dividendes, en se persuadant que, le temps d'un début de campagne, il a servi les intérêts des Français et bien défendu la cause écologique. Ce qui est terrible, c'est la lenteur d'évolution des masses. En Japon, il y a encore 38 % de Japonais qui croient encore que le nucléaire est la solution. Hulot propose un référendum. Il sait que si celui-ci avait lieu, après un bon battage médiatique, les Français, comme des cons, habituels moutons de Panurge, se déclareraient majoritairement favorables à la poursuivre de ce programme pour fous dangereux. Il suffirait de leur dire : - Si vous êtes contre le nucléaire, vous vous éclairerez à la bougie, notre économie va s'effondrer, le chômage va se généraliser. Et, pire encore : - Le ciel va nous tomber sur la tête. Il va falloir que je m'en prenne à des petits nuls comme Jean-Marc Jancovici, ou à des gros nuls comme Claudre Allègre, qu'on démonte leurs arguments les uns après les autres, méthodiquement. Jancovici nous prédit le développement d'une crise majeure. Certes, si on reste dans son système à la con, ou l'instabilité est crée non par des remous économiques, des pénuries de ceci ou de cela, mais par des remous financiers, pilotés par ces père Ubu qui manient leur croc à merdre et leurs bâtons à finance. Vous savez ce que je reproche à Jancovici, et à Hulot ? (Allègre ne vaudrait même pas la peine qu'on mentionne son nom) Leur manque d'imagination et de souffle épique |
Signez la pétition de la CRIIRAD appelant à ce que les citoyens soient informés de la radioactivité de leur environnement
http://petitions.criirad.org/?Petition-pour-une-transparence
Source : http://www.cartoradiations.fr
La CIA analyse la politique nucléaire française, vis à vis de la dissémination du plutonium
18 avril 2011 : L'ancien ministre "de gauche" Claude Allègre vole au service du pouvoir.
- Il faut arrêter de marcher sur la tête
Le pompier de l'atome
http://www.youtube.com/watch?v=G8rBBCKnboU http://www.youtube.com/watch?v=XJQAC4NswgA
Ce que j'ai entendu, dans la bouche que "cet homme supposé savoir " m'a fait bondir. Dans cette émission, ou Allègre ment, ou c'est un ignorant complet, victime de deux choses : - De l'effet du lobbying nucléaire, qui a tout fait pour présenter ces énergie alternatives comme "des solutions valables à l'échelle domestique" - De l'impression donnée par les militants anti-nucléaires qui, tout en ayant mené des actions courageuses pendant des années, alors que nous les regardions faire, se voient accolée une étiquette de gauchistes. Il existe des solutions pour faire que, rapidement, ces énergie alternatives replacent, et le nucléaire et celle des combustibles fissiles. Il faut simplement y mettre le prix. Allègre, qui dit par exemple qu'on ne sait pas stocker de l'énergie, est simplement ignorant., dénué du minimum de connaissances en engineerie et en physique. Il imagine simplement un pays truffé d'affreuses éoliennes et de panneaux solaires. Il se moque, avec raison, des champions de la décroissance. Si j'avais été sur ce plateau, en tant que scientifique, et ingénieur, je lui aurai cloué le bec vite fait. Effectivement, il suffit d'aller dans une aciérie et de regarder fonctionner un four Bessmer, où le fer est porté en fusion à l'aide de résistance électriques, pour se rendre compte qu'on ne produira jamais une telle quantité d'électricité, même en conjuguant les apport d'un grand nombre de maisons individuelles. Les anti-nucléaires ont fait preuve d'un grand courage en allant affronter le monstre du nucléaire, sous un déluge de gaz lacrymogène, sans le moindre soutien du public, indifférent comme d'habitude. Mais l'absence de contre-projet solide pêche dans ces groupes, qui manquent d'ingénieurs physiciens. Hulot s'est entour de "spécialistes de l'environnement", de champions de la lutte contre les rejet de gaz à effets de serre, chauds partisans de la "taxe carbone", comme le polytechnicien Jean-Marc Jancovici. Les deux personnages restent par ailleurs fort doûteux. Hulot n'a jamais caché l'appui qu'il recevait de grands groupes comme EDF, l'OREAL, etc. Il reste parfaitement exact que la consommation d'électricité domestique et la façon de considérer les transports pourrait faire l'objet de révisions amenant à une réduction substantielle de la facture électricité. Mais : - Cette décroissance est mal perçue par le public ("on va devoir s'éclairer à la bougie !") - Il manque un projet de substitution au nucléaire qui ait une envergure suffisante. Seuls des pays comme l'Espagne et les USA ont su mettre en oeuvre de véritables "centrale solaires" de puissance. Vous les trouverez sans mal sur le net. Les efforts consentis par des pays comme l'Allemagne rendent ridicules les rodomontades élkectroralistes de Sarkozy " nous sommes les leaders en matière de nucléaire. Nous allons investir et deve ir les leaders en matière d'énergies renouvelables"(Campagne électorale de Sarkozy).
La centrale solaire espagnole d'Andasol : 50 mégawatts, avec stockage de l'énergie dans du sel fond Qu'est-ce qu'on attend pour financer de tels projets ?
Les besoins de pays comme le nôtre en énergie se chiffrent en dizaines de milliers de mégawatt, point à la ligne. Je parle des besoins actuels. En France, il faut tabler sur 78.000 mégawatts, dont 62.400 MW sont actuellement couverts par le nucléaire. Si on envisage un projet de développement d'énergies alternatives, il faut envisager une production de cet ordre, non des économies, avec des ampoules basses consommation et des maisons bien isolées. Quoique ces économies soient loin d'être à négliger, c'est parfaitement vrai. Des progrès considérables peuvent être faits en matière de meilleur gestion de la consommation domestique de l'énergie. Mais les besoins industriels, les besoins des transports sont incontournables. On ne fera pas fonctionner des TGV en mettant des cellules photovoltaïques sur leur toit. Ce que cet ignorant d'Allègre, qui "pose au savant" c'est qu'on peut très bien envisager des productions d'énergie électrique avec des unités qui feraient jeu égal avec les centrales nucléaires et les centrales au fioul (Les Etats Unis en sont à finaliser la construction de centrales solaires de 320 mégawatts). - Ah mais, comment, dirons certains ??? - A condition d'y mettre le prix, Avec des installation de grandes dimensions. Le projet DESETEC donnait une image de ce qui pourrait se faire en positionnant ces installations à terre, autour du bassin méditerranéen, s'agissant de l'alimentation de cette région, et de celle de l'Europe. Car le problème clé, celui du transport de l'énergie électrique sur de très grandes distances, sur des milliers de kilomètres, est résolu depuis longtemps. J'expliquerai cela en long, en large et en travers dans l'article de Nexus, du mois de mai 2011. Mais vous pouvez aussi trouver cela sur le net. Ceci étant, le projet DESERTEC se heurtait immédiatement au problème des rapports avec les "pays producteurs d'énergie solaire", quand ceux-ci étaient situés au Maghreb, pays qui ne jouissent pas d'une stabilité politique "à l'épreuve des balles". J'ai lu qu'Angela Merkel avait annoncé que l'Allemagne avait décidé d'entreprendre l'abandon complet du nucléaire pour pousser à fond en direction des énergies renouvelables. Là est l'issue, quel que soit le coût. Car nous jouons avec la santé des générations à venir. J'ai entendu Allègre prôner la dissémination de mini-centrales nucléaires. Ca, c'est de la folie furieuse ! Personne ne parlé de la gestion des déchets ! Un journaliste lui faisait remarquer que ceci accroissait les risques. Mais notre ancien ministre "socialiste" n'en a cure. S'agissant des énergies renouvelables, nous vivons une situation comparable à un état de guerre. Une guerre contre la cupidité, l'inconscience, l'irresponsabilité, l'incompétence (le drame de Fukushima vous en donne un exemple parfait, dont le peuple Japonais fait, et continuera longtemps de faire les frais). Il faut envisager toutes les solutions et les mettre en oeuvre. On peut envisager d'équiper des flancs de montagne, exposés au sud. Les stations d'exploitation d'énergies renouvelables sur barges (solaire+éolienne+hydolienne) sont aussi des solutions. Si on considère le solaire, se pose le problème des aires à équiper. On peut compter produire plusieurs mégawatts à l'hectare, sous nos latitudes. Les besoins de la France (78.000 mégawatts) représentent donc l'équivalent d'un carré dont le côté est de l'ordre de la dizaine ou de quelques dizaines de kilomètres. A l'échelle du pays c'est minuscule, finalement. Ce qu'on sait avec certitude c'est que l'énergie électrique est transportable sur de grandes distances. En France, le réseau électrique est "maillé" de telle façon que le distance entre les unités de production et les centres de consommation n'excèdent pas 200 kilomètres. Au delà de 500 km, les pertes en lignes liées aux effets inductifs grèvent le transport d'énergie électrique par courant alternatif. Le Canadiens ont été confrontés au problème. Dans les années soixante-dix, s'agissant du développement du pays en matière d'énergie électrique, deux tendances se sont affrontées. - Les uns étaient partisans de développer l'énergie nucléaire - Les autres suggéraient d'exploiter les immenses possibilités en matière de ressources hydro-électriques potentielles, situées dans le nord du pays, à coup d'immense barrage sur des fleuves à fort débit, avec un dénivelé très modéré, mais une alimentation assurée. . Ces installations entraînaient l'inondation de vaste zones, initialement considérées comme des terrains de chasse de tribus. Si on avait priorisé l'intégrité de ces terrains de chasses en optant pour le nucléaire, l'ensemble de ces populations, tribus canadiennes comprises, aurait désormais vécu sous la menace de catastrophes nucléaires et été confrontés aux problèmes de l'accumulation des déchets radioactifs et des problèmes de démantèlement de centrales à durée de vie relativement brève ( 30 ans ). Simple parenthèse. Une centrale nucléaire fonctionnant à l'eau pressurisée (les plus "sûres", actuellement) est construite autour d'une cuve en acier de 20 cm d'épaisseur. La pression dans cette cuve : 155 bars pour les installations françaises. Cet acier vieillit, relativement rapidement, du fait du bombardement de neutrons, qui perturbe sa structure cristalline et diminue sa résistance mécanique. Sa durée de vie n'excède pas trente ans. Comme me le disait un de mes voisins, à la retraite, qui a travaillé toute sa vie, à Cadarache, sur les réacteurs de sous-marins nucléaires : - Les réacteurs des submersibles fonctionnent aussi à l'eau pressurisée. Au début, on les faisait fonctionner sous une pression de 150 bars. Mais en fin de vie, les ingénieurs trouvaient plus prudent de descendre cette pression à 40 bars... Une installation hydraulique ne vieillit pas. On ne démantèle pas périodiquement des barrages hydro-électriques. Ils sont construits pour des durées indéfinies. Au Canada, dans ce combat qui opposait les pro-nucléaires et les partisans d'une électricité d'origine hydraulique, la question centrale était celle du coûts, considérable, des installations de production et de transport du courant. Il y avait aussi le problèmes climatiques (une des usines hydroélectrique canadienne est entièrement souterraines). Les unités de production les plus puissantes devaient être positionnées à 1400 km au nord des centres de consommations d'énergie électrique. Par chance, ce sont les seconds qui ont gagné, avec la création d'hydro-Québec, société d'Etat. Allez consulter le net. Les chiffres sont phénoménaux. le Québec est devenu le plus grand producteurs mondial d'électricité d'origine hydroélectrique (son hydrographie le permettait). Il dispose de 59 installations hydroélectriques qui produisent 36.429 Mégawatts. Le barrage de Churchill Falls produit 5.428 mégawatts. Le complexe de la baie Saint James 16.000 mégawatts à lui seul. Restait le problème du transport du courant, et c'est sur ce plan que je voudrais insister. Comme je l'expliquerai dans l'article de Nexus du numéro de mai, au delà de 500-1000 km, le transport d'électricité sous forme de courant alternatif, en milieu aérien, n'est plus rentable, à cause des "pertes inductives". S'il s'agit d'un transport en milieu aqueux (la traversée du Saint Laurent) cette contrainte tombe à 50-100 km. Les Canadiens ont donc opté pour un transport sous forme de ... courant continu, en développant des installations de redressement de courant de très grande puissance, et sous très forte tension. Je donne deux images.
Unité de redressement du Manitoba fonctionnant sous 150.000 volts
Une image qui donne une idée de l'échelle des unités de redressement de courant canadiennes
Ce courant alternatif ( qui va jusqu'à 750.000 volts), redressé, est alors transporté sous forme de courant continu haute tension, par milliers de mégawatts. Les pertes en ligne tombent alors à 3% par mille kilomètres ! A l'arrivée, ce courant continu est retransformé en alternatif à l'aide d'onduleurs, puis la tension est abaissée à l'aide de transfos, etc. Grâce à ces équipements, le Canada est devenu immédiatement autonome énergétiquement, en évitant le piège empoisonné du nucléaire. Bien sûr, nous ne disposons pas en France de ressources aussi importantes dans le domaine hydroélectrique. Mais ce qu'il faut retenir c'est qu'il est parfaitement possible de produire le courant à un endroit et de le transporter à des milliers de kilomètres. Tout cela Allègre, qui n'est pas ingénieur, l'ignore très probablement. On reste sidéré quand on entend cet homme, qui doit quand même avoir quelques connaissances en géologie et en hydrologie, considérer favorablement l'exploitation des ressources sous forme de gaz de schiste ! Ce "gaz de shit" comme le nommait si bien Fillon Actuellement, l'humanité toute entière pourrait résoudre tous ses problèmes. Pour l'alimentation et la santé, ça n'est un secret pour personne. Il en est de même pour l'énergie. Après avoir bien réfléchi, je pense qu'en optant pour l'exploitation d'énergies renouvelables, solaire, géothermique, marine, éolienne, biochimique, etc on transformerait complètement l'organisation sociale, politique et économique de la planète. Savoir égale pouvoir Le monde des "hautes technologies" domine les peuples, les asservit. En souhaitant implanter partout des mini centrales nucléaires, ces grandes puissances ne font pas que faire courir un risque très grave à l'ensemble du monde. Elles ne pourraient alors qu'accentuer la dépendance des nations pauvres vis à vis des nations riches, et c'est ce qui est visé. Non d'améliorer le bien-être des populations. Le monde des énergies renouvelables est accessible à tous les pays du monde. L'immense majorité des technologies à mettre en oeuvre s'appuient sur un savoir faire datant de cinquante ou même cent années. Tous les pays du monde pourraient "jouer à ce jeu" et devenir indépendants. Nous vivons à une époque où on pense "retour sur investissement", profits à court terme. L'ordre de grandeur des attentes se chiffre en années. Ces autres projets ne permettent pas un retour sur investissement sur des échelles de temps aussi courtes. Ils ne peuvent cadrer avec l'avidité des sociétés qui pilotent le monde actuellement, et qui ne puisent leur force que dans notre faiblesse et notre incapacité à désigner d'autres objectifs. Ces projets ne peuvent être qu'étatiques, mondialistes au bon sens du terme. Ils ne sauraient être financé par un emprunt voleur. C'est le genre de projet de société qui manque totalement à nos candidats à la fonction présidentielle. Si ces Grands Travaux étaient initiés, ils fourniraient des emplois massivement, non des profits. Donc le monde des profits les rejette, les nie, et des gens comme Allègre se font les avocats, les complices de cette dénégation, en revêtant leurs robes de scientifiques, de prétendus hommes de savoir. Ils ont beau jeu de défaire les "anti-nucléaires classiques", qui ne brillent pas par leurs connaissances en physique et en engineerie. Ceci étant, ces gens se sont battus courageusement contre ce qui se mettait en place, dans l'indifférence la plus générale. S'ils n'étaient pas porteurs de projets concurrentiels, ils ont été les premiers à percevoir l'ampleur du danger. J'ai cité les besoins français en matière de consommation d'électricité. Mais j'irai même plus loin. En transformant complètement notre techno-science, en la mettant à notre service au lieu de laisser d'autres l'utiliser comme instrument de pouvoir et d'asservissement, on pourrait même remplacer non seulement le nucléaire, mais aussi le pétrole, ce qui mettrait un terme à toutes les avidités et à de spectaculaires gâchis, comme ceux dont nous avons pu être les témoins directs à Dubaï, la cité "de la Tour de Babel". Tout cela en ne mettant en jeu que des technologies relativement rustiques, éprouvées, accessible à tous les peuples de la Terre. Tout n'est qu'une question d'échelle, de sommes investies, des buts poursuivis. Il y a des situations historiques où les hommes consentent des dépenses pharamineuses, pour concevoir et créer des produits destinés simplement à être détruits, "consommés de manière violen,te". Dans ces situations, on est également prêt à sacrifier nombre de vies humaines. Ces situations s'appellent les guerres. Quand on hait, on ne compte pas Imaginez une discussion où des ingénieurs proposeraient des solutions pour opérer le débarquement en Normandie. Imaginez la réaction de financiers : - Vous imaginez tout ce que ceci va coûter ? Cette construction d'immenses ensembles flottants en béton cloisonné pour faire vos ports artificiels. Vous avez chiffré le prix des ponts, des voies d'accès, de tout ce qui peut assurer la manipulation de ces ensembles, leur assemblages. Non, ce projet de débarquement en Normandie est une folie ruineuse ! La principauté de Monaco s'est dotée d'une jetée ... flottante, qui n'est réunie à la terre ferme que par une rotule. Voici les chiffres, fournis par Xavier Lafont, qui dans notre groupe a été le premier à avancer cette idée d'installations solaires, éoliennes, hydroliennes, sur barges : Coût : 150 Millions d'euros. hauteur : 19 m Longévité : un siècle. Source de l'image : http://fr.structurae.de/structures/data/index.cfm?id=s0004215
La digue flottante du quai Ranier III de Monaco
Ces dimensions et cette formule retenue montrent que des installations flottantes peuvent résister aux tempêtes méditerranéennes, que l'on sait être particulièrement violentes. Quel spécialiste du béton pourrait nous fournir des chiffres plus modestes, concernant des ensembles flottants, moins luxueux, modulaires, produits en très grande série et susceptibles d'être assemblés pour former de véritables banquises de béton ? |
16 avril 2011 : Depuis le 11 mars 2011, c'est à dire depuis 46 jours nous sommes témoins des efforts déployés par TEPCO pour "maîtriser la situation" à Fukushima Nous avons vu les hallucinantes images obtenues par un drone survolant le site et constaté que des réacteurs n'étaient plus que des tas de débris de béton et de ferraille Pendant tout ce temps, que s'est-il passé ? A vue de nez, pas grand chose. Nous avons vu quelques dizaines d'employés, s'affairant autour de camions de pompier, arrosant les éléments du réacteur. .... Nous avons appris que le gouvernement avait demandé aux experts des questions nucléaires de se rendre sur le lieux et ... qu'aucun ne l'avait fait ! Pour évaluer la situation, nous en sommes réduits aux conjectures. Il n'y a pas eu que l'effet du tsunami. Les puissant séisme a fracturé des dalles de béton. Fractures dont nous avons vu les traces en surfaces. L'IRSN nous a dit que les réacteurs reposaient sur une dalle de 8 mètres d'épaisseur. Mais un séisme se moque totalement de tout cela et fissure n'importe quoi, de n'importe quelle épaisseur. Des dalles, des piscines de stockage, etc. Personne ne connaît l'état de fracturation des structures en béton, suite au séisme, et l'étendue des fuites qui peuvent en résulter. Arroser, essayer d'empêcher la température des cuves et des piscines de monter ne peut être qu'une mesure provisoire. La mise sous sarcophage, comment ? En aspergeant les réacteurs endommagés avec des dizaines de milliers de tonnes de béton, en utilisant les canons à haut débit, les spectaculaires Putzmeister made in USA, dont nous avons présenté les photographies plus bas ? Mais quelle serait la tenue d'une telle chape, sans ferraillage ? Et quand bien même ce béton serait ferraillé, quid de ce sarcophage au prochain séisme ? Observerait-on de nouvelles fissurations, qui devraient alors être colmatées à leur tour !?! Quand la saison des typhons sera là, que feront les Japonais ? On lit que TEPCO envisagerait " de mettre les réacteurs sous des bâches" .... Premier constat : il faudrait nettoyer les lieux. Or, 46 jours après la catastrophe, rien n'a été fait en ce sens. On n'a même pas procédé à l'élargissement des voies d'accès. Les gens de l'atome, au Japon, semblent "tétanisés". Il est vrai que les "responsables" ne parviennent plus à trouver des travailleurs acceptant de se rendre dans des lieux aussi inhospitaliers et dangereux. Alors on monte les niveaux "tolérables". Le PDG de TPCO, courrageusement, démissionne ... Quant à la population japonaise, elle vit une multi-catastrophe, d'une ampleur exceptionnelle. 27.000 morts, des problèmes d'hébergement, de ravitaillement, de soins. Pour les gens qui ont eu sous les yeux le spectacle de la destruction de leurs villes et la mort de leurs proches, le risque nucléaire, sur lequel se polarisent les nations étrangères, doit paraître bien secondaire. On se préoccupe d'abord de ce qu'on voit. Pas de manifestation anti-nucléaires massives au Japon, à ce jour. Allègre nous dit, dans une lnterview récente "Y a-t-il eu des morts, suite à cette catastrophe nucléaire ? Non. Le nucléaire est inévitable. Un jour vos domiciles seront équipés d'un mini réacteur nucléaire". Ce type est un imbécile. Revenons à l'état des réacteurs. Quand les Russes ont vécu la catastrophe de Tchernobyl, le temps de flou, de battement, n'a pas excédé quelques jours. Des moyens considérables ont été mis en oeuvre, tant matériels qu'humains. Les risques ont été très rapidement évalués par une groupe d'une vingtaine de physiciens de haut niveau qui sont venus résider dans la ville de Pripyat, à 3 km du réacteur. Les sacrifices humains ont été immenses, les dommages considérables. Les responsabilités furent indéniables, qui entraînèrent, des années plus tard, le suicide d'un des gestionnaire du nucléaire russe, Valeri Legasov. Celui-ci prit conscience que la catstrophe de Tchernobyl avait été le résultat d'une gestion bureaucratique irresponsable des sites nucléaires russes. Il fit précéder son suicide par l'envoi d'un rapport à la Pravda. A Tchernobyl, après la spectaculaire explosion, un mince filet de fumée, traduisant la combustion du graphite, montait des ruines du réacteur numéro quatre. Reportez vous à cet excellent rapport des événements sur Wikipedia, très complet.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Catastrophe_de_Tchernobyl
Cette fumée dispersait des poisons mortels dans l'atmosphère. Le coeur rougeoyait au fond d'un cratère de 10 mètres de diamètre. Il pouvait entretenir la combustion d'une énorme masse de graphite, sans limitation de temps. Il fallut le combler, recouvrir tout cela avec des dizaines de tonnes de matériaux solides, sable, ciment, bore, plomb. Mille jeunes pilotes d'hélicoptère et membre d'équipageé y ont laissé leur vie. Mais c'était la seule façon de stopper cette émission continue de radionucléides mortels. Les Russes sont de grands physiciens. Très vite, ils ont pris la mesure du danger, et s'il ne l'avaient pas fait, s'ils étaient restés hébétés, comme les nuke-men Japonais aujourd'hui, l'Europe serait devenue inhabitable. Il semble que la première chose à faire serait de vider ces fichues piscines de leurs assemblages, usages ou neufs. Ceci pourrait être fait en les extrayant rapidement et en les replongeant au plus vite dans un container plein d'eau, grâce auquel leur transport serait assuré, vers un lieu de stockage qui neutraliserait leurs effets. Mais que faire, alors que les éléments du réacteur sont recouverts de débris et de poutrelles représentant les restes de l'architecture de la toiture, relativement légère et les fragment de béton issus, pour le réacteur numéro trois, d'une explosion dont on ne connaît pas encore les tenants et les aboutissants.
S'il n'y avait pas la radioactivité, une armée d'hommes serait déjà à l'ouvrage, découpant ces poutrelles au chalumeau. Mais cette radioactivité interdit toute approche. Alors il faudrait mettre en oeuvre des moyens à la hauteur du problème. Se colleter avec le problème " à la Russe ", moins l'aspect "sacrifice de matériel humain" qui fut mis en oeuvre là-bas. D'abord dégager ce qui entoure les réacteurs eux-mêmes, avec des bulldozers télécommandés. Ca existe. Encore faut-il décider de les faire venir. Après un tel travail, on obtiendrait ceci :
Le réacteur numéro trois, après dégagement d'une aire, de manière à permettre l'intervention sur ce site
Il faudrait alors concevoir un puissant portique, mobile. Il est possible que cela existe déjà, dans des ateliers de construction navale. Il faudrait par ailleurs, non une seule unité, mais autant de portiques que de réacteurs à dégager : Il faudrait équiper ce portique d'un puissant moyen de levage, d'un bras télécommandé permettant, à distance d'effectuer une découpe au chalumeau. Les caméras, zoomant sur le lieu de travail, pourrait être déportées, pour les mettre à l'abri de la radioactivité. Mais, de toute façon, si ces caméras sont dans des boîtiers de plomb, et si la visée s'effectue à l'aide d'un miroir, cela ne résoudrait-t-il pas le problème de leur résistance ? En combinant les actions du chalumeau de découpe télécommandé et de la grue mobile, plus des pinces de manipulation, il serait possible d'amener les éléments interdisant l'accès aux composantes sensible du réacteur, sur des camions à plateaux, susceptibles de les amener vers une aire de dégagement. Si la radioactivité est élevée juste au dessus des débris, les caméras pourront être déportées, fixés sur des bras, à distance, et observer, en leur faisant observer la scène par réflexion sur un miroir, tout en étant elles même protégées par des enveloppes de plomb. Encore faudrait-il aménager les voies d'accès en conséquence. Avez-vous vu de tels travaux en cours sur le site ? Moi, pas, à part quelques dizaines de pompiers et des véhicules équipés de lances à eau. Quand il s'est agi de larguer en mer les 11.000 tonnes d'eau emplie de déchets radioactifs, qui s'en sont aller polluer les eaux de pays voisins, il aurait été plus indiqué de transférer cette eau dans un simple container, ou un pétrolier voué à la ferraille, que la marine japonaise aurait été couler à des milliers de miles au large, sans ouvrir ses cuves. Cette eau radioactive se serait ainsi dispersée progressivement, quand la corrosion aurait fait son oeuvre, au bout de plusieurs dizaines d'années. Mais non. Les Japonais ont simplement relâché cette eau à proximité "en s'excusant auprès des riverains et des pêcheurs".... Ci-après une vue de ce genre de portique, facile à imaginer et à réaliser :
Une fois la partie supérieure des réacteurs dégagés des débris qui l'encombrent, les opérateurs pourraient extraire les assemblages des piscines, en les transportant dans des camions, porteur d'un vaste bassin, où immerger immédiatement ces objets longilignes de 4 mètres de long. Une noria de camions pourrait transporter ces assemblages vers une vaste piscine, l'eau consistant la meilleure façon de neutraliser leurs effets. A terme, s'il fallait mettre les réacteurs sous sarcophages, Il faudrait envisager des structures souples, capables d'encaisser les pires secousses sismiques, déployant autour de ces bêtes des manteaux de plomb protecteurs. Avez vous vu les responsables de TEPCO agiter des projets semblables ? Non. Nous avons simplement sous les yeux des individus prostrés, muets, aux yeux baissés.
46 jours plus tard : aucune mesure importante, aucun plan :
Vous avez devant vous le visage du libéralisme-catastrophe. Tant qu'il s'agit d'encaisser des dividendes, en falsifiant au besoin des documents liés à la sécurité, en visant le profit maximal, on est présent. Quand il s'agit de faire face à une catastrophe de cette ampleur, il n'y a plus personne. Quel serait, en effet, le "retour sur investissement" d'une telle opération de sauvetage ? Qui payera ? La sécurité n'est pas un créneau porteur (une phrase que j'ai entendue de la bouche d'un ingénieurs de la société Beuchat, de Marseille, fabriquant du matériel pour la plongée sous-marine, à qui j'avais présenté un prototype de système de sécurité et de sauvetage pour apnéiste syncopé, après la mort de mon fils, en 1990). En voyant la tête de ces Japonais en tenues bleues, je crois entendre de nouveau cette phrase. On sait que les travaux liés à la catastrophe de Tchernobyl ont coûté aux Russes des sommes vertigineuses. En 1986, au moment même de la catastrophe, jusqu'à l'achèvement du sarcophage d'acier et de béton : cent milliards de dollars. Depuis cette catastrophe (il a fallu en particulier reconstruire ailleurs la ville de Pripyat, 45.000 habitants) : plusieurs centaines de milliards de dollars. On parle même de mille milliards de dollars et d'aucuns estiment que cette charge a continué à précipiter lechute de l'Empire Soviétique. Actuellement, les Russes cherchent à réunir l'argent qui permettrait d'abriter l'actuel sarcophage de béton, déjà fissuré, sous un autre, en acier et plomb. Coût : 1,5 milliards d'euros A Fukushima il y a six réacteurs à traiter. Le coût se chiffrerait en milliards de dollars. Avez-vous entendu des "responsables" parler d'un tel budget ? Non. TEPCO envisagerait de mettre ces réacteurs "sous des bâches". La vérité est qu'ils ne veulent tout simplement pas payer. Ajoutez, comme vous le savez, que le site n'était même pas assuré !! Où sont les fonds prévus, au Japon, pour une telle opération ? Où sont les ingénieurs qui planchent sur ce projet ?
J'ai peur que dans ce nucléaire japonais il n'y ait plus personne à la barre
Ô comme je l'approuve !
Les Japonais ont construit un surgénérateur à neutrons rapides, avec lequel ils s'empressèrent de connaître une fuite de sodium, qui s'enflamma aussitôt au contact de l'air :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Centrale_nucl%C3%A9aire_de_Tsuruga
|
15 Avril 2011 : Si on se réfère au blog de Dominique Leglu (Directrice de la rédaction de Science et Avenir) un sérieux problème vient de se surajouter avec le réacteur N°4, dont la cuve n'était pas chargée, mais dont la piscine contenait, outres des assemblages usagés, des assemblages "neufs"; susceptible d'entrer en criticité, s'ils sont accidentellement rassemblés. L'analyse des effluents de cette installation semble indiquer un début de criticité dans cet espace de stockage.
|
14 Avril 2011 : Au moment où mon ami Richard Touitou (ancien ingénieur dans le secteur pétrochimique) et moi planchons sur des projets d'unités géantes de production off shore d'énergie solaire (sujet qui figurera dans l'article de 16 pages, à paraître dans le numéro de mai de la revue Nexus) je découvre avec stupeur, effarement, l'existence d'un projet
Ca n'est pas un hoax, ce que j'avais été tenté de croire d'abord. Je vous laisse le soin de découvrir cette nouvelle folie, issue des cervelles de malades des polytechniciens travaillant à la DCNS : La DCNS conçoit et développe des systèmes navals militaires dans tous les domaines (bâtiment de surface, sous-marins conventionnels et nucléaires, système de combat, torpilles…), tant pour l'entretien (maintien en condition opérationnelle : MCO) que pour les constructions neuves. Vous lirez. Nous sommes doublés, surclassés, dépassés. Les militaires ont trouvé le moyen d'approvisionner les pays qui manquent d'énergie d'électrioque, du moins les régions côtières, en immergeant près de ces côtes des réacteurs nucléaires de faible puissance ( 25 à 60 mégawatts), exploitant la technique développée pour la propulsion des sous-marins nucléaires.Le niveau de sécurité de ces unités est le même que celle des réacteurs de III° génération. Le combustible nucléaire est isolé de la mer par trois enceintes successives : - Les tubes en zirconium contenant les pastilles d'oxyde d'uranium - La cuve en acier qui contient le coeur - La coque de cet élément submersible.
Exemple de source : http://www.europe1.fr/France/Flex-Blue-centrale-nucleaire-du-futur-380077/
Le projet français de réacteur immergé Flexblue
Ces sytèmes fonctionneront de manière complètement automatique. Ne craignez pas qu'il en soit fait un mauvais usage : ces unités, de cent mètres de long et quinze de diamètres, seront protégées par un épais grillage.
La centrale nucléaire sous-marine Flexblue, protégée des assauts amoureux des cachalots par un épais grillage
Question : Ce réacteur nucléaire sera refroidi à l'eau de mer. Comment le système de circulation a-t-il été envisagé ? Comment empêcher les créatures vivant sous la mer de prendre les orifices, les crépines, pour des hôtels. Si la réfrigération a été envisagée sur toute la surface, comment empêcher les algues de se fixer sur la paroi et de réduire le transfert thermique ? Essayez d'imaginer une baisse brutale de réfrigération, une fusion du coeur, une criticité à 100 mètres de profondeur. Du James Bond .... Enfin, comment envisager que ces nombreuses unités, immergées à des profondeurs accessibles au premier plongeur sous-marin venu ne constituent pas des risques insoutenables ?
Le capitaine Nemo doit se retourner dans sa tombe
Comment peut-on être assez con pour imaginer une truc pareil, simplement pour faire du fric, pour "prendre des parts de marché"? Ca me dépasse .... |
17 avril 2011 : Ne croyez pas que les Français soient les seuls à envisager de telles folies. Les projets sont partout. Au Nouveau Mexique les laboratoires Sandia ne sont pas en reste. Vous consulterez ce dossier, en anglais. Ce mouvement porte un nom : TerraPowerCompany Même folie du côté des russes, qui ont déjà mis en place en juin 2011 la première installation nucléaire off shore "entièrement autonome", qualifiée " d'écologique ", puisque quand on l'enlève elle ne laisse aucune trace dans l'environnement. Mais que fait-on des déchets ??? Ajoutons qu'en cas de guerre, de telles installations seraient des bombes installées à domicile, totalement vulnérables. Ce sont aussi des cibles rêvées pour du terrorisme. On se croirait dans un mauvais James Bond. Dans cette fête des fous, vous retrouverez l'incontournable Bill Gates, qui milite pour la diffusion des Personal Nuclear Power Plants. Normal. Il y a d'abord eu les gros ordinateurs, puis les ordinateurs personnels". Gates pense que le concept doit être étendu au nucléaire.... Non, vous ne rêvez pas. On nous prépare simplement un cauchemar. Bill & Melinda Gates Foundation lists as one of its "Guiding Principles" that "science and technology have great potential to improve lives around the world". Un des principes directeurs de Bill et Melinda Gates est que la science et la technologie doivent améliorer la vie des hommes, partout dans le monde.... |
13 Avril 2011 : Nous avons pu lire, plus bas l'interview donnée par Thierry Charles, directeur de l'Institut de Radioprotection et de Sécurité Nucléaire français (IRSN) au journaliste Antoine Bouthier, le 12 avril 2011, pour le compte du journal le Monde. Ecarquillez les yeux, lisez ou relisez. En dépit des dégradations spectaculaires que nous avons pu voir sur des photographies haute résolution prises par un drone (d'une petite entreprise privée japonaise) tout ceci est récupérable.La situation est sous contrôle. Dans quelques semaines, ou mois, il suffira d'un bon nettoyage et d'une remise en état pour que les habitants puissent revenir. Je n'invente rien, lisez ou relisez : " Le pire est passé .... On a retrouvé des flaques très radioactives sous la centrale, ce qui pourrait être dû à de petites fuites sous les cuves .... Le combustible avait fondu partiellement et l'on assistait à des pertes de refroidissement, facilement gérables .... Les ingénieurs avancent doucement et ils ont raison de prendre leur temps. D'autant plus qu'ils arrivent à alimenter les réacteurs en eau sans problème .... Avant de remettre le système en route, il faut vérifier tous les circuits électriques, les pompes et l'eau qui se trouve dans les cuves, qui peut contenir des débris et des croûtes de sel .... L'iode 131 est un radioélément à vie assez courte, elle décroît d'un facteur 2 chaque semaine. Dans trois mois, son niveau sera complètement secondaire et les habitants pourront théoriquement revenir .... Une fois le système de refroidissement rétabli, lorsqu'il n'y aura plus besoin de rajouter de l'eau en permanence dans les cuves, le travail sera loin d'être terminé. Il faudra qu'ils nettoient tout le site, enlèvent le combustible et mettent la centrale à l'abri du vent ....
Comparez maintenant au contenu de cet article du Monde : Source : http://www.independentwho.info/Presse_ecrite/11_03_26_LeMonde.fr_FR.pdf
Tokyo, en voyé par les correspondants du journal : Sous-informés par les autorités, de plus en plus conscients du risque d'une catastrophe dont ils sont, pour la plupart, dans l'incapacité d'évaluer la gravité, les Japonais sont désormais d'autant plus inquiets que fait aujourd'hui surface, à la lecture de la presse et grâce aux témoignages d'experts nucléaires diffusés sur des chaînes privées de télévision ou sur des blogs, l'arrière-plan nauséabond de ce drame : la puissance de ce que, par pudeur, on nomme le "lobby nucléaire". Un milieu riche et puissant dont le coeur bat au ministère de l'économie, du commerce et de l'industrie (METI), qui a la haute main sur la politique nucléaire, et dont les ramifications comprennent la Fédération des compagnies d'électricité (FEPC), l'Agence de sûreté industrielle et nucléaire (NISA), les groupes industriels qui construisent les centrales - Toshiba et Hitachi en tête - et les opérateurs. Ce lobby, qui voit d'anciens hauts fonctionnaires des ministères et agences liés au nucléaire "pantoufler" dans des compagnies d'électricité, est passé maître dans l'art de verrouiller l'information. Il finance d'importantes campagnes publicitaires dans la presse et à la télévision pour assurer que le nucléaire est parfaitement sûr. L'arrivée au pouvoir, en 2009, d'une nouvelle majorité n'a pas modifié la donne, car le Parti démocrate du Japon (PDJ) s'appuie sur la puissante confédération syndicale Rengo, dont l'une des principales composantes est la branche regroupant les travailleurs du secteur de l'énergie, très attachée au nucléaire. Cette collusion à grande échelle entre la haute administration, les agences de surveillance, les constructeurs de centrales et les opérateurs fait non seulement taire les oppositions mais aussi évacuer toute question sur le nucléaire. Ce n'est pourtant pas faute de preuves - étayées par des documents - de négligences, de mensonges par omission ou de pures falsifications. Ces agissements s'étaient traduits, en 2002, par la mise en cause des dix compagnies d'électricité du pays pour dissimulation d'incidents dès les années 1970, début du nucléaire dans l'Archipel. La compagnie d'électricité de Tokyo (Tepco), propriétaire et opérateur des centrales de Fukushima, était la première visée. S'ajoutent cette fois des témoignages - appelés à être vérifiés et remis en perspective - d'anciens de Tepco. Mais, pour l'instant, "brutes de décoffrage", ces révélations font froid dans le dos. Si elles reflètent la réalité, il apparaît que les opérateurs -Tepco, certes, mais aussi ses homologues - ont fait passer la rentabilité à court terme avant l'impératif de sécurité à long terme, ou, dans le meilleur des cas, n'ont pas suffisamment pris en compte le risque dans un pays à forte activité sismique et à tsunamis. Les centrales de Fukushima étaient conçues pour résister à une vague de 5,5 mètres en prenant comme référence cell qui avait frappé le Chili en 1956... Les réacteurs ont résisté au séisme et se sont arrêtés automatiquement, mais le système de refroidissement, insuffisamment protégé, a cessé de fonctionner. Deux ingénieurs de Toshiba qui ont participé à la conception de la centrale de Fukushima, cités par le quotidien Tokyo Shimbun, estiment qu'un "risque trop bas" a été retenu comme base de calcul. Du bout des lèvres, le ministre de l'économie a reconnu que "lorsque la situation de crise aura été maîtrisée, nous devrons examiner la gestion de Tepco". Certes, mais entre-temps, combien de victimes seront-elles dénombrées ? Un ancien ingénieur de Toshiba, qui témoigne anonymement, est plus direct : "Ce n'est pas à une catastrophe naturelle que le Japon est confronté, mais à une catastrophe provoquée par l'homme." Un long article du Wall Street Journal reprend les données exposées par Hidekatsu Yoshi, député communiste et ancien ingénieur nucléaire, qui a démontré, dans un livre paru en 2010 s'appuyant sur des documents de la NISA, que la centrale de Fukushima est celle qui, dans tout le Japon, a connu le plus grand nombre d'incidents, dont une quinzaine d'accidents entre 2005 et 2009, et que ses employés ont été les plus exposés aux radiations au cours de la décennie écoulée. Est également pointé le recours, pour la maintenance des centrales, à des sous-traitants souvent inexpérimentés, qui paient aujourd'hui un lourd tribut à la lutte contre la catastrophe. La réaction tardive de Tepco est également mise en cause. "Tepco a pris en compte le danger avec lenteur", a déclaré un haut fonctionnaire à l'agence de presse Kyodo. Dans les deux premiers jours qui ont suivi le séisme et le tsunami, le souci de préserver les équipements semble l'avoir emporté sur la prise en compte du risque pour les populations. Les 8 employés d'Areva, entreprise française leader mondial du nucléaire, qui étaient présents sur le site au moment du séisme, ont rapidement pris la mesure du danger puisqu'ils ont été parmi les premiers à partir. Areva n'avait pourtan jamais émis la moindre crainte sur des risques présentés par les centrales de son client Tepco. Philippe Mesmer et Philippe Pons
___________________________________________________________________________
Vous pouvez comparer ces deux sons de cloche. Il est par ailleurs aisé de se procurer des masses d'informations, émanant de rapports officiels japonais. Les détailler serait fastidieux. Mais vous pourrez vous y référez, si vous pensez que j'en donne une interprétation "orientée".Ces documents sont faciles à trouver. Tout le monde peut se rendre compte de la cacophonie qui entoure cette catastrophe de Fukushima. En même temps que sont émis des propos rassurants (dont ceux de l'IRSN, qui finissent par rappeler étrangement ceux du professeur Pellerin, en 1986, concernant le comportement du nuage de Tchernobyl), évoquant " des doses qui ne dépassent pas... etc ", on lit que l'Autorité de sûreté nucléaire japonaise a porté au niveau 7 la gravité de l'événement, donc quantitativement comparable à celui de Tchernobyl. La zone d'exclusion a été portée de 20 à 30 km autour de la centrale. Le niveaux de radioactivité régnant aux abords des installations rendent le travail de plus en plus difficile. Une stratégie basée sur l'usage de robots aurait dû être mise en oeuvre immédiatement. Singulière imprévoyance, dans un pays qu'on voyait comme se situant en pointe dans ce domaine. Il est difficile d'analyser le comportement de la population japonaise. La règle générale est l'absence de réactions individuelles, l'impossibilité de désigner un individu, ou un groupe d'individus comme responsables . Les Japonais se doivent de "faire corps avec un groupe". Nous avons été habitués, pendant des années, à la soumission des employés des entreprises; comme si les membres d'un corps social préféraient ignorer le comportement pathologique de "sa tête". Le temps est venu de prendre conscience d'une réalité. Le "plan nucléaire japonais", a été mené dans une optique de profit, non dans le but de répondre aux besoins des populations, de la manière la plus imbécile qui soit. Document sur le sujet, en anglais Toutes les incompétences se sont conjuguées, toutes les irrégularités ont été commises, tous les mensonges ont été proférés. Le peuple japonais ne semble pas capable de désigner des responsabilités oligarchiques, préfère se vivre dans un climat de responsabilité collective. Partout, une absence de révolte.
A Tokyo, une manifestation "anti-nucléaire" a réuni ... mille personnes.
Fatalisme et résignation : ces deux mots résument le comportement des Japonais
http://www.liberation.fr/economie/01012331339-a-iwaki-sous-la-menace-de-l-atome
Le parc nucléaire japonais, quand bien même on souhaiterait prolonger son utilisation, faute de solution de rechange, est impossible à améliorer. On ne sait même pas démanteler les installations (pas plus chez eux que chez nous, d'ailleurs). On ne sait que faire des déchets accumulés pendant des décennies, dans ces "piscines". La troisième économie mondiale, chantant le credo du libéralisme, du "retour sur investissement à court terme" vit une crise majeure. Le coût de la "reconstruction" masque le problème des choix économiques. L'impensable est arrivé, alors qu'on se refusait de le penser, et que rien n'avait été prévu en ce sens, par exemple des intervention par des robots blindes (il suffit de blinder au plomb les parties sensibles des appareillages, essentiellement leur électronique). Le comportement des politiques Nippons, des industriels et au delà de la population, évoque celle d'un être humain qui se découvrirait atteint d'une grave maladie, et qui préfère ne pas voir, se mentir à lui même, penser que "les choses finiront par s'arranger" et qui, dans tous les cas de figure, ne prend pas et ne prendra pas les mesures drastiques à la hauteur de la gravité d'une situation. On ne sait pas, actuellement, si le réacteur numéro 3, chargé de MOX, cette magnifique invention française, qui équipe vingt de nos réacteurs, et qui contient 7 % de ... plutonium, ne va pas se mettre à rejeter cette substances d'une dangerosité sans équivalent.
13 avril : La chaîne japonaise communique que la température dans la piscine du réacteur numéro 4, qui contient des tonnes de "combustible usage", augmente, et atteint maintenant 90°C. Ces éléments Sont toujours sous 2 mètres d'eau (au lieu de 5, normalement). Si ce niveau venait à baisser et que ces éléments ne soient plus refroidis, ils relâcheraient dans l'atmosphère des masses de débris radioactifs. Cette élévation de température est révélatrice de "l'activation" des assemblages". Source : http://www3.nhk.or.jp/daily/english/13_35.html 13 avril : TEPCO tente de rassurer les populations en disant "que la plupart de ces assemblages (qui ont été portés à haute température quand ils ont cessé d'être recouvert par l'eau de leur piscines", "n'ont pas été endommagés". Source : http://www3.nhk.or.jp/daily/english/13_37.html La vérité est qu'il n'ont pas la moindre idée de l'ampleur de tels dégâts.
J'ai vu que Nicolas Hulot avait décidé de se présenter aux présidentielles et recherchait une investiture auprès d'Europe Ecologie. Figure-phare au plan médiatique, Hulot pourrait changer la donne. Encore faudrait-il que les écologistes, en général, comprennent qu'il est impossible "de lancer des projets concernant des énergies renouvelables, qui soient rentables, en matière de retour sur investissement". L'envergure de tels projets dépasse totalement les capacité du privé et son impératif de profit à court terme. De telles entreprises ne pourraient que prendre la forme de GRANDS TRAVAUX, avec un financement étatique massif, assurant au passage un plein emploi immédiat, étant donnée les tâches à lancer. Il ne s'agit pas de remplacer le nucléaire "progressivement", en quelques décennies, mais d'envisager un remplacement du nucléaire et des combustibles fossiles en moins de dix ans. Cinq, peut être. Pour tous les pays, les besoins se situent à hauteur de dizaines de milliers de mégawatts. Les solution, évoquées dans l'article de Nexus (16 pages), à paraître, seraient entre autre, outre l'équipement de flancs de montagnes, de lacs, le développement d'un immense projet d'exploitation solaire Off Shore, sur des barges qui, assemblées, constitueraient de véritables banquises de béton, de dizaines et à termes centaines de kilomètres carrés. Des projets où il serait vain, à court terme, d'opérer des comparaison en terme de coût du kilowatt heure. En fait, si on raisonne en terme de budget, cette opération, non pas nationale mais planétaire, représenterait une mobilisation de capitaux, de ressources humaines et de matières premiers équivalant à celui du coût d'une ... III° guerre mondiale. Une " Guerre Ecologique ", la première, de l'homme contre sa cupidité et sa sottise
La bonne question est : A combien évalue-t-on le coût d'une vie humaine ?
A suivre, je dois basculer sur la finalisation de l'article à paraître dans le numéro de mai de Nexus.
|
|||
is |
11 avril 2011 : Des lecteurs auront peut-être été surpris de voir cette page changer de titre au fil des semaines. Initialement je j'avais intitulée "Il faut sortir de ce nucléaire-là". A cette époque j'avais encore l'illusion que des solutions pourraient émerger de technologies de pointe, comme la fusion aneutronique Bore 11 + Hydrogène 1. Une filière de fusion que laissait envisager la fantastique percée de 2006, opérée, fortuitement du reste, au laboratoire Sandia, Nouveau Mexique, par l'équipe de Chris Deeney. Un travail qui fut analysé par l'Anglais Malcom Haines, un pionnier en matière de physique des plasmas. Le papier parut en 2006 dans la revue Physical Review Letters, intitulé "Over two billions degrees" (plus de deux milliards de degrés). Tout de suite j'avais accroché à cette nouvelle et publié une analyse pointilleuse de cet article, quelques mois plus tard. En septembre 2008 je me rendis au colloque de Vilnius, sur les Hautes Puissances Pulsées et j'eus de longues conversations avec Keith Matzen, responsable de la Z-machine sur laquelle ce résultat avait été obtenu, avec 18 millions d'ampères, devenue dès le début de 2008 " ZR " (Z "refurbished"). Là, quelle ne fut pas ma surprise d'entendre Matzen, appuyé par son adjoint Mac Kee, me décréter que cette publication ne tenait pas la route, que Haines s'était trompé en analysant les spectres, etc. Pourquoi Matzen n'avait-il pas publié une mise au point ? "Pour ne pas faire de peine à ce brave vieux Haines". Qui croira cette fable ? Interrogé, Gerold Yonas, directeur scientifique des laboratoires Sandia (que j'avais connu personnellement dès 1976, en lui rendant visite) me répondit "cette affaire me préoccupe. Je vais demander à Matzen de publier une mise au point". Qui ne vint jamais. En octobre 2008, Sytgar, qui était censé présenter les résultats de ZR au colloque de Jeju, Corée, où j'étais de nouveau présent, se fit "porter pâle". Prétexte :"son père était très malade". Mais, après enquête au secrétariat, il ne s'était même pas inscrit au colloque. Etrange, pour celui qui, au milieu de 18 signataires, devait présenter les résultats au colloque le plus important, traitant des Z-machines, au plan international. . Après qu'il eut dit à l'oreille du chairman que Sytgar n'était pas présent, et que celui-ci ait levé la séance, Oliver, de Sandia, fondit sur moi et me déclara qu'il fallait d'arrêter de raconter n'importe quoi, qu'Haines s'était trompé, voilà tout. Questionné à ce propos, Oliver me dit que Sandia "publierait une mise au point en 2011". Je vous parie n'importe quoi que cette mise au point ne viendra jamais. Parce que Haines ne s'est pas trompé, dans son décryptage des données expérimentales et dans ses calculs. Il est impossible de nier ces deux aspects, impossible de fournir des arguments scientifiques qui puissent démolir cette assertion. Alors ? Alors, les Américains désinforment, parce que ce résultat n'aurait jamais dû être publié. S'il représente un espoir fantastique pour l'humanité, celle d'une fusion non polluante, ne donnant pour "cendre" que de l'hélium, c'est aussi la clé de nouvelles bombes "à fusion pure", où des réactions de fusion peuvent être initiées à l'aide d'un compresseur MHD et non par l'action d'une bombe A, non miniaturisable, à cause du problème de la masse critique, qui impose une limite inférieure de plusieurs hectotonnes de TNT. Ces compresseurs ont été inventés par les Russes, dans les années cinquante. J'explique tout cela dans mon site (&&& je mettrai les liens, mais ne puis le faire à l'instant t, ayant grillé un disque dur). Lors de mon voyage à Brighton, en janvier 2001, ayant rencontré des Américains travaillant sur des "black programs", j'avais été effondré de voir que la seule chose qui les avait intéressé, dans le dossier ovni, était la possibilité, à partir de concepts nouveaux, de concevoir des armes nouvelles : torpilles MHD hypervéloces, avions hypersoniques dotés d'une entrée d'air "MHD controlled". A l'époque, le choc avait déjà été assez rude. Mais avec cette affaire de fusion aneutronique et son orientation immédiate vers des applications militaires, la boucle était bouclée. Ces bombes peuvent être miniaturisées. Elles sont donc ... utilisables. De plus, en optant pour une formule Bore Hydrogène, on obtenait une ... "bombe verte". De quoi me dégoûter complètement de ce sujet. C'est chose faite. Je vais même aller plus loin. Les scientifiques actuels n'ont plus aucune conscience. On les achète pour une bouchée de pain. Je me rappelle d'un numéro du Courrier du Cnrs où Charpentier, alors directeur du département "sciences physiques pour l'ingénieur" écrivait "l'armée ne dispose pas de contrats de recherche en suffisance pour satisfaire les demandes de chercheurs". On découvre les techniques de manipulations génétiques ? Après un moratoire qui fit long feu, nous voilà avec des OGM. Les chercheurs mettent au point des médicaments sous forme de "nouvelles molécules", brevetées, bien sûr. L'organisation mondiale de la santé lance une campagne de vaccination pour ... rendre les gens malades. L'industrie agro-alimentaire mêle des additifs à notre nourriture, qui dégradent notre santé. La recherche agronomique ferme les yeux sur les motivations immondes des vendeurs d'engrais et de semences stériles. Les ingénieurs polytechniciens du "Corps des Mines" ont créé en France un empire de l'atome. Vous lirez le rapport interne diffusé par AREVA, qui analyse "l'impact de l'événement de Fukushima sur le marché de l'électronucléaire". Bientôt, des déchets nucléaires dans les matériaux de construction, dans les emballages. Et sur le front de la science ? Rien, depuis des décennies. Les physiciens théoricens se tricotent des chaussettes pour l'hiver avec des supercordes. Dans le hadron collider du Cern de Genêve, les chasseurs de bosons de Higgs reviennent bredouilles. A Cadarache, les nucléocrates nous promettent le "Soleil en éprouvette", en ayant lancé un projet à 1500 milliards d'euros, en plein brouillard technologique, mais leur garantit une carrière dans un pays de cocagne, au terme de laquelle ils pourront dire "ben, on s'était trompé". Ils s'excuseront peut être, comme les technocrates japonais, vis à vis d'une population qui paye le prix de leur inconscience et de leur irresponsabilité. La presse ? Elle est sous contrôle, ou aveugle, sourde. Elle consacre des articles à des "escort girls", des prostituées portées par leurs médias au rang de vedettes. Pourquoi ne pas faire de ces filles qui vendent leurs fesses, des ministres, puisque nous avons bien des ministres qui sont en fait des putes. La philosophie ? Bernard Henri Lévy invente la pensée jetable. A l'heure où la métaphysique est en crise, la philosophie de bistrot se porte à merveille. Avec quelques amis ingénieurs et techniciens, nous concoctons un rapport sur l'exploitation des énergies renouvelables. Ca avance bien. A côté de cela, il est évident qu'il faut stopper ce nucléaire, qui est devenue une folie meurtrière. Le nucléaire "civil" est le pied à l'étrier pour un nucléaire militaire, pour une concentration de pouvoirs entre les mains d'oligarchies totalement coupées de leurs peuples. La France est, et a toujours été prête à vendre ce savoir-faire à n'importe qui. Il existe d'autres manières de produire de l'énergie, exemptes d'applications militaires, à moins qu'on ne songe à imiter Archimède, brûlant les voiles de vaisseaux ennemis en concentrant, dit-on, sur celles-ci les ardeurs du Soleil. Il faut que cette décision de tourner la page du nucléaire soit exigée, et prise. Seuls les peuples, et non leur représentants corrompus et serviles pourront formuler cette exigence, à condition qu'on leur fournisse un "plan B", une voie de sortie, qui n'a guère de rapport avec les projets faiblards de nos écologistes décroissants, dont aucun n'est capable d'envisager des projets que n'aurait pas méprisé Jules Vernes. Il faut réclamer l'arrêt immédiat du "retraitement des déchets nucléaires", dans l'usine de la Hague, qui vise en fait la récupération du restant d'uranium, et du plutonium, présent dans les assemblages de "combustible usagé". Il faut stopper immédiatement la production de MOX, ce combustible pour centrales qui contient 7 % de la substance la plus dangereuse de tout l'univers, inventée par l'homme : le plutonium. Les Français l'utilisent déjà dans vingt de leurs 58 réacteurs nucléaires. Il faut stopper cette gabegie aussi coûteuse que grotesque qu'est le projet ITER, "cathédrale pour ingénieurs" ou "plan social", selon la face de la pièce sur laquelle on décide de se concentrer. Il y a d'autres moyens de créer massivement des emplois. Il faut cesser de rouler des mécaniques avec des missiles nucléaires, brandis comme une force de frappe. Il faut enterrer définitivement ces projets imbéciles comme ces soit-disant centrales de quatrième génération. Les surgénérateurs, à sodium ou plomm fondu, qui sont des entreprises suicidaires. Il faut consacrer de l'argent, de l'énergie, de la créativité pour des choses qui améliorent les conditions de vie du bipède humain, au lieu de les dégrader sans cesse un peu plus. Il faut mettre là beaucoup d'argent, beaucoup d'énergie et beaucoup de créativité. Mais sur ce dernier plan, après recensement, ce ne sont point les idées qui manquent. Il faut dénoncer le luxe, prôner la sobriété et la frugalité de vie et non s'extasier devant les plus riches, les plus puissants, vouer un culte au veau d'or, se laisser abrutir par des propos creux. Il faut fustiger ces vaniteux imbéciles qui roulent carosses, construisent des tours de Babel de 800 mètres, des pistes de ski en plein désert, réfrigérées à coup d'or noir. Comment s'étonner que tant de défavorisés, de gens déboussolés se tournent vers des idéologies vieilles de plusieurs siècles, quand nous n'avons à leur offrir que le spectacle de notre violence, de notre iniquité et de nos désordres. |
4 avril 2011 : Jonhatan Bellocine entreprend la traduction de cette page en anglais
Mise à jour du 27 mars 2011. Les rapport de l'IRSN, en date du 25 mars
3 avril 2011 : La mort en sous-traitance
Les accidents ne pouvaient être dûs qu'à des erreurs humaines.
C'est ce qu'ils nous ont dit. Quels menteurs !
9 avril : le film prémonitoire de Kurosawa
9 avril 2011 : Le cynisme vertigineux d'AREVA
9 Avril 2011 : Traduction en français de ce même rapport.
Je tente de monter des ateliers de traduction bénévole pour des pages comme celle-là
12 avril 2011 : Source : Une interview de Thierry Charles, directeur de l'Institut de Radioprotection et de sûreté Nucléaire français (IRSN), menée pour le Monde par le journaliste Antoine Bouthier :
|
8 avril 2011-A : Une lueur étrange sur le coeur du réacteur n° 3 de Fukushima : Cette photo du site a été prise par satellite le 4 avril 2011.
En bleu, les numéros des différents réacteurs. La taille des ombres indique que le cliché a été pris en milieu de journée.
Gros plan sur le réacteur numéro 3 :
Voyez-vous la lueur indiquée par la flèche Un Tchernobyl-bis en préparation ???
Question subsidiaire : Apercevez-vous les engins de chantier blindés, ainsi que la foule de techniciens et d'ingénieurs qui se massent autour des quatre réacteurs endommagés ?
|
G __________________________________________________________________________________________________
8 avril 2011-B : Il y a quelques jours, nous avions déjà signalé que les centrales voisines de Fukushima; Onagawa et Tokaï, installées également au ras de l'eau, et avec dispositifs antisismiques notoirement insuffisants , avaient subi l'impact du tremblement de terre et du tsunami du 11 mars. Le 13 mars la centrale de Tokaï, après une panne de son système de refroidissement, avait dû passer sur son système de secours (source). Moins d'un mois après le séisme de magnitude 9 du 11 mars 2011, un nouveau séisme, de magnitude 7,4 vient de se produire, toujours sur la faille située au nord est du Japon. La centrale d'Onagawa a été touché et des fuites ont été constatées, au niveau des piscines de stockage des éléments usagés. On rappelle que ces piscines contiennent tous les restes, les déchets hautement contaminants, issus des chargement antérieurs du coeur du réacteur. Même si des systèmes de secours permettent de maintenir le niveau d'eau dans ces piscine, afin d'éviter leur montée en température, la diffusion de l'eau qui contient les éléments usagés représente une source de pollution nucléaire du Pacifique et des côtes.
Il existe une façon ne négocier les effets des séismes pour des bâtiment "compact", et non des tours". Cela consiste à effectuer d'important travaux d'aménagements des terrains sur lesquels les bâtiments doivent être implantés, en stratifiant ceux-ci à la manière de "mille-feuilles", avec une succession de couches de natures différentes, qui procurent ainsi une forte atténuation des effets des mouvements horizontaux. . |
8 avril 2011-C : Voici quelques images qui permettent d'en savoir un peu plus sur ce qui se passe à Fukushima. Dans les jours qui ont suivi le séisme, les ingénieurs ont vite constaté une importante fissure qui était apparue dans un bassin situé au contact immédiat de l'eau du port, lié au réacteur numéro 2 C'est à cet endroit que s'opère une fuite d'eau radioactive, vers la mer
Vue de la fissure créée par le tremblement de terre. Derrière, le puits
Vue plongeante sur le puits fissuré. Arrivé des conduites électriques
Le puits, noyé dans du béton, en espérant colmater les fuites.
En cliquant sur ce lien, vous pourrez télécharger le version anglaise du rapport édité, en date du 6 avril 2011 par le METI ( Ministry of Economy, Trade and Industry : Ministère de l'Economie, du Commerce et de l'Industrie ) intitulé " Urgence Nucléaire au Japon " Le rapport officiel du gouvernement japonais en date du 6 avril Page 17 on peut constater que le circuit des eaux transitant dans les salles des turbines des différentes unités, qui constituent le circuit de refroidissement de la vapeur circulant dans les turbines, puis dans le coeur des réacteurs, après condensation suit tout tranquillement le bord de mer :
Apparemment , . Rapport officiel japonais du 4 avril 2011 : cause des dégats
Les Japonais n'avaient pas envisagé que la vague puisse faire plus de dix mètres. Il est vraisemblable que les installations diesel ont été simplement noyées lors de la submersion par la vague. Les Japonais font appel aux Américains, qui prêtent une barge permettant d'amener de l'eau douce sur le site :
La barge américaine emplie d'eau douce, en remorquage
L'arrivée du remorqueur US, tirant la barge d'eau douce, pour approvisionner les camions de pompiers : 31 mars 2011
Les Japonais font appel aux Russes, en leur demandant de leur envoyer leur unité flottante spécialisée capable de traiter des effluents liquides, en extrayant chimiquement les composants radioactifs. Capacité de traitement : 35 mètres cubes par jour, 7000 par an.
|
7 avril 2011 : Les choses deviennent de plus en plus claires. Alors qu'AREVA diffuse un pdf où la seule cause d'explosion des réacteurs se réfère à l'explosion d'hydrogène dans la salle de manoeuvre de l'étage supérieur (ce qui était le cas pour l'unité numéro 1, même les Japonais, en dépit de la censure, et des silences embarrassés de leurs irresponsables, commencent à se dire que les explosions des réacteurs 1 et 3 ont été de natures fondamentalement différentes, le seconde pouvant être imputée à un début de criticité, ou en tout cas à une explosion prenant sa source dans les étages intérieurs.
Deux explosions ayant des points de départ totalement différents Pour avoir une idée des échelles, le diamètre de la cuve contenant le coeur est de 5,5 m La coiffe jaune de confinement, en acier, mesure 10,5 m de diamètres
L'explosion du réacteur 3 contredit le rapport publié par AREVA
Un lecteur vivant au Japon me signale l'existence d'un site, malheureusement en anglais, qui retrace l'inimaginable négligence des autorités nucléaires japonaises dans la gestion du parc de réacteurs, au fil des trois décennies précédentes (au point que TEMCO n'avait pas trouvé d'assureur décidé à prendre le risque d'assurer les installations de Fukushima !). Trente ans de dissimulations et de mensonges ! http://fukushimaleaks.wordpress.com
|
5 avril 2011 : Les choses empirent de jour en jour au Japon. Il y a des fuites importantes d'eau devenue fortement radioactive, vers le Pacifique, et les tentatives de colmatage ont échoué. L'eau radioactive s'écoule librement vers la mer, depuis l'unité numéro 2. Les Japonais ont fait appel aux Russes, qui ont déjà eu affaire à des problème de fuites en phase liquide émanant de réacteurs de sous-marins coulés en Baltique. Dès que des ingénieurs de Toshiba avaient pris contact avec moi (mon dossier est lu au Japon) j'avais recommandé un tel contact, dont l'évidence à mes yeux s'imposait. Les photos aériennes prises font prendre la mesure de l'ampleur du problème. Il y a dans les "piscines" toutes les charges des réacteurs, correspondant à des décennies de fonctionnement, au rythme d'un rechargement annuel (...). Le tremblement de terre a fissuré certaines de ces piscines, qui fuient, et les tentatives de colmatage, avec des moyens improvisés et dérisoires, se sont avérées inefficaces. On ne peut vider ces piscines pour le colmater, sous peine de voir la température des assemblages monter en flèche aussitôt. Ceci étant, je me rappelle que dans la rivière souterraine de Port-Miou (qui débouche à l'est de Marseille dans la calanque du même nom), où j'avais effectué des plongées, on avait tenté de bloquer la remontée de l'eau de mer avec un béton spécial, de faible densité, qui pouvait être coulé sous l'eau. J'avais été sollicité pour faire des croquis dudit barrage, in situ, accompagné de Bernard Zappoli, alors jeune étudiant à Marseille (voir le scandale du Cnes-Toulouse, avec son complice polytechnicien Alain Esterle). Zappoli, qui avait souhaité faire une plongée avec moi, était ressorti mort de peur de cette excursion en spéléo sous-marine. Les Japonais ont commencé le lundi 4 avril à relâcher quelques 11.500 tonnes d'eau fortement contaminée, stockés dans une vaste cuve, pleine à raz bord, "en s'excusant auprès des riverains". A tout prendre, sachant qu'il faudrait tôt ou tard se débarrasser de cette eau, il aurait fallu prévoir de l'acheminer en pleine mer dans des barges, qu'il aurait été préférable de couler à grande distance, car elles seraient elles mêmes devenues radioactives. Inutile en fait d'envisager de remorquer des barges. 11.500 tonnes n'atteint même pas le tonnage du pétrole emporté par un petit pétrolier. Il aurait suffit de pomper cette eau dans un pétrolier hors d'âge, qui aurait été conduit au large par un équipage pilotant le bateau depuis une timonerie protégée par les plaques de plomb. Puis le bateau aurait été coulé, après de l'équipage ait été évacué par hélitreuillage. L'eau contaminée aurait dans un premier temps été ainsi retenue dans la coque du navire, pour être relâchée progressivement au fil de sa dégradation. Le fait que les ingénieurs Nippons qui gèrent cette crise n'aient pas songé à cela démontre leur imprévoyance, leur incompétence et leur incapacité à faire face à cette situation. On dirait que toutes leurs "actions" sont conditionnées par l'impact que celles-ci pourraient avoir sur le public, à la fois sur leur propre population et aux yeux du monde entier. C'est l'image du Japon, pays des Hautes Technologies, qui est en danger. Amener un tanker à proximité du site, pour pomper l'eau contaminée aurait fait très mauvais effet, surtout si on annonçait par la suite que le bateau serait coulé à fond et que son équipage devrait le mener vers son dernier voyage protégé par des plaques de plombs. La situation se présente très mal. Le service météorologique Nippon subit des pressions pour ne pas donner d'informations, si les vents s'orientent vers de grandes métropoles "pour ne pas déclencher de paniques dans la population". Si le gouvernement a annoncé "que les réacteurs seraient démantelés", un seul coup d'oeil sur les photos prises par le petit drone (voir plus bas) suffit pour se rendre compte qu'un tel "démantèlement" est un projet irréalisable. Il n'est pas non plus possible d'extraire les centaines d'assemblages des piscines de stockage. Pour pouvoir le faire, il faudrait dégager le dessus des épaves de ces réacteurs des assemblages de poutrelles qui les recouvrent. S'il n'y avait pas la radioactivité, des équipes pourraient procéder à leur découpage, sur place, au chalumeau. Mais c'est impossible. On n'a pas prévu de robot capable d'opérer cela à distance, et le temps manque pour concevoir de tels dispositifs. La seule solution est le sarcophage. En urgence il faut déverser des matériaux solides sur les trois réacteurs pour stopper les émanations radioactives. Celles-ci se signalent "par de légères fumées", comme c'était le cas pour le réacteur de Tchernobyl, après la spectaculaire explosion du coeur. Mais l'aspect de ces fumées ne doit pas tromper sur ce qu'elles contiennent.
Dans plusieurs vidéos, on voit des parties de bâtiments éventrés qui émettent des lueurs.
Lueurs signalant la radioactivité émise par des éléments du réacteurs
Il ne faut pas s'étonner que les matériaux émettant de la radio-activité créent des phénomènes lumineux, visibles à l'oeil nu. Jadis c'était en déposant sur les aiguilles des montres une substance radioactive qu'on permettait à leur possesseurs de lire l'heure la nuit. Si des clichés du site étaient pris, de nuit, par un drone ou depuis un hélicoptère, les images obtenues auraient dans doute de quoi susciter la panique dans la population. Elles rappeleraient les lueurs sinistres qui émergaient du cratère du réacteur éventré de Tchernobyl, en montant jusqu'aux nuages, visibles la nuit.
L'allure du réacteur N°4 de Tchernobyl, la nuit, avant que le cratère ne soit comblé
Revenons à cette question de la mise sous sarcophage (qui ne résoudrait pas les problèmes liés à une éventuelle diffusion de corium sous le réacteur). A Tchernobyl, le graphite brûlait, et le trou par lequel s'échappaient des particules de poussières radioactives faisait une dizaine de mètres de diamètre. Les Russes envoyèrent donc de jeune pilotes d'hélicoptères lourds Hind, avec leurs équipages, déverser de milliers de mètres cubes de sable, de ciment, de plomb, de bore, dans ce gueuloir. Et ce ne fut que quand cette cheminée du diable fut obstruée que la pollution nucléaire cessa. Réaliser la même opération à Fukushima impliquerait de noyer les réacteurs sur des dizaines, ou centaines de milliers de mètres cubes de matériaux solides, avant que les émanations gazeuses et de particules solides ne cessent. A cet effet les Japonais ont amené à pied d'oeuvre une disperseuse de ciment :
Constitution de la dalle en ciment d'un bâtiment à l'aide d'une disperseuse
La disperseuse en action ( avec de l'eau )
Mais si on tentait une mise sous sarcophage à l'aide d'un tel dispositif, le début de ciment serait beaucoup trop lent. Le débit serait totalement insuffisant (cette incapacité à prendre la mesure des problème pouvait se voir quand les Japonais envoyèrent des hélicoptères déverser des outres d'eau sur les réacteurs). Les Américains auraient donc envoyé, par mer, un dispositif similaire, assurant un plus fort débit, en ajoutant "que ce voyage serait sans retour car l'appareil, après usage, serait devenu beaucoup trop radioactif pour pouvoir être rappatrié aux USA". Autre nouvelle, transmise par un mien contact. Une réunion de crise, regroupant des équipes d'AREVA et d'ITER, ainsi que des représentants de groupes étrangers, dont des Allemands, s'est tenue à Aix en Provence le 4 avril 2011. L'un des participants portait un dossier mentionnant le nom de code de celui-ci :
|
Nucléoshadock
Dans l'émission "Complément d'enquête" (voir plus haut) le responsable de la production de l'électyronucléaire à l'EDF :
- Plus nos réacteurs vieillissent, plus ils sont sûrs....
1° avril 2011 : Bien que je sois très pris par la rédaction, dans l'urgence et avant bouclage, d'un second papier pour le numéro de mai de Nexus (le premier, dix pages, est déjà en composition. Celui-là présentera des solution alternatives réellement à l'échelle planétaire) je me dois de continuer d'informer mes lecteurs sur le développement du drame de Fukijima. Ce matin, aux aurores, je peux reproduire un texte minimal, que j'étofferai plus tard dans la journée, d'apports personnels et d'images. Voici ce texte, auquel j'adhère à 100 % et qui recoupe les informations qui me parviennent de mes contacts au Japon, des plus inquiétantes. Si son auteur accepte d'être cité (je fais toujours la demande préalable, je le ferai).
Les autorités japonaises, s'attendant au pire et sans en informer le public, font depuis plusieurs jours provision d'une gelée, dispersée par avion, destinée à coller au sol des rejets de matière radioactive, avant nettoyage par des "liquidateurs", comme cela avait été fait jadis à Tchernobyl. Il n'est pas impossible, au cas où une criticité se manifesterait, avec un rejet important, qu'ils aient à se servir de ce produit.
F__________________________________________________________________________________________________
Source : C'est confirmé: la fusion des barres de combustible est en cours et la situation est réellement hors de contrôle. Le noyau radioactif dans un réacteur de la centrale de Fukushima semble avoir fondu dans le fond de sa cuve de confinement selon la mise en garde d'un expert hier. Des craintes ont été émises quant aux gaz radioactifs qui pourraient être libérés bientôt dans l'atmosphère. Richard Lahey, qui a été chef de la sécurité des réacteurs chez General Electric, dit que les travailleurs ont maintenant perdu leur combat. Le noyau a fondu à travers le fond de son récipient, dans le réacteur no.2, et une partie de cette substance se trouve maintenant sur le plancher. Les travailleurs sont payés très cher pour tenter de mettre fin à ce cauchemar, exposés à un très haut niveau de radiation, mais il semble que leur bravoure suicidaire pourrait s'avérer vaine et mortelle! L'opérateur de la centrale espère arrêter la contamination en cours sans quoi 130 000 personnes seront forcées de quitter leur maison. En date d'aujourd'hui, le lait est contaminé, les légumes et l'eau potable. L'eau de mer autour de la centrale l'est tout aussi, sans compter les marées qui disperseront les éléments radioactifs. Les autorités ont noté des quantités de plutonium dans le sol en dehors de L'Agence de sécurité nucléaire du Japon prétend que les niveaux de plutonium ne sont pas dangereux pour la santé humaine [vraiment?], mais confirme tout de même que la situation est extrêmement grave et qu'une fusion partielle serait en cours dans au moins un réacteur. Les ingénieurs continuent de tenter de réparer le système de refroidissement, mais ils sont forcés de travailler entourés de radiations et sans électricité. Florent B. Vendredi 1° avril 2001, 2 h 47 Source: http://edition.cnn.com/2011/WORLD/asiapcf/03/30/japan.daini/ Ce n'est plus une centrale, mais deux centrales nucléaires de Fukushima qui fument! De la fumée a été repérée à une autre centrale nucléaire dans le nord du La société a déclaré que de la fumée a été détectée dans le bâtiment de la Cette usine nucléaire se situe à environ 10 km de la centrale de Fukushima. Depuis, les autorités n'ont pas exprimé d'autres commentaires sur la situation. Florent B. |
1° avril 2011 : De l'iode 131 a été détecté dans des échantillons de lait français et américains, rapportent simultanément l'Institut français de Radio protection et de Sûreté nucléaire (IRSN) et l'Environmental Protection Agency américaine. Les résultats d'analyses confirment que cet isotope radioactif provient des rejets de la centrale nucléaire de Fukushima.
Enfin, voici des photos haute résolution, qui ont été prises par une drone, le 20 mars 2011, appartenant à une compagnie privée AIR PHOTO SERVICE. Je n'ai pas adapté les clichés à la taille de l'écran, et vous serez sans doute, pour certaines d'entre elles, contraint de manoeuvrer vos "ascenseurs". Elles montrent les dégâts subis par les réacteurs du site et se passent de commentaires. Logiquement, ces photos auraient du faire des doubles pages de nos grands "magazines d'information". Rappelez vous la devise de Paris-Match "le poids des mots, le choc des photos". Mais je suis pas sûr qu'on trouvera de tels clichés ailleurs que sur le net. Auquel cas votre opinion sera forgée.
Il y a de grandes chances que ces trous aient été faits lors de la retombée des fragment de la dalle de béton recouvrant le réacteur
Je suis en train d'écrire un second article pour le numéro de mai de Nexus, qui m'a ouvert ses colonnes. Je partirai d'une série d'articles illustrant le numéro spécial du Point, consacré au nucléaire.
Ce que vous pourrez lire dans ce numéro spécial vous stupéfiera. Je résume :
Pages 58 à 95, des généralités.
Pages 76 à 77 deux pages de Claude Allègre, qui nous affirme que craindre les effets de la sismicité en France c'est "marcher sur la tête".
Pages 96 à 103, un cours sur les différents types de centrales, présentes et " à venir ".
Page 106, une interview de Robert Klapish, ancien directeur de la recherche au Cern.
Robert Klapisch, ancien directeur des recherches au CERN
Tout va pour le mieux dans le meilleur des nucléaires possibles
C'est tellement fou, irresponsable, marqué du sceau du manque total d'imagination que je vous laisse le soin de découvrir, en feuilletant dans votre maison de la presse et en allant à cette page.
Page 108, Pascal Colombani, ancien administrateur général du CEA "nous démontre que nous avons besoin du nucléaire, mais que les risques sont élevés ". Il conclut en disant que le drame de Fukushima "va nous obliger à faire preuve de plus d'imagination".
Page 100 : " La France, accro au nucléaire ". La seule alternative c'est de ... rouvrir nos mines de charbon, et de réaménager nos installations portuaires pour accueillir du charbon étranger.
Page 112 : " Y a-t-il une vie après l'atome ? "
En lisant ce numéro vous pourrez, si vous ne l'avez pas déjà fait, réaliser que nous sommes gouvernés par des imbéciles et gérés par des fous dangereux ou des irresponsables inconscients.
Des solutions, il y en a, et j'en exposerai dans le numéro de Nexus de mai prochain. Il faut simplement faire preuve d'un peu plus d'imagination que les écolos classiques, avec leurs décroissance et leurs capteurs solaires sur les toits, et se fonder sur ce qui marche, sur des technologies éprouvées, pas sur du spéculatif ou du " qui marchera à l'horizon, 2030..."
Il nous faut un plan à la hauteur des besoin et de l'urgence et je l'exposerai.
Par ailleurs des nouvelles nous parviennent comme quoi les deux sites voisins de Fujushima auraient également subis des dommages. Je publierai également des clichés des trois centrales, avant la catastrophe, montrant que toutes les trois, installées au niveau de la mer, derrière une installation portuaire, étaient adossées à des collines importantes, toutes proches. Et cela, personne n'en parle. Il aurait suffi que la compagnie privée chargée de l'installation de ces réacteurs les positionne à quelques dizaines de mètres de hauteur pour les mettre à l'abri des tsunami, fréquents et de forte intensité dans cette région du Japon. Pourquoi cela n'a-t-il pas été fait ?
Pour préserver les bénéfices des actionnaires, assurer un bon retour sur investissement.
1° Avril 2011 : Reportez-vous au pdf représentant l'analyse des évènements, donnée par AREVA.
Reprenons certaines planches en essayant de comprendre. Celle ci représente "le pont de manoeuvre" du réacteur'. On voit le puissant pont roulant, capable d'extraire l'épaisse dalle de béton qui chapeau le réacteur, en vue d'une opération de déchargement-rechargement. Les balustrades donnent l'échelle. Après avoir enlevé la dalle, les deux enceintes d'acier du réacteur ayant été dépressurisées, on inonde le tout, puis on extrait, toujours avec le pont roulant, les deux chapeaux d'acier du système, que l'on dépose. Enfin, par le fin couloir reliant le local occupé par la cuve du réacteur et la piscine, on déplace, toujours en immersion, les éléments d'assemblage extraits du coeur, toutes ces opération étant effectuée en immersion.
En dehors du pont roulant, ce local est quasi-vide. On distingue en arrière plan des gaines d'aération. La structure est celle de tôles relativement fines, fixées à un entretoisement de poutrelles légères. Dans le pdf d'Areva, on explique que quand la température de la vapeur d'eau contenue dans la cuve du réacteur a dépassé 1000° et que le dessus du réacteur a commencé à émerger de l'eau, celle-ci a été décomposé par le zirconium des "crayons" contenant les pastilles de combustibles, enveloppes qu'on appelle aussi "gaines". Au passage, pourquoi su zirconium ? Parce que ce métal est transparent vis à vis des neutrons et ne contrarie donc pas les réactions de fusion.
La pression dans l'enceinte de 20 cm d'épaisseur, qui contient le coeur, a commencé à monter. En même temps de l'hydrogène, issu de la décomposition des molécules d'eau a été libéré. Les techniciens l'ont alors envoyé dans cette salle de manoeuvre. L'oxygène a été fixé par oxydation par les barre de zirconium. Ceci a libéré les pastilles de combustibles, mélangeant à l'eau, et au gaz, des contaminants radio actifs.
Dans cette salle de manoeuvre un mélange hydrogène oxygène s'est formé. Puis, ce qu'on voit très bien dans l'explosion du réacteur numéro 1, il y a eu explosion. L'onde de choc a soufflé les plaques de tôle, mais les montants entretoisés sont restés en place.
Cette explication est compatible avec les images que nous avons du réacteur 1, mais totalement incompatible avec celles d'autres réacteurs, comme le 3 et le 4, où il est passé quelque chose d'un tout autre niveau de gravité, qui a intéressé les niveaux se situant en dessous du plancher de manoeuvre. Revoyez cette image de l'explosion du réacteur 3. Il s'est passé là quelque chose de totalement différent.
A moins qu'AREVA ne produise un nouveau rapport, son rapport décrédibilise totalement ses assertions
Une photo d'un des réacteurs de Fukushima. L'ouvrier debout, en haut, donne l'échelle.
Diamètre de la cuve : 5,5 mètres. Diamètre du chapeau d'acier, du premier plan : 10,5 mètres
L'accroissement de la radioactivité, due aux rejets de la centrale de Fukushima. Le Figaro :
Il n'y a pas une centrale touchée, mais trois. La côte sud-est du Japon est particulièrement vulnérable aux tsunamis, en étant bordée par un vaste plateau continental descendant en pente douce, ce qui renforce la vague. Il y a eu dans cette régions deux tsunamis atteignant la magnitude 7 depuis 1960. Ca n'a pas empêché les nucléocrates Nippons d'implanter systématiquement leurs centrales au ras des flots, en construisant simplement un port pour amener du matériel, etc. Regardez cette carte :
Deux centrales, entourant celle de Fukushima
Vulnérabilité : maximale :
A 120 km au nord est de Fukushima : la centrale d'Onagama, les pieds dans l'eau. Un début d'incendie a pu être maîtrisé. Remarquez les collines, juste derrière. Onagama a trois réacteurs, toujours à eau bouillante, le plus ancien datent de 1980. Le village d'Onagawa a été entièrement détruit. Comme toute l'attention étant portée sur la centrale de Fukushima, la société privée Tohoku Electric Power a imputé la radioactivité qui règne autour de cette centrale aux rejets effectués depuis la centrale de Fukushima. Mais la population, maintenant, hésite à croire ce qu'on lui dit. Eh puis, avec tous ces morts et sans abris, le nucléaire, c'est un malheur de plus. Descendons maintenant vers le sud :
La centrale de Tokaï, également au ras de l'eau, adossée à des collines.
Troisième exploitant privé : la compagnie japonaise JAPC. Un réacteur à eau bouillante de 1000 MW, mis en service en ... 1978, il y a 33 ans.... La pompe de secours a pu être mise en marche. Apparemment, je suis le seul ( je n'ai lu ça sans aucune presse ) à dire que cela aurait été plus prudent, dans une région sensible aux tsunami, d'implanter des réacteur à quelques dizaines de mètres de hauteur, et non au ras des flots. Je n'ai pas fait le tour de toutes les centrales japonaises, mais s'agissant également de Fukushima, cette centrale a aussi des hauteurs toutes proches.
Ce que personne ne dit : A Fukushima il aurait suffi, au moins, de placer les groupes électrogènes et les citernes de fuel sur le collines environantes Les Japonais n'ont pas le monopole de la connerie. Si jamais ITER balbutie, je vais vous en raconter une bien bonne. Le réacteur relâchera dans la nature, avec une cheminée, son contenu, dont du deutérium et du tritium (radioactif, durée de vue : 12 ans ). A Paris, les polytechniciens qui ont dessiné Iter, ou les Allemands, ou d'autres, se sont dit "l'hydrogène, léger ou lourd, ça monte). Vinon est à côté d'ITER que j'ai frôlé des dizaines de fois. Cette région, chère aux vélivoles, se prête au vol d'onde, un phénomène oscillatoire très fréquent dans cette région, si le vent est assez fort. Comme le mistral, par exemple.
Régime d'onde (météorologie et vol à voile)
L'onde c'est le régal du vélivole. Le dessin indique où le planeur doit se placer pour en profiter. Au somment des ressauts gazeux : des nuages lenticulaires. En dessous, un rotor, qui plaque l'air au sol. Un air éventuellement chargé, ce jour-là, de ... tritium. Et qu'y a-t-il en aval d'ITER, dans un régime d'onde ? Le Lac Sainte Croix, réserve d'eau douce de Marseille. Il n'y a pas de service météorologique prévu dans les équipes d'ITER. Et s'il fallait le créer, il faudrait un représentant de chaque nation participante. Un jour les habitants de la région PACA entendront peut être dans leurs médias " que de très faibles quantités de tritium ont été trouvées dans les eaux du lac, mais à un taux qui ne présente pas de danger pour la santé des gens qui boiront cette eau...."
A suivre ....
|
29 mars 2011 : Une situation d'une extrême gravité.
Le 28 mars 2011, André Claude Lacoste, président de l'ASN : Autorité de la Sûreté Nucléaire a tenu une conférence de presse.
André Claude Lacoste, président de l'Autorité de Sécurité Nucléaire
En consultant le site de l'ASN (organisme gouvernemental, que l'on peut difficilement suspecter d'attitude anti-nucléaire militante) vous pouvez lire le point, formulé par ce service. Ci-après, une bande son envoyée par un lecteur, reproduisant des passages de
son allocution du 28 mars 2011.
Comme vous pourrez le constater, la situation à Fukushima est de la plus extrême gravité et prend une très sale tournure, y compris au plan planétaire. La situation a d'abord été gérée de façon surréaliste. Alors qu'un tel accident nucléaire requiert des interventions rapides, le premier ministre japonais a demandé qu'on ne fasse rien avant qu'il ait pu survoler le site pour prendre la mesure de la situation. Alors qu'il ne connaît rien au nucléaire.
Par ailleurs les Japonais ont décliné poliment les offres d'aides formulées par différents pays, par orgueil, vanité imbécile, "pour ne pas perdre la face aux yeux du monde". Ils ont refusé l'envoi de robots spécialisés. Aujourd'hui les techniciens qui interviennent sur le site doivent agir avec rapidité, étant donné le niveau de radioactivité ambiant. Lacoste parle de deux minutes. On retrouve donc une situation évoquant ce qui s'est passé à Tchernobyl en 1986. Revoyez le film " la bataille de Tchernobyl " pour vous remettre en mémoire l'extrême gravité d'un accident nucléaire...
http://cequevousdevezsavoir.com/2011/03/19/la-bataille-de-tchernobyl
J'ai regardé une vidéo montrant le site de Fukushima, filmée à partir d'un hélicoptère. C'est impressionnant. On voit des panaches de fumée s'élever de différents endroits. Les Japonais n'ont donné aucun chiffre concernant les niveaux de radioactivités dans ces points chauds du site de Fukushima. Il faut se rappeler que peu après la catastrophe ils avaient annoncé que celle-ci était de niveau 4. Mais l'ASN les contraignit à réviser ce chiffre à la hausse, au niveau 6 (7 pour Tchernobyl). La probabilité que les cuves contenant les coeurs des réacteurs aient été brisées et laissent échapper du combustible en fusion est élevée. On a l'impression que les Japonais ne maîtrisent pas ce qui se passe là-bas. Il est vrai qu'en plus de cette catastrophe nucléaire ils doivent gérer les conséquences de grande ampleur d'un séisme et d'un tsunami. Mais qui a eu l'idée imbécile et criminelle d'installer les réacteurs au bord de l'eau, dans une région ou des tsunami de force 7 se sont produite à des dates très récentes ( 1962 et 2008, je crois ). Allez voir sur Google Earth et installez l'option qui fait s'afficher les événements sismiques.
E__________________________________________________________________________________________________
A Fukushima il y a eu des fusions des coeurs, peut être très importantes. A Three Miles Island, aux USA, 45 % du coeur avait fondu et le "corium" s'était rassemblé au fond de la cuve qui, par miracle, avait tenu.
Le réacteur de Three Miles Island, après démontage, un an après
Diamètre de la cuve : 5 mètres
La forme de cette enceinte est telle que lorsque les éléments fondus tombent en fond de cuve, la géométrie de celle-ci fait que ces éléments se rassemblent et que le risque de criticité croît avec le pourcentage du coeur entré en fusion.
C'est la raison pour laquelle les Japonais tentent désespérément de refroidir ces cuves. C'est emplâtre sur jambe de bois, reculer pour mieux sauter. Mais s'ils ne le font pas, c'est l'ensemble de la charge combustible qui fondra et se rassemblera au fond de la cuve. Alors le risque d'entrée en criticité sera grand. Si cette criticité est atteinte, l'ensemble du corium coulera sous la cuve, dans un local plein de l'eau envoyée pour la réfrigération. Ce corium sera à une température largement suffisante pour entraîner la dissociation des molécules d'eau ( à partir de 1000°C), rapidement. Alors se constituera une masse gazeuse explosive, un mélange stoechiométrique hydrogène-oxygène. L'explosion pulvérisera le réacteur, comme ce fut le cas à Tchernobyl, la force de l'explosion ayant projeté le couvercle en béton du réacteur, de 12 tonnes, à des dizaines de mètres.
(Que s'est-il passé lors de la spectaculaire explosion du réacteur numéro 3, avec sa fumée grise et ses fragments de bétons de la taille d'un blockhaus, envoyés à des centaines de mètres en l'air ?).
Cette explosion, si elle se produit, et le risque existe, entraînerait un rejet massif d'éléments radioactifs. Il faut prendre la mesure de la quantité de matière fissile qui se trouve dans un réacteur, et qui se chiffre toujours en ton
t du même type que mes réacteurs japonais)nes, alors qu'une bombe n'en contient que quelques kilos. Le caractère spectaculaire d'une explosion nucléaire, militaire, vient de sa brièveté. Une certaine quantité d'énergie est libérée en un temps très bref, un millième de seconde. L'onde de choc ravage tout sur son passage. La chaleur de la boule de feu provoque des incendies et brûle les êtres vivants. Les rayonnements sont également très intenses. Mais la pollution, c'est à dire la quantité de débris radioactifs retombant au sol reste relativement faible, parce que l'énorme chaleur dégagée provoque une ascendance qui entraîne les débris en altitude, où ils sont dispersés par les vents.
Dans le cas de l'explosion d'un réacteur nucléaire, le côté rejet est beaucoup plus important, car il n'y a pas d'ascendance pour les entraîner. Si vous regardez le film " la bataille de Tchernobyl " vous verrez que des dizaines de milliers d'hommes et de femmes ont été irradiés par des rejets qui se matérialisaient sous la forme d'un panache de fumée à peine visible. Il s'agissait alors de la combustion du graphite, entretenue par le puissant chauffage du coeur en fusion.
Je serais curieux de connaître la teneur en matières radioactive de ces petits panaches de fumée ou de vapeur qui montent des centrales éventrées. Il y aurait mille façon de le savoir, ne serait-ce qu'en traînant un capteur sous un hélicoptère, ou en envoyant un drone télécommandé.
Tout ceci ne me dit rien qui vaille.
A Tchernobyl, les Russes ont très vite pris des mesures énergiques, et dramatiques, pour maîtriser la situation. Après quelques heures de léthargie et d'incrédulité à Moscou, les ingénieurs délégués sur les lieux ont pris la mesure de la situation et agi en conséquence. Trente heures après le déclenchement de la catastrophe les 45.000 habitants de la ville de Pripyat, située à 3 km de la centrale, ont été évacués en bon ordre en 3 h 30 dans mille autobus.
Les Russes ont sacrifié de 600 à mille pilotes d'hélicoptères pour larguer des sacs de sable et de bore dans la gueule du monstre (un trou de dix mètres de diamètre, qui imposait une approche à basse altitude, à 100 mètres au dessus). Les occupants de l'hélicoptère devaient alors lâcher leur charge. Ils ont tous été mortellement irradiés.
Ca n'est que quand une masse énorme de sable, de béton, de bore et de plomb a pu être déversée que les émanations ont cessé. Mais pas la radioactivité émise par les très nombreux débris. Les vapeurs de plomb ont aussi causé de nombreuses affections dans la population (simple remarque : nos polytechniciens, pour remplacer le dangereux sodium fondu (5000 tonnes), fluide caloporteur des surgénérateurs à neutrons rapides, ces "réacteurs de IV° génération" suggèrent de refroidir le coeur, une tonne de plutonium, par une quantité équivalente de ... plomb fondu).
Où en sont les Japonais ? Il est exclu qu'ils puissent récupérer les unités de leur centrale. Que va-t-il se passer ? Si les cuves fuient, les éléments radioactifs vont diffuser dans les bâtiments, très dégradés. La chaleur entraînera une émission peu spectaculaire, mais transportant à distance des quantités croissantes de radioéléments.
Ces radio-nucléides divers et variés ont déjà fait le tour de la Terre. A terme il semble que la seule solution sera la mise sous sarcophage, étant donné que les réacteurs sont déjà inapprochables à cause de la forte radioactivité. Prendre cette décision serait un aveu d'échec pour les Japonais. Non pas d'échec devant cette situation, mais d'échec de leur technologie, de leur politique de l'énergie, de leur mode de vie. Le pays entier cohabite avec 54 réacteurs nucléaires, dont l'entretien et la conception ont déjà fait l'objet de nombreuses critiques. Condamner les réacteurs de Fukushima entraînerait une crise de confiance du peuple japonais, qui ne dispose d'aucune ressource énergétique de remplacement. Les enjeux économiques, sociaux, humains sont considérables.
Il est possible que les autorités japonaises, qui ont souvent fait montre d'incompétence et de manque de détermination, laissent courir au point où :
- La situation risque de devenir cauchemardesque au plan local.
- La pollution nucléaire prenne une ampleur dommageable à l'échelle de l'ensemble de la planète.
Quoiqu'il en soit, pour moi, la conclusion s'impose comme une évidence. Il faut abandonner le nucléaire et développer, sans attendre et dans l'urgence des énergies de remplacement. C'est faisable
Il en va de la survie de l'espèce humaine.
Je sortirai sur ce sujet un article de 10 pages dans le prochain numéro de Nexus, qui est déjà en route (il sera dans les kiosques en mai prochain). Je finis d'écrire une suite, qui sera publiée dans le même numéro et qui désigne de véritables solutions. C'est à dire la mise en place de sources d'énergie de remplacement à une échelle réellement planétaire. Il ne s'agit pas, par exemple, de placer des capteurs solaires et des éoliennes sur le toit des maisons et d'utiliser des ampoules de basse consommation, mais d'aller par exemple chercher l'énergie solaire là où elle se trouve et de l'acheminer à grande distance, sous haute tension, en .. courant continu. Il ne s'agit nullement d'une spéculation, mais de l'application de techniques déjà en place de longue date, dans différents pays. Au Canada l'acheminement du courant produit par des barrages situés dans le nord se fait sur 1400 km. La société Siemens finit de construire pour le compte de la Chine une liaison qui reliera le barrage des Trois Gorges aux régions côtières, via une connexion par courant continu. Puissance : 5000 MW. Une liaison par câble sous-marin permet déjà d'envoyer 1000 mégawatts de la France vers l'Angleterre. Mais le record se réfère à une liaison Danemark Norvège, avec 450 km de câble sous marin. Vous lirez tout cela dans mon article. Il s'agit d'aller puiser au plus vite dans la masse des énergies de remplacement que la Nature met à notre disposition en abondance. L'abandon du nucléaire s'impose. Le plus tôt sera le mieux.
Il n'est pas trop tard, mais il est temps.
La CRIIRAD a détecté de l'iode 131 en Drôme-Ardèche, dans de l'eau de pluie. Voici l'adresse de la vidéo montrant l'animation de Météo-France, concernant le dispersion de la masse d'air porteuse de radioactivité.
http://www.irsn.fr/FR/popup/Pages/irsn-meteo-france_19mars.aspx
Cette séquence est éloquente et montre que celle-ci a diffusé dans tout l'hémisphère nord.
La masse d'air charriant des poussières radioactives a déjà recouvert tout l'hémisphère nord
Le rapport d'analyse et les commentaire de la CRIIRAD en date du 29 mars 2011
Les gens reçoivent des paroles rassurantes, concernant la pollution par des éléments radioactifs. On leur brandit des chiffres, que l'on qualifie de très modérés, voire insignifiants. Mais le risque principal réside dans l'inhalation d'une poussière, ou son ingestion, suivis de sa fixation dans le corps de la personne. Là est le risque majeur : porter cet élément radioactif en soi, dans son corps.
On peut mourir en vivant dans une région où la radioactivité ambiante semble faible, simplement parce qu'on a absorbé un débris poussiéreux microscopique, au mauvais moment.
14 mars 2011
Depuis quelques jours le monde découvre, abasourdi, l'ampleur des dégâts causés au Japon par le séisme, et surtout le tsunami qui s'est créé en plein océan pacifique, à quelques 140 kilomètres de la côte nord est du Japon.
Une vidéo impressionnante, montrant le tsunami
Si vous voulez avoir un panorama de ces dégâts, allez voir cette vidéo chinoise.
Les dégâts créés au Japon par le Tsunami
Ces images sont extrêmement impressionnantes. Voici quelques échantillons :
L'arrivée du tsunami
Un immense tourbillon formé au reflux de la masse liquide. Apercevez un bateau près du centre, qui semble minuscule
Incendie dans un parc de stockage d'hydrocarbures
Un autre incendie ( stockage de gaz )
Incendie urbain, ville de Sandaï
Filmé depuis un hélicoptère, le tsunami déferle sur l'aéroport de Sandaï
Une partie de l'aéroport de Sandaï, dévasté par le tsunami
Sans commentaire .....
On dit que " gouverner, c'est prévoir ". En la matière c'est prévoir les conséquences, que l'on pourrait appeler "secondaires" ou " collatérales" d'une telle catastrophe naturelle. Le Japon, surpeuplé, possède 58 réacteurs nucléaires, pour subvenir à ses besoins en électricité. Un réacteur nucléaire, c'est une cuve en acier, très résistante, dans laquelle se trouve des barres d'un matériau fissile. Techniquement, ce sont des tubes qu'on appelle des "crayons" dans lesquelles sont empilés des éléments fissiles, mélanges d'oxydes, qui ont l'aspect de cachets d'aspirine.
Par rapport à une bombe atomique, qui se comporte comme un explosif, un réacteur ressemble à un amas de braises. Dans ces barres, la décomposition d'uranium 235, voire d'un certain pourcentage de Plutonium 239 dégage de la chaleur et provoque l'émission de neutrons qui, frappant d'autres atomes d'uranium 238, provoquent des réactions secondaires.
Pour bien comprendre le fonctionnement d'un réacteur, téléchargez ma bande dessinée "Energétiquement vôtre" sur le site de Savoir sans Frontières http://www.savoir-sans-frontieres.com (près de 400 albums de la série des Aventures d'Anselme Lanturlu, gratuitement téléchargeables, en 36 langues, sans écho médiatique, toutes presses confondues ).
Il faut un "fluide caloporteur" qui circule en permanence dans cette cuve, ce coeur du réacteur, pour évacuer les calories, la chaleur dégagée par les réactions de fission, sinon le pire peut se produire.
Je ne suis pas omniscient.
Considérant que j'ai le devoir de tenter d'éclaircir des informations, de m'efforce de les diffuser. Je m'informe, souvent dans l'urgence, quand cela n'est pas dans la précipitation, quand il s'agit de faits d'actualité. Je le fais en marge des nombreuses activités que je dois mener de front (j'ai deux nouveaux livres à écrire et des recherches de MHD à conduire, des calculs complexes à faire).
Je profite de cette remarque pour demander à des dizaines de lecteurs qui, quotidiennement me sollicitent pour que j'acceptent de figurer sur "leur liste de discussion" de s'abstenir de le faire. Je n'ai pas le temps d'échanger à bâtons rompus, comme sur un blog. Des lycéens, me sollicitent pour leurs TPE (même chose : je n'ai absolument pas le temps de m'occuper d'eux). D'autres s'attendent à ce que je réponde à des questions comme " pourriez-vous m'expliquer en termes simples la relativité ? " ou "que pensez-vous de la théorie de la Terre creuse ?" . A moins que ce ne soit pour me dire " je suis personnellement très dubitatif à propos de .... pourriez vous me fournir des arguments propres à convaincre le sceptique que je suis ? ". Certains, étant tombés sur des sites ou des vidéos qui ont retenu leur intérêt, se contentent de m'en " forwarder " les adresses, sans explication. Si celles-ci ne sont pas assorties de quelques lignes d'explication, je n'ai pas le temps matériel d'aller explorer chacun de ces contenus.
Parfois, des lecteurs me posent une question à laquelle je réponds laconiquement, cette réponse pouvant être simplement " je ne sais pas". Il arrive que l'interloculeur insiste, ne comprenant pas pourquoi "un scientifique tel que moi ne prend pas le temps de répondre de manière convenable et argumentée". Parfois l'échange se termine par un mail assorti d'insultes violentes.
Ceci étant, ce que je reçois en continu, quotidiennement, constitue une documentation irremplaçable, et c'est grâce à ces apports et éclaircissements de spécialistes que je peux être mieux équipé pour tenter de vous informer. Certains, qui me suivent de longue date, savent me fournir ces informations, avec quelques lignes de présentation, voire une image, en me disant "il me semble que ceci est important ", et je leur en sais gré. D'autres savent découper un document vidéo pour en extraire des éléments clé.
Quand je construis une nouvelle page, vous pourrez constater que je ne me contente pas d'indiquer une adresse URL d'un article ou d'une vidéo. Je fais de nombreuses copies d'écran, je compose mon propre texte et il est fréquent que le montage d'une simple page, où des tâches élémentaires se trouvent accumulées, représent de 6 à 12 heures de travail.
Dans ce qui va suivre, je vais corriger ce que j'ai mis en ligne hier, rapidement, concernant les réacteurs japonais, et que des lecteurs ont aussitôt corrigé. Non, il ne s'agit pas de réacteurs à eau pressurisée, mais de réacteurs à eau bouillante.
Je donne ces précisions dans ce qui va suivre.
D__________________________________________________________________________________________________
Abordons le schéma des réacteurs à eau pressurisée, solution d'origine américaine, majoritairement mise en oeuvre en France
A la pression atmosphérique, l'eau bout à 100°. A plus faible température, 85°C, en haut du Mont Blanc. Et inversement à plus de cent degrés si cette eau est à une pression supérieure à un bar.
Si la chaleur n'est pas évacuée en continu, ces barres, métalliques, peuvent fondre (c'est la "fusion du coeur") et le résultat de cette fusion peut se rassembler en fond de cuve, en constituant ce qu'il faut avant tout éviter : que ce matériau soit confiné, ce qui accroîtrait drastiquement le dégagement d'énergie, du fait "d'une entrée en criticité".
En effet, un réacteur nucléaire est un lieu où se produisent des réactions en chaîne, que l'ont doit soigneusement contrôler. Ces barres de matériau fissile pendant comme des jambons, dans la cuve du réacteur. Autour de celles-ci circule un fluide qui collecte les calories (de l'eau sous 150 bars, dans le cas des réacteurs à eau pressurisée, les PWR : pressurized water reactors). Cette eau entre dans la cuve sous une température de 295°C et ressort à 330°C . Le débit est considérable : 60.000 mètres cubes à l'heure, soit seize mètres cubes par seconde. Dans cette formule, on décide d'isoler ce circuit primaire du second circuit, couplé au premier par un échangeur, et qui sera envoyé vers la turbine à gaz, actionnant une génératrice électrique.
En violet : le circuit primaire empli d'eau pressurisée, circulant dans l'enceinte du coeur du réacteur. En bleu et rouge, le circuit secondaire. Dans l'échangeur, situé dans l'enceinte de confinement du réacteur, cette eau (bleu foncé à l'état liquide) passe à l'état de vapeur, en rouge. Cette vapeur actionne alors du turbine à gaz à deux étage : haute et basse pression. La vapeur, détendue et refroidie, passe alors dans un condenseur, où elle se reliquéfie
Un système produisant de l'énergie possède une source chaude et une source froide. La source chaude, ce sont les "crayons" du coeur du réacteur, baignant dans de l'eau sous pression, au sein desquels se produisent des réactions de fission, exo-énergétiques. La source froide, c'est l'air atmosphérique (pour les réacteurs qui utilisent ce système terminal de réfrigération). Les deux premiers systèmes, fonctionnant en boucles fermées, sont couplés avec un troisième, en contact avec l'air atmosphérique, grâce à d'immenses tours de refroidissement que l'on voit, flanquant les centrales françaises.
On fait ruisseler l'eau, le long de la paroi interne de ces tours, ouvertes en bas pour permettre à l'air d'y circuler. Cette eau communique ainsi la chaleur collectée dans le condenseur, à l'air qui monte dans la tour. Au passage, une partie de l'eau se trouve vaporisée (500 litres par seconde). Il faut donc disposer d'une alimentation en eau à proximité (fleuve ou mer). C'est cette eau vaporisée qui fait que les tours sont surmontées d'un panache de vapeur, lorsque le réacteur est en fonctionnement.
70 % de la chaleur produite part ainsi dans l'atmosphère (ou dans la rivière, la mer, si la source froide est de cette nature). Le rendement d'un réacteur ne dépasse pas 30 %.
Il y a en France 58 réacteurs à eau pressurisée. Liste des réacteurs français.
Passons aux réacteurs à eau bouillante, du type de ceux qui équipent les centrales japonaises.
Comme vous, je découvre et je tente d'expliquer. Le schéma est le suivant :
Les réacteurs à eau bouillante (REB) des centrales japonaises
Ou "BWR" : Boiling water reactors
Voir aussi : http://www.laradioactivite.com/fr/site/pages/Reacteurs_REB.htm
Ou ce pdf en anglais, très intéressant
La comparaison avec le schéma précédent est immédiate. Il n'y a plus qu'un seul circuit fermé. C'est l'eau qui est envoyée dans le coeur du réacteur qui se trouve vaporisée et est ensuite dirigée directement vers la turbine à gaz à deux étage. A gauche (1), le coeur, dans son enveloppe en acier. En (2) les éléments combustibles. En (3) les barres de contrôle qui dans ce montage doivent monter et ne peuvent plus, en cas d'urgence, tomber par gravité.
L'eau à l'état liquide (bleue) est un meilleur conducteur de la chaleur que la vapeur d'eau (en rouge, à la partie supérieure du coeur).
En sortie de turbine l'eau en train de retourner à l'état liquide, dans le condenseur, est figurée en violet. Il n'y a pas de tour de refroidissement. C'est de l'eau de mer, en gris, qui est envoyée dans le condenseur.
Comment pilote-t-on l'activité d'un réacteur nucléaire ?
En utilisant des barres de contrôle (par exemple en cadmium) qui absorbent les neutrons, mais sans que ce phénomène ne donne lieu à de nouvelles réactions nucléaire exo-énergétiques. Quand ces barres sont complètement descendues (ou remontées, dans le cas des montages japonais), l'activité du réacteur est réduite d'un facteur dix, par rapport à sa puissance nominale. Dans les réacteurs français, le temps de descente des barres, en urgence, par gravité, est d'une seconde. Vingt secondes dans le réacteur de Tchernobyl. Les barres de contrôle des réacteurs japonais montent et son actionnées électriquement par les vis sans fin (voir le pdf en anglais : je n'invente rien).
A l'inverse, c'est le relèvement (ou l'abaissement dans le montage japonais) de ces barres qui provoquera le démarrage du réacteur, lors de sa mise en fonctionnement. On dira alors " que le réacteur diverge ".
Si on constate une défaillance quelconque dans le système d'évacuation de la chaleur produite dans le coeur du réacteur, là où se trouvent les barres, il faut soit mettre en oeuvre un système de pompage de secours, soit réduire drastiquement la puissance produite en descendant les barres de contrôle (ou en les montant, dans le cas des montages japonais).
La production d'énergie électrique s'effectue à l'aide d'alternateurs, entraînés par des turbines à gaz. La vapeur qui circule dans ces turbines doit être, à la sortie, transformée en eau à l'état liquide, dans un condenseur. Ces condenseurs sont ces hautes tours que l'ont voit, flanquant le local où se trouve le réacteur nucléaire, en France. La vapeur d'eau s'y condense et est récupérée dans la partie basse de la tour. Une partie de l'eau s'évapore, la perte étant de 500 litres par seconde.
On ne trouve pas de telles structures sans les réacteurs japonais. Pourquoi ? Parce qu'on utilise de l'eau de mer pour cette réfrigération. Pour des raisons d'économie et de rentabilité, les Japonais ont installé leurs réacteurs à proximité de l'océan, ce qui est une belle connerie, dans un pays dont les côtes peuvent être frappées par des tsunami.
L'implantation des centrales nucléaires japonaises, en bord de mer (...)
J'imagine que les ingénieurs ont étudié ces installations vis à vis d'un certain nombre de risques. Tous les réacteurs nucléaires japonais sont construit en respectant des normes anti sismiques. Celles-ci correspondent à la valeur 7 sur l'échelle de Richter et traduisent une possibilité d'accélération horizontale d'un "g". La technique consiste à poser le bâtiment sur l'équivalent des "cylindre-blocks", en beaucoup plus gros.
Pour info, la secousse sismique ressentie par le Japon a atteint la magnitude 8,9.
Cliquez sur le lien. Vous verrez, en bas de la page, qu'un séisme de magnitude 8,9 peut créer des dommages à des centaines de kilomètres de distance de l'épicentre. C'est ce qui s'est passé, l'épicentre se situant à la frontière entre deux plaques, à 140 km de distance.
Grosso modo, la magnitude est la mesure logarithmique de la puissance d'un séisme (ce qui doit être corrigé en tenant compte de la durée des secousses et du type d'ondes mises en oeuvre).
En ayant dimensionné leurs installations pour une magnitude de 7 les Japonais ont sous-estimé la puissance de séismes à venir d'un facteur quatre vingt (dix puissance 1,9).
Fait étonnant : cette route s'est fracturée selon sa ligne médiane.
L'explication d'un lecteur : il est fréquent que des routes soient "fabriquées" en deux temps, par moitié, leur ligne médiane constituant une amorce de fracture
Je rappelle brièvement la "raison suffisante" des secousses sismiques. Sur une planche du début de la page on a figuré les plaques tectoniques, qui peuvent être comparées à des plaques de glace flottant à la surface d'un fleuve. Celles-ci peuvent se chevaucher. Dans le cas de ce séisme japonais il s'agit de la rencontre entre la plaque nipponne d'Okhotsk et la plaque Pacifique. L'épicentre est situé à une profondeur de 10.000 mètres. L'une des deux plaques passe sous l'autre (phénomène de subduction). Ces plaque ne sont pas "lubrifiées" et ce glissement ne peut s'effectuer que par à-coups. Ces à-coups sont la source de tremblements de terre. Quand ce réarrangement s'effectue sou l'eau, le relèvement d'une des plaques soulève une vaste masse liquide. Ce soulèvement, pour quelqu'un qui naviguerait juste au dessus de cet événement, serait imperceptible. Il peut s'évaluer en dizaines de centimètres. Mais si des centaines de kilomètres carrés d'océan sont soulevés de 10 cm, voire plus, ceci représente une énergie potentielle considérable, qui va se dissiper avec le départ d'ondes de surface de grande longueur d'onde, se propageant à très grande vitesse (de l'ordre de la centaine de kilomètres à l'heure). Lorsque ce tsunami arrive près d'une côte, si le relèvement du fond s'effectue de manière progressive, la longueur d'onde diminue, pendant que l'amplitude de la variation de niveau croît. Ainsi une vague qui représentait une variation de 10 cm, à peine perceptible, d'une onde ayant une largeur (on parle de longueur d'onde) de dix kilomètres se transformera, près de la côte en une vague de dix mètres de haut et dont la longueur d'onde se chiffre alors en centaines de mètres. Au plus près, la vague pourra déferler.
Ce séisme aurait provoqué un déplacement de l'ensemble de la plaque portant le Japon de 2,4 mètres. Ce chiffre devrait être multiplié par dix au niveau de la zone de subduction, près de l'épicentre. Cartes et coordonnées GPS à revoir. Ce mouvement a eu une incidence sur la Terre entière, en entraînant un déplacement de l'ensemble de la croûte terrestre de 25 cm, ce qui entraîne un racourcissement des jours. Ce séisme est un des cinq plus puissants enregistrés sur Terre depuis qu'on y effectue des relevés sismographiques.
Ce qui a entraîné un disfonctionnement dans l'ensemble de réacteurs du site Fukushima ne découle pas du séisme, mais du fantastique tsunami, avec sa vague de dix mètres de haut (ce qui ne s'était jamais produit au Japon depuis des centaines d'années). Il n'existe pas de moyens de se protéger d'un tel impact. Ceux qui connaissent la mer savent ce que peuvent produire des vagues de tempêtes. Elles peuvent éclater des digues, tordre des ferrures de forte section. Il y a une cinquantaine d'année un homme avait voulu construire près de Marseille une attraction qu'il avait nommée "téléscaphe". Le principe était celui d'un téléphérique sous-marin. Mais au lieu de suspendre des bennes à un câble, on aurait accroché des nacelles emplies d'air, à un câble circulant sur des pylônes ancrés sur le fond. Le but était d'amener nos touristes sous-marins à proximité de " l'arche des Farillons ", au bout de l'île Maïre, voisine, un superbe décore sous-marin, que je connais bien. La base de départ du téléscaphe devait être implantée à l'est du "Cap Croisette".
.
Le petit port du Cap Croistte, en 1958, à quelques centaines de mètres du point de départ prévu pour le téléscaphe.
Les marins prévinrent l'ingénieur :
- Vous savez, dans notre région, nous avons un vent d'Est qu'on appelle le Labé. Et quand il se déchaîne, certains jours d'hiver, les vagues sont sacrément puissantes.
L'ingénieur passa outre. Les premiers pylônes furent installés, et furent emportés comme des fétus de paille l'hiver suivant, par la première tempête de Labé qui se présenta.
Je cite cette anecdote pour évoquer la fantastique puissance de la mer (l'eau est huit cent fois plus dense que l'air). Un lecteur me signale des effets du tsunami qui n'ont pas été évoqués dans les médias. La vague peut avoir entraîné des mouvements de sédiments qui pourraient avoir obturé les "crépines" immergées, à travers lesquelles l'eau de mer de refroidissement serait prélevée. Les dispositifs de secours qui auraient été prévus, comme de l'eau stockée dans de vastes citernes, auraient pu être mis hors d'usage par l'impact de la vague. Même chose pour des installations de secours fonctionnant avec des groupes électrogènes.
Sur le powerpoint ci-dessus vous avez pu voir les dégâts que le tsunami avait pu causer, impressionnants. Si les ingénieurs japonais avaient conçu leurs installations en tenant compte d'un risque sismique, ils n'avaient de toute évidence pas envisagé que la centrale puisse être frappée par une vague de cette intensité. Même si les bâtiments les plus visibles ont pu tenir le coup, quid du reste de l'installation, du local des pompes, de la salle de contrôle, du système d'alimentation des pompes en puissance électrique ? Il suffit qu'un seul de ces éléments soit endommagé pour que le geste d'arrêt du réacteur, ou de réfrigération du coeur par un système de secours ne puisse être mis en oeuvre. Ajoutons, fait aggravant, que dans le système japonais les barres de contrôle ne peuvent tomber par gravité, mais doivent être relevées !
Les réacteurs japonais sont conçus pour réagir à la sismicité. La secousse terrestre a précédé l'arrivée du tsunami. L'épicentre étant à 140 km de la côte et le temps de propagation ayant été de 20 minutes, la vagues a parcouru cette distance à une vitesse de 300 km/h. Les systèmes de sécurité des réacteurs, conçus pour encaisser des secousses sismiques de force 7, ont-ils fonctionné correctement, sous l'effet d'une secousse atteignant la force 9 ? L'enceinte censée assurer le confinement a-t-elle été endommagée, fissurée ?
Les autorités japonaises nous disent que ces sécurités ont fonctionné.
On ne connaît pas actuellement (14 mars 2011) la nature et l'étendue des dommages subis par les réacteurs japonais. Le tableau semble s'aggraver d'heure en heure. Une défaillance dans le système de refroidissement peut faire que les barres de combustible, au lieu de baigner dans de l'eau chaude, se trouvent environnées de vapeur, dont la température ira croissant. Celle-ci se combinera alors avec le métal constituant les enveloppes des "crayons". Cette oxydation, prélevant l'oxygène, libérera des grandes quantités d'hydrogène et disséminera dans la vapeur des éléments devenus radioactifs. On a parlé dans les jours précédents d'un envoi d'hydrogène pour refroidir le coeur. Il semble que ceci soit faux. Quand cet hydrogène a commencé à envahir le circuit unique du réacteur à eau bouillante, les ingénieurs ont dû lui permettre de s'échapper, pour éviter que le coeur lui-même n'explose (...), si cela n'a pas déjà été le cas. En se combinant avec l'oxygène de l'air, cela a donné cette explosion, qui semble bien avoir soufflé le toit d'un des bâtiments, celui du réacteur numéro 1. Je parle de la première explosion, celle du samedi 12, le lendemain du tsunami.
Les ingénieurs japonais en sont arrivés à tenter de contrôler la montée en température du coeur (des coeurs des trois réacteurs) en y injectant ... de l'eau de mer, directement, ce qui revenait à rendre ces unités inutilisables, à cause de la corrosion.
Qu'est-ce qui fonctionne encore dans ces installations ? Bien malin qui pourrait le dire et il est possible que les ingénieurs Nippons ne le sachent pas non plus. On a vu que les barres de contrôle devaient être relevées. Peuvent-elles l'être encore maintenant ? Si la réponse est non, il sera impossible de descendre le niveau d'activité du réacteur. Par ailleurs l'eau de mer envoyée dans le coeur ressort porteuse d'une radioactivité qui est renvoyée dans les eaux du Pacifique...
L'erreur majeure a été :
- De construire ces réacteurs en bord de mer
- De sous-estimer la magnitude des séismes à venir ( 9 au lieu de 7 ) c'est à dire de sous-évaluer la puissance destructrices d'un facteur 100.
Si les locaux de la centrale nucléaire japonaise ont été ravagés comme ont pu l'être les quartiers de la ville de Sandaï, ou son aéroport, bonjour les dégâts !
Il n'existe pas de moyen de se protéger d'un tsunami d'une telle puissance. On ne peut pas envisager de monter un réacteur nucléaire et toutes ses installations sur ... pilotis. La solution aurait été de loger ces installations au dessus du niveau de la mer, à une altitude suffisante. Quinze mètres auraient suffi : une simple colline. Or le Japon n'en manque pas : 71 % du pays est sous forme de montagnes. Mais dans ce cas, en envisageant d'utiliser l'eau de mer comme réfrigérant, on aurait perdu en rendement en dépensant de la puissance pour pomper cette eau, avec le fort débit requis ( seize mètres cube par seconde ).
Prévoir ....
Un spécialiste Nippon de sismologie avait vainement, en 2006, insisté sur la nécessité de revoir les dispositions relatives à la résistances des centrales nucléaires aux séismes. Chronique d'une catastrophe annoncée
Le professeur Ishibashi Katsuhiko Sismologue, Professeur au Centre de recherche sur la sécurité urbaine à l'université de Kobé
De toute façon, dans un pays sensible aux tsunami, construire toutes les centrales en bord de mer était de l'irresponsabilité totale.
|
Reprise du segment C
________________________________________________________________________________________________
Fin du segment C+, rajouté le 12 avril 20100
12 avril 2011 : Une lectrice, Turiya, apporte cette précision, concernant les propos tenus par ce sismologue japonais, dans un article datant de 2007, dont j'avais déjà évoqué le contenu dans cette page-annexe, intitulée "Chronique d'une catastrophe avancée". Voici son commentaire :
|
Début du segment C+, rajouté le 12 avril 2011
________________________________________________________________________________________________
Les photos satellites, comparatives, montrant le site, avant et après :
16 mars 2011 : Il y a eu plusieurs explosions. La première a soufflé la partie supérieure du bâtiment abritant le réacteur numéro 1. Celle-ci semble due à l'accumulation de l'hydrogène produit par la décomposition de l'eau baignant les éléments du coeur, l'oxygène ayant oxydé les gaines métalliques des "crayons", en zirconium. Les Japonais ne pouvaient pas laisser la pression monter dans le circuit fermé, interne, du réacteur, ou même dans l'enceinte de confinement. Ils ont donc laissé l'hydrogène monter et envahir le local situé au dessus du réacteur. En se mélangeant à l'air, le tout a fait explosion, soufflant le toit de ce local. Cette explosion a suscité le départ d'une onde de choc, suivie de la condensation de la vapeur d'eau produite, ceci étant bien visible sur la vidéo.
L'explosion du numéro 3 semble plus problématique :
Le film montre que des fragments de béton d'une taille impressionnante ont été projetés à des centaines de mètres de hauteur.
Le réacteur numéro 3 en construction, en 1970 :
En bas, au premier plan, la cloche en acier fermant l'enceinte de confinement. Les hommes donnent l'échelle
Le container du coeur, dans son enceinte de confinement en forme de poire.
C__________________________________________________________________________________________________
L'opinion d'un lecteur : Voici le schéma des réacteurs de Fukushima, il n’y a pas d’enceinte de confinement au sens ou l’on entend ce terme en France. Les BWR General Electric Japonais, qu’ils soient signés GE,Hitachi ou Toshiba sont construits par KAJIMA (le BOUYGUES japonais) sur le même modèle, qui évoque les VVR soviétiques, ou même les RBMK de type Tchernobyl : un gros tas de béton avec un hangar en tôle mince dessus. En haut du bloc de béton, il y a des piscines pour entreposer les éléments combustibles en MOX, les neufs et les vieux, soit environ 20 ans de fonctionnement, ce qui fait pas mal de mégacuries. On peut aussi placer dans les piscines le couvercle de la cuve, les goujons (boulons), et tout ce qui crache de la radioactivité. Un énorme pont roulant est ancré sur le béton, et sert notamment à la manutention des énormes dalles de béton qui scellent le puits de cuve. Évidemment, si le cœur n’est plus refroidi, les barres fondent, réagissent avec l’eau et forment de l’hydrogène. Si la cuve est percée, l’hydrogène fuit en passant sous la dalle et s’accumule dans le hangar. Les rejets volontaires devraient se faire par la cheminée de l’usine, bien entendu. Si de l’hydrogène s’est accumulé sous le hangar, c’est bien évidemment contre la volonté des ingénieurs, parce que les tuyaux de vapeur étaient percés, ou même la cuve. La première explosion, samedi, celle du réacteur numéro 1, est bien une détonation d’hydrogène : peu de débris, une onde de choc bien visible, peu de poussière, quelques tôles qui voltigent : c’est bien une explosion sous le hangar. Sur le réacteur 3, l’accident a été beaucoup plus grave : je pense que le cœur a fondu, a percé le fond de la cuve en acier et c’est accumulé au fond du puits de cuve en béton. A force de goutter au fond, le CORIUM a formé une masse critique. (on appelle « corium » la matière du cœur fondu, un mélange d’oxyde d’uranium, d’oxyde de plutonium, de produits de fission et d’acier et de zirconium) C’est ce que l’on appelle un « accident de criticité », ou « excursion nucléaire » (une petite explosion nucléaire, en fait) Je pense que la puissance de l’explosion a pulvérisé le puits de cuve, et on voit bien les énormes morceaux de béton voltiger dans les airs sur les vidéos. Noter que le bâtiment réacteur fait 46 m de haut, ce qui donne l’échelle de ces morceaux de béton : la taille d’un petit bunker du mur de l’Atlantique ! Faites un arrêt sur image et mesurez avec une règle la hauteur maximale du nuage de poussières et de débris : 300 mètres ! Regardez les morceaux de béton et estimez leur taille, toujours avec une règle. Vous croyez toujours que l’enceinte de confinement est intacte ? Par rapport à Tchernobyl, le problème est que le combustible MOX contient grosso modo DIX FOIS PLUS de plutonium. Le MOX est fabriqué en France à l’usine MELOX située sur la commune de Chusclan. Sa construction a été décidée par M. Jospin. Les japonais ont construit leur usine de MOX, mais si je me souviens bien il semble qu’elle soit fermée provisoirement (à vérifier) depuis que trois ouvriers avaient malencontreusement mélangé des produits fissiles dans un sceau de trop grande taille, ce qui a endommagé leurs cellules de manière irrémédiable sous l’effet des neutrons produits. Il est difficile de dire si le combustible contenu dans le réacteur 3 de Fukushima a été produit en France ou bien au Japon. Nous pouvons faire confiance à M. Besson pour Ne poussons pas de cocoricos : dans le même cas de figure, confronté à une telle explosion, le béton de l’enceinte de confinement des centrales françaises n’aurait pas mieux résisté. Par contre, dans les EPR français, un système de "tuile à crêpes" en béton réfractaire est censé étaler le corium pour éviter toute criticité, et le refroidir sous forme d'une belle galette radioactive. |
D'autres images de ce type de réacteur BWR (Boiling Water Reactor). De conception américaine. Un quart du parc mondial. Puissance : de 570 à 1300 mégawatts.
En bleu, la "piscine" dans laquelle étaient entreposés des éléments extraits du réacteur, "arrêté", dont un lot de "crayons", en vue de leur remplacement.
Selon un lecteur, la mise à l'arrêt d'un réacteur n'est pas immédiate, même si la montée des barres de contrôle stoppe les réactions de fission exo-énergétiques. Ces fissions produisent des éléments ayant une certaine durée de vie, qui continuent, en se décomposant, à produire de la chaleur. C'est la raison pour laquelle il faut continuer de refroidir le coeur d'un réacteur " à l'arrêt ". Le lecteur chiffre à 60 mégawatts la puissance thermique ainsi dégagée. Ainsi, même si un de ces réacteurs était " à l'arrêt ", la mise HS du dispositif de refroidissement par l'impact du tsunami créait un risque de fusion du coeur. Il fallait maintenir le refroidissement du coeur, coûte que coûte. Oui, mais comment ??.
Description à : http://www.laradioactivite.com/fr/site/pages/Reacteurs_REB.htm
Un dossier, en anglais, sur les mesures de sécurité associées aux réacteurs de ce type
La température de la vapeur est d'environ 300°C et la pression de 70 à 80 atmosphères. Les barres de contrôle, introduites par en dessous, sont poussées par des vérins hydrauliques, et ne peut donc tomber verticalement, par gravité. Dans ces réacteurs, il faut contrôler en permanence le niveau de l'eau à l'état liquide. Ceci est réalisé en utilisant un réservoir de forme torique, situé en bas du dispositif.
Entre la première enceinte, cylindrique, entourant le coeur et la seconde enceinte de confinement, en forme de bouteille, se trouve ( en jaune ) un gaz inerte ( argon ). Une précaution au cas où une montée en température entraînerait la production d'hydrogène, après dissociation de l'eau, l'oxygène dégagé se combinant avec les enveloppes des éléments combustibles, en zirconium. Ainsi l'hydrogène produit, se diluant dans un gaz chimiquement inerte, ne pourrait entraîner une explosion (...).
Les jours et les mois vont passer. Viendra l'heure du bilan. C'est triste à dire, mais le fait que cette catastrophe se soit produite au Japon pourrait peser sur le développement du nucléaire dans le monde et sa réorientation (voir plus loin). Tchernobyl, c'était il y a 25 ans. Et l'Ukraine, c'est loin, c'est grand. Peu importe qu'une région grande comme la Provence ait dû être vidée de ses habitants pendant des décennies et que des milliers de gens soient morts, à l'époque, puis des conséquences de l'irradiation.
Si l'accident nucléaire japonais s'était produit aux Indes, ou en Chine, ou dans un pays de l'Est, qui s'en soucierait, même si les morts se comptaient alors par centaines de milliers, même si les régions empoisonnées étaient immenses.
L'Inde, la Chine, les pays de l'Est, c'est loin. Et puis, tout le monde sait que ces gens font ... n'importe quoi, c'est bien connu. Pour que le monde prenne enfin conscience de la dangerosité du nucléaire civil (ne parlons pas du nucléaire militaire !), que faudrait-il ? Souhaiter que les Japonais connaissent un Tchernobyl-bis, que le quart de leur territoire, surpeuplé, devienne inhabitable pour des décennies, que des vents soufflant vers l'ouest exigent l'évacuation immédiat de Tokyo (distant de 250 kilomètres ) et des habitants des environs, ce qui représente 30 millions de personnes ? Que la pêche dans les eaux nippones devienne problématique, du fait de retombée en mer, dans une zone côtière ?
Dans six mois, "tout sera rentré dans l'ordre". "Le Japon pansera ses plaies", dira-t-on.
Quel média a soulevé le problème clé : la dangerosité de l'implantation de centrales nucléaire en bordure de mer, comme elles le sont toutes, ce qui les rend vulnérables aux tsunamis. Mais si ces implantations furent des erreurs, quid du coût de leur réinstallation sur une simple colline ? Quid du coût des modifications à apporter aux bâtiments pour qu'ils tiennent non à des séismes de force 7, mais à ceux atteignant 9 !!
Il n'y a pas de risque zéro....
Derrière cet état de fait, il y a l'incurie des gens qui gèrent le destin des hommes, l'irresponsabilité des scientifiques, l'incompétence des politiques, des décideurs, la cupidité des puissances d'argent, la courte vue. Face à cela, l'irréalisme angélique des écologistes qui s'imaginent que le solaire, ou "les économies", la "décroissance" vont tout résoudre. Je vais vous dire une chose. Il y a deux mois le local attenant à la maison, contenant le bassin d'aquagym grâce auquel j'ai pu sortir de ma chaise roulante, me tirer moi-même d'affaire, a brûlé, suite à un court-circuit. Sur les murs : un placage de matière plastique, vieux de plus de trente années. Le CES de Pailleron, situé dans le XIX° arrondissement de Paris, où vingt enfants ont trouvé la mort en quelques dizaines de minutes, le night club 5 à 7, à Saint Laurent du Pont, dans l'Isère, 180 morts, ça ne vous dit rien ?
Ce placage n'est en rien ignifugé. Mais son comportement face à un début d'incendie, est redoutable. Soumis à un simple rayonnement, ce matériau se décompose en particules noirâtres, formant un mélange toxique, rapidement asphyxiant, pour qui se trouverait dans l'impossibilité de s'échapper du lieu au plus vite. Mais cette poussière, se mélangeant à l'air, peut alors s'enflammer d'un coup. J'ai vu en une dizaine de minutes émerger de mon local, situé en rez de chaussée, des flammes de 2 mètres. J'ai pu éteindre cet incendie, devenu immédiatement violent, en utilisant le tuyau d'arrosage du jardin et en pulvérisant de fines gouttelettes en haut des flammes, sinon la maison y serait passée. Leur vaporisation rapide a refroidi le brasier, qui a disparu en une minute. J'y ai laissé quelques mèches de cheveu.
Un conseil : si votre maison ou appartement contient des placages d'isolation thermique ou phonique de ce genre, remplacez-les sans attendre par des éléments modernes, incombustibles.
Le local a été remis en état. Au passage, j'ai fabriqué un panneau solaire d'un mètres carré et demi, disposé verticalement sur le mur sud, encastré, camouflé en fausse fenêtre. Mon bassin étant aussi isolé qu'un glacière de camping, par un revêtement de polyuréthane de 8 cm d'épaisseur, doublé de résine polyester et de gel coat, et couvert par des plaques de même nature, son maintien à une température constante de 32° ne requiert que 175 watts. Je pourrai donc entretenir cette température avec mon capteur solaire (un caisson en bois, une plaque de tôle d'un millimètre et demi, un serpentin de cuivre, une plaque en double vitrage de 4 - 6 - 4 et un circulateur ). Mais serait-ce à dire que je pourrais, grâce à cela, chauffer ma maison, faire la cuisine, etc.... ?
Quand nos gentils écolos en appellent aux "nouvelles énergies", les industriels sourient. Comment alimenter les installations industrielles, faire circuler les TGV, fabriquer de l'aluminium, etc ?
Voir plus loin
Ceci étant, tous les pays qui se sont fortement équipés en centrales nucléaires commencent à se poser des questions. En France, les trois quarts de l'électricité consommée est d'origine nucléaire. Nous ne sommes pas en reste en matière d'imprévoyance. Si les centrales japonaises en question accusent 40 printemps, celle de Fessenheim, de 33 ans d'âge, ne possède pas de double enceinte de confinement. Elle ne résisterait pas à un séisme. Lorsque Super-Phoenix a été construit, le toit du local abritant le système de pompage du fluide réfrigérant s'est effondré le 8 décembre 1990 ... sous le poids de la neige ! Personne n'avait envisagé cette éventualité. Eh oui, en Isère, il neige parfois....
En France, nous avons cette absurdité nommée ITER, simple "plan social" et séjour de rêve pour des milliers d'ingénieurs et de techniciens, conscients et complices, qui pourront, avant leur départ en retraite, concéder que " oui, ce fut une erreur ...".
Mais ce qui est extraordinaire c'est que deux scientifiques de renom, Balibar et notre prix Nobel Charpak, récemment décédé, en même temps qu'ils dénonçaient ce projet ruineux, atteignant le chiffre pharaonique de 1500 milliards d'euros, militaient pour la reprise du projet nucléaire civil le plus dangereux que l'homme ait pu imaginer à ce jour : le surgénérateur à neutrons rapides.
Georges Charpak, prix Nobel, décédé le 29 septembre 2010
Celui-ci prônait, juste avant son décès, avec Balibar, l'implantation de surgénérateurs à neutrons rapides !
Superphénix, surgénérateur à neutrons rapides de Creys Malville
(Gouffre financier, arrêté en 1998, en cours de démantèlement)
Le 8 décembre 1990 le plafond du hall de pompage du réacteur, mal calculé, s'est effondré sous le poids de la neige. Les concepteurs de l'installation avaient oublié qu'en Isère, parfois, il neigeait.
Pour comprendre le principe général, se référer à ma bande dessinée où tout ceci se trouve expliqué. Les réactions de fission produisent des neutrons. Si cette production s'effectue dans un environnement aqueux ( réacteur à eau pressurisée ) cette eau joue le rôle de modérateur, ralentit ces neutrons.
Si on s'arrange pour que ces neutrons ne soient pas ralentis, ceux-ci pourront provoquer une transmutation d'uranium 238 (non fissile) en Plutonium 239 ( fissile, n'existant pas dans la nature ). C'est ainsi que dans des réacteurs à usage militaire on fabrique l'explosif des bombes à fission. On associe à un réacteur à neutrons rapides une couverture fertile, en U 238, qui se transforme au fil du temps en Pu 239.
On peut transposer ce schéma à celui de réacteurs civils, avec un danger d'utilisation considérable. Le fluide caloporteur ne peut plus être de l'eau pressurisée, qui ralentit les neutrons. On doit alors opter pour un montage où la chaleur produite par la fission est prélevée dans le coeur en y faisant circuler du sodium fondu, à 550°C (à 880°C, il entre en ébullition). Celui-ci ne ralentit pas les neutrons. Mais, libéré, celui-ci s'enflamme spontanément dans l'air.
Dans ce type de réacteurs, dits surgénérateurs, on utilise la fission de plutonium. Dans un surgénérateur comme Superphénix (qui est censé renaître de ses cendres...) un fonctionnement qui représente une consommation annuelle de près d'une tonne de plutonium (contre 27 tonnes d'uranium, à puissance équivalente). Les neutrons émis par ces réactions de fission pourraient transformer une couverture en U 238 en Pu 239.
L'uranium 238 est le déchet du retraitement nucléaire effectué à la Hague. C'est en quelque sorte la "cendre"' d'un fonctionnement à l'uranium, où c'est l'isotope 235 qui est consommé. Ca n'est pas un hasard si la France s'est affirmée comme la championne ru "retraitement", qui consiste à récupérer cette fraction de la "cendre" qui puisse être réutilisée dans les surgénérateurs à neutrons rapides. Une politique à long terme, visant à "assurer notre indépendance énergétique", malheureusement ... suicidaire.
Le surgénérateur à neutrons rapides.
En jaune, 5000 tonnes de sodium fondus, portés à 550°C. S'enflamme spontanément au contact de l'air et explose au contact de l'eau (en cas d'incendie d'une masse de sodium, les dernières personnes à appeler sont ... les pompiers !).
Dans le coeur, en rouge, les éléments combustibles, en plutonium. Autour, en rose, les éléments "fertiles", en Uranium 238, que le bombardement neutronique transforme en plutonium 239. A droite le système d'échangeur, de turbine à gaz et de contact avec la "source froide".
Sous cet angle, on pourrait dire que le surgénérateur fonctionnerait en " brûlant les cendres issues des réacteurs fonctionnant à l'uranium 235". Comme la France est très riche en "cendre", du fait du fonctionnement de ses réacteurs à uranium, et des services qu'elle offre aux pays voisins en matière de retraitement, elle accéderait ainsi à une indépendance complète en matière de combustible fissile.
Le hic est l'extrême dangerosité du fonctionnement d'un tel réacteur. Sont coeur est à 550° au lieu de 300°. Le recours au sodium fondu comme fluide caloporteur représente un risque majeur d'incendie, en cas de contact de celui-ci avec l'air. Ajoutons l'extrême radiotoxicité du plutonium. Un dixième de milligramme de plutonium, inhalé et se fixant dans les poumons, suffit à provoquer une tumeur cancéreuse avec une probabilité de 100 %. Faites le calcul. Chargé d'une tonne de plutonium, un surgénérateur recèle une quantité suffisante de ce poison pour tuer dix milliards d'êtres humains.
Le moindre incident notable sur un surgénérateur pourrait faire dix millions de victimes.
Non pas dix millions d'irradiés mais dix millions de morts
Recommander une évolution du nucléaire français vers le formule des surgénérateurs à neutrons rapide et de l'irresponsabilité complète. Que cette recommandation émane d'un politique incompétent, cela pourrait se comprendre. Il est stupédiant qu'elle ait été émise par un prix Nobel de physique, par ailleurs à deux doigts de passer l'arme à gauche.
Mais, en France, un réacteur de ce type est de nouveau à l'étude.
Simple remarque : la France, de même que d'autres pays, dont en particulier le Japon, utilise comme matière fissile, dans 20 de ses réacteurs un mélange appelé MOX. C'est un mélange de deux composants. 6 à 7 % de plutonium, dilués dans 93 % d'uranium 238, non fissile. Partout où il y a du plutonium, la situation n'est pas de tout repos (par exemple au Japon.....).
24/3/11 : Qu'est-ce que le MOX ? L'uranium à l'état naturel se présente sous forme d'oxyde. Deux isotopes sont présents - L'U238, à hauteur de 99,3 % , non fissile mais fertile - L'U235, avec une teneur de 0,7 % , fissile Pour pouvoir utiliser ce minerai naturel, tel quel, comme combustible, il faut disposer du ralentisseur de neutrons (modérateur) le plus efficace : l'eau lourde, molécule d'eau composée à partir d'un isotope de l'hydrogène, le deutérium. D'où cette fameuse "bataille de l'eau lourde", au cours de laquelle un commando alla détruire une usine de séparation isotopique, située en Norvège, disposant d'un stock d'eau lourde dont auraient pu se servir les Nazis. Même chose pour la mise à l'abri de l'eau lourde française par Joliot Curie, au moment de la débâcle française, en 1940. De tels réacteurs existent, au Canada. Son les appelle CANDU, de CANada Deutérium Uranium. Ceux-ci font qu'on ne peut pas utiliser cette eau lourde comme fluide caloporteur. Il ya donc automatiquement deux ensembles. Un circuit prélevant l'énergie thermique et un ensemble de tuyauteries emplies du modérateur eau lourde. D'où l'appellation "Réacteurs à Eau Légère" (à eau pressurisée, ou "bouillante"), par opposition à ces (rares) réacteurs contenant de l'eau lourde. En dehors des réacteurs utilisant l'eau lourde comme modérateur, il faudra réaliser un enrichissement préalable du minerai d'uranium, qu'on commence, à partir de l'oxyde, par transformer en hexafluorure d'uranium.
U F6
sous forme gazeuse, qui est enrichi par centrifugation, à hauteur de 3 à 6 % d'U235. Alors, en réalisant des assemblage concentrant une masse de l'ordre de la centaine de tonnes, cette charge peut " diverger ", c'est à dire devenir le lieu de réactions en chaîne, productrices d'énergie. Si on utilise un combustible nucléaire à faible taux d'enrichissement, le réacteur devra être plus volumineux. Au fil des années, les ingénieurs du nucléaire ont progressé dans la conception des coeurs. En effet, dans un coeur cylindrique, le taux de réaction de fission sera plus élevé dans les éléments situés près du centre. On a joué sur la permutation des assemblages situés près de l'axe par ceux de la périphérie. On a joué aussi sur une distribution non homogène d'éléments modérateurs, en réduisant le taux de réactivité au centre, de manière à avoir un épuisement homogène de la charge des réacteurs. On utilise aussi des réflecteurs de neutrons, toutes ces techniques ayant permis de travailler avec des taux d'enrichissement plus bas, donc à moindre coût. Les réacteurs à usage militaire, comme ceux des sous-marins et des porte-avion requièrent une plus grande compacité et utiliseront de l'uranium à un taux d'enrichissement plus élevé. Disons qu'avec des taux de 3 à 20 % d'U235 on reste dans de l'uranium civil De 20 % à 90 % est plus, on entre dans le domaine de l'uranium de qualité militaire. Avec des forts pourcentages, la fabrication de bombes à uranium est possible. Mais en règle générale les bombes A sont faites avec du plutonium, qui requiert une masse critique plus faible. Un uranium qui est fabriqué en laissant des neutrons rapides s'échapper et bombarder une couverture fertile d'U 238, selon la réaction :
U238 + neutron donne PU239
Il n'y a donc pas de frontière claire séparant le nucléaire civil du nucléaire militaire. Si on réduit la modération d'un réacteur civil, celui-ci peut devenir plutonigène, fournir à terme du plutonium pour faire des bombes à fission. Voir ma bande dessinée "Energétiquement vôtre", téléchargeable gratuitement sur le site de Savoir sans Frontières. Signalons au passage que dans un fonctionnement normal d'un réacteur civil il y a production d'un peu de plutonium car la substance modératrice, si elle va réduire la quantité de neutrons rapides produits, ne pourra totalement les éliminer. Ce Plutonium, mêlé à l'uranium, fait donc partie des "déchets" issus d'une exploitation civile. Revenons au combustible. L'enrichissement de cet uranium est réalisé en France dans le centre de Tricastin. Consommant l'énergie électrique produite par trois centrales nucléaires implantées sur le site (c'est le plus gros "client" d'Edf en France), ce centre réalise cette opération d'enrichissement à partir du minerai d'uranium naturel, qui ne contient que 0,7 % d'U235. L'enrichissement isotopique est obtenu principalement par une cascades de centrifugeuses. Au terme de l'opération on obtient - De l'Uranium enrichi, avec 3 à 6 % d'U235 - Le résidu étant de l'uranium "appauvri", contenant de 0,2 à 0,3 % d'U235, dont on se servira pour faire des têtes perforantes pour obus. Voir à ce sujet le dossier de Jean-Luc Piova Prenons le cas des réacteurs les plus courants, ceux du parc français, des REP, des Réacteurs à Eau Pressurisée. On les charge avec un combustible comprenant 3 % d'U235. Au cours du fonctionnement du réacteur, qui est de l'ordre d'une année, la composition du combustible évolue dans le temps. Il y a production de plutonium Pu239, plus de différents déchets de fission, inexplotables. Le pourcentage d'U 235 diminue avec le temps. Quand ce taux tombe à 1 % ce combustible devient inutilisable. La densité de matière fissile devient alors trop faible. Il faut procéder à son remplacement Au passage, une certaine quantité de plutonium a été produite, par capture d'un neutron. Mais ce plutonium ne se prête pas à une participation à la production d'énergie par fission dans ce régime de fonctionnement avec des neutrons ralentis par l'eau, laquelle joue à la fois le rôle de fluide caloporteur et de modérateur, c'est à dire de ralentisseur de neutrons, qui sont émis à 20 km/s et doivent tomber à 2 km/s pour susciter des fissions induites dans l' U235. Au terme de ce fonctionnement, deux options. Soit on stocke tel quel le contenu du chargement du réacteur "considéré comme brûlé", qui pourtant contient 1% d'U235 et 1 % de Plutonium. Soit on "retraite" tout cela dans une usine de retraitement ( la Hague ) où on sépare les déchets radiotoxiques, inutilisables, qu'on stocke dans des blocs vitrifiés, en récupérant le Pu239 , pur, par voie chimique, avec lequel on fabriquera le combaustible MOX : 93 % d'uranium 238 7% de Plutonium grâce auquel on fera désormais fonctionner les réacteurs par fission du plutonium, celui-ci étant récupéré à partir des déchets. Ci-après, le merveilleux monde de l'énergie électrique, document AREVA :
Cela fait des décennies que les Français ont décidé de jouer la carte de "réacteurs de IV° génération", autrement dit de surgénérateurs à neutrons rapides, comme Superphénix. On lira dans des textes du CEA que la question n'est pas de savoir si on passera à une telle formule, mais quand on prendra la décision de remplacer le parc de réacteurs à Uranium par des surgénérateurs, qui seront alors "déployés" sur le territoire français. Mais le surgénérateur Superphénix, qui était un prototype de ces "réacteurs de IV° génération" nous a fait un belle frayeur en 1990. Le toit du hangar où étaient abritées les turbines s'est effondré sous le poids de la neige ! Coup de chance, ce jour-là, le réacteur était arrêté Sinon on aurait eu une jolie catastrophe. Ca a suscité une vague de protestations et ce réacteur a été arrêté. En fait, comme a pu le voir dans les propos de Balibar et de feu Charpak, cette idée était toujours présente, et ceux-ci souhaitaient simplement "que le projet reprenne son cours". Des "barons de l'atome" (des polytechniciens, du "corps des mines", à cent pour cent, constituant une partie de cette tentaculaire maffia française) ont trouvé "la solution" : Remplacer le dangereux sodium, comme fluide caloporteur par du ... plomb fondu. J'ai ce qu'il faut pour faire un dossier sur Tchernobyl, en rappelant tout ce qui s'est passé. L'usage de plomb fondu n'écarte pas le danger inhérent à la tonne de plutonium contenue dans ces réacteurs surgénérateurs. S'il n'y avait que cela, une catastrophe nucléaire éparpillerait alors du plomb vaporisé, puis condensé en particules, sur un vaste territoire. Température de vaporisation 1750°C, vite atteinte en cas d'accident nucléaire (comme ce fut le cas à Tchernobyl). En plus d'une contamination au plutonium ( durée de vie 24.000 ans) vous auriez une contamination au plomb (saturnisme). Ajoutez que, très vite, les vers de terre enfouissent la terre de surface jusqu'à 20 cm de profondeur. La dépollution est alors impossible. Pour compléter ce tableau apocalyptique, ajoutons que l'uranium "appauvri" ( à 0,3 % d'U235 au lieu de 0,7 dans le minerai naturel constitue un déchet qui est réutilisé pour faire des obus alliant forte densité et fort pouvoir de pénétration. Après impact, l'uranium est vaporisé, transformé en fines particules qui peuvent être inhalées par "l'ennemi", polluer son sol et créer dans sa descendance des mutations génétiques créant des monstres (Irak), ceci pour "le punir". Voir ce dossier monté par Jean-Luc Piova En attendant le déploiement des surgénérateurs, notre industrie nucléaire a trouvé une solution intermédiaire en créant le Mox, utilisant la production de l'usine de la Hague. Nous pouvons donc créer ( et vendre ) un nouveau combustible nucléaire, mélange d'U238, d'U235 et de 6 à 7 % de plutonium. Tout cela fonctionnant dans les réacteurs classiques, à eau pressurisée ou à eau bouillante (comme le réacteur numéro 3 de Fukushima ). Simple détail : le coeur contient maintenant du plutonium, et si un accident nucléaire survient maintenant, ça n'est pas de l'iode, du césium ou la palette de cochonneries radioactives possédant des durées de vie plus ou moins longues qu'on expédierait dans la nature, mais du plutonium. Le plutonium a une durée de vie de 24.000 ans, qu'on peut considérer comme infinie. Si un jour un accident pollue une région avec du plutonium, cette pollution sera irréversible. |
25 mars 2011 : Deux remarques concernant les réacteurs dont le fluide caloporteur est de l'eau. Il y a toujours radiolyse, en continu, c'est à dire dissociation des molécules d'eau sous l'effet du rayonnement. Cette radiolyse peut s'ajouter à la dissociation de la molécule d'eau, vers 1000° C. A Tchernobyl, il y eu blocage des circuits de refroidissement, à bas régime, par "empoisonnement au Xénon135". Ce gaz, chimiquement inerte, est un produit de fission. En régime normal, il est dégradé par le flux de neutrons, en Césium, je crois. Mais si le réacteur est à très bas régime, le flux de neutrons chute et cette transmutation du Xénon ne peut plus être opérée. Des bulles se forment, bloquent la circulation d'eau, du fluide caloporteur, et le coeur cesse d'être réfrigéré. La montée en température déforma les tubes-guide des barres de contrôle, dont la vitesse de descente était lente ( 20 secondes ). Cette descente des ne put être effectuée. Tout se passa alors très vite. L'eau, fut dissociée en un mélange gazeux en rapport stoechiométrique, explosif. Quand une certaine quantité de ce mélange se trouva accumulée, celui-ci fit explosion, propulsant le couvercle en béton du réacteur vers le haut. Une masse de 1200 tonnes, qui retombant à 45 °, fractura le réacteur, c'est à dire le bloc de graphite modérateur et les assemblages. Aucune circulation réfrigérante ne jouant plus, la température continua à monter. Il y eut fusion de la totalité du coeur, qui forma une masse de magma au fond du réacteur, exempt d'enceinte de confinement. Cette masse continua de dégager des calories, entretenant la combustion du graphite. Les fumées partirent, en emmenant avec elles tous les polluants radioactifs. En même temps, le rayonnement émis par le coeur était tel qu'il ionisait l'air au dessus du réacteur, formant un pinceau lumineux, bien visible la nuit.
Je me suis procuré les plans complets du réacteur japonais et je les étudie. Le fond de la cuve, évidemment concave, se prête très bien au rassemblement éventuel de matière fondue. De plus les barres de contrôles sont poussées vers le haut par des vis sans fins motorisées électriquement. Ainsi le fond inférieur du réacteur est structuré comme une passoire. Les lecteur insistent en me disant "mais pourquoi n'avoir pas mis ces barres sur le dessus, comme dans d'autres réacteurs ?". C'est impossible dans le réacteur à eau bouillante. La partie supérieure baigne dans la vapeur et l'espace disponible est occupé par des systèmes de dessèchement de la dite vapeur. Je suis en train de traduire le plan de l'installation, les légendes en anglais.
Ce système du "shut down" du réacteur a-t-il fonctionné pour le réacteur numéro 3 ? On est surpris par la violence de l'explosion. Y aurait-il eu radiolyse d'une masse d'eau importante, puis explosion, non pas dans le local en tôle disposé au dessus du réacteur, comme dans le cas du numéro 1, mais dans des parties profondes du système, ce qui aurait entraîné l'envoi de masses importantes de béton, fracturées
Le manuel insiste sur l'autostabilité de l'installation c'est à dire sur le fait que, dans ces réacteurs à eau, si une "réactivité" anormale se manifeste, si le coeur crache trop de neutrons, ceci va entraîner un chauffage de l'eau, et sa dilatation. Cet effet est alors suffisant pour atténue l'action modératrice de cette eau (réduisant le ralentissement des neutrons). Il y a alors réduction du nombre de neutrons lents, donc baisse d'activité dans le coeur, puisqu'on sait que les fissions de l'uranium s'effectuent plus aisément avec des neutrons lents qu'avec des neutrons rapides.
Suivent des pages de schémas montrant tous les dispositifs de secours.
Il manque un chapitre intitulé :
Que faire en cas de tremblement de terre et de raz de tsunami ?
Je trouve que ça manque.
La seconde remarque concerne le vieillissement des installations nucléaires. Le rayonnement fragilise l'acier de la cuve, avec le temps. Lorsqu'on estime que cette cuve ne peut plus tenir la pression, on estime que le réacteur est arrivé en fin de vie.
B__________________________________________________________________________________________________
26 mars 2011 : Un lecteur, du CEA, m'envoie le rapport (journalier) de l'Institut de Radioprotection et de Sécurité Nucléaire, français (IRSN), en précisant "voici les vraies informations concernant l'état du site de Fukushima". Ce constat semble moins optimiste que celui donné par ingénieur français vivant sur place, et commentant les informations données par les services officiels nippons.
Le rapport de l'IRSN du 25 mars 2011.
Extraits : IRSN Institut de Radioprotection Note d’information État des réacteurs
L’IRSN examine les scénarios d’aggravation possible de la situation, notamment les scénarios envisageables en cas de rupture de la cuve du réacteur n°3. Il sera difficile de démontrer la réalité d’un tel scénario mais l’impact en termes de rejets radioactifs dans l’environnement est
Réacteur n°2 Réacteur n°3 Les dégagements de fumées constatés le 23 mars se sont arrêtés. L’IRSN analyse les causes potentielles de défaillance du confinement du réacteur n°3. Une des hypothèses examinée par l’IRSN concerne l’éventualité d’une rupture de la cuve suivie d’une interaction entre le corium (mélange de combustible et de métaux fondus) et le béton au fond de l’enceinte de confinement. L’impact en termes de rejet dans l’environnement est en cours d’examen. Réacteur n°4 Réacteurs n°5 et 6 On peut y lire que le souci des ingénieurs nippons est que le sel apporté par le refroidissement à l'eau de mer ne vienne bloquer des électrovannes, qui ne sont commandables qu'à distance. Un disfonctionnement de ce genre pourrair avoir des conséquences incalculables et leur souci est de pouvoir repasser au plus vite à un refroidissement à l'eau douce.
|
Alors, quelle est la solution ? ....
J'ai des informations "brûlantes" à communiquer sur la Z-machine, qui sont de première main, puisque j'ai été les recueillir dans deux congrès internationaux, Vilnius 2008 et Jeju, Corée, octobre 2010 ) et auprès de Malcom Haines lui-même. Nexus a accepté de publier l'article, qui sortira dans son prochain numéro. Ces informations démultiplieront conjointement les espoirs et les craintes liées à cette nouvelle technologie des ultra-hautes températures. Sans déflorer le sujet (l'article sera vite rédigé) :
- Les Américains ont bien obtenu 3,7 milliards de degrés en 2005 dans la Z-machine de Sandia. Optant pour les applications militaires en priorité (bombes à fusion pure), ils désinforment à tout va. Avec ZR l'intensité est passée de 17 à 26 millions d'ampères et les performances de l'engin sont désormais tenues secrètes.
Aller au début de cette page consacrée à la catastrophe nucléaire japonaise
20 mars 2011 : Faut-il tenir un feuilleton de cet accident Japonais ? Il y a tellement d'autres sujets catastrophes sur Terre qu'on ne sait plus où donner de la plume. Ce qu'on peut dire, c'est que cette catastrophe est une fois de plus due à la connerie humaine : construire des réacteurs nucléaires en bord de mer (ce qui est le cas pour tous les réacteurs japonais) dans un pays périodiquement ravagé par les tsunamis. Par ailleurs construire des réacteurs bon marché, pour se mettre le maximum de yens dans la poche. Négliger les recommandations de spécialistes de sismologie, qui demandaient d'accroître les mesures de sécurité vis à vis de séismes. Imprévoyance. Les Japonais nous stupéfient grâce aux spectaculaires progrès de leur robotique. Au Japon des robots savent faire de la bicyclette, parler, sourire. On crée des robots humanoïdes ayant belle allure, qui seront peut être un jour vendus, comme des chiens domestiques artificiels, ou des escort girls électroniques, aux citadins en mal de solitude. Cela rappelle un chapitre du livre de Ray Bradburry " Chroniques Martiennes ", que je vous incite vivement à lire ou à relire. Mais, au Japon, personne n'avait investi dans des robots de sécurité, capables d'escalader des décombres, mais surtout dotés d'une électronique blindée au plomb, capable de résister à l'intense flux de radiations. Il a fallu les faire venir de l'étranger. Nous avons pu voir un des responsables de cette gabegie criminelle, "terrassé par l'émotion", verser des larmes de crocodile (mais il n'aurait pas été jusqu'à s'asseoir à côté des conducteurs d'engins qui, pour tenter de refroidir les réacteurs, s'en approchent dangereusement). Au Japon les responsables politiques ou les acteurs économiques qui ont ruiné des centaines de milliers de braves gens viennent périodiquement, dans les médias, présenter leurs excuses publiques. Le responsable d'une catastrophe nucléaire verse quelques larmes. Cela remplace le classique Seppuku, le suicide à l'arme blanche. Cette vidéo-animation nous montre la disposition des déchets issus de l'exploitation d'un réacteur à eau bouillante, ceux-ci étant manipulés à distance et stockés dans un bassin empli d'eau, celle-ci faisant office de bouclier, absorbant les radiations. Vous devez comprendre une chose. Dans l'industrie nucléaire, les produits de l'activités de production de l'électricité, déchets hautement radioactifs et dangereux à manipuler sont simplement stockés à proximité immédiate du réacteur, dans des simples piscines. L'eau suffit à faire écran aux différentes radiations. Ca n'est que par la suite que ces déchets pourront être acheminés vers des "centres de retraitements" comme celui de la Hague, pour en extraire le futur combustible des ... surgénérateurs à neutrons rapides. Ces déchets ne sont nullement inertes et constituent un matériau aussi dangereux que le contenu du réacteur lui-même.
. La "piscine" de stockage des éléments usagés.
Celle-ci se trouve au voisinage immédiat du réacteur, pour des raisons de manipulation. Un coup de zoom sur ces "assemblages" regroupant des "crayons" :
Chaque élément parallépipédique, qui se termine par un anneau de saisie est un "assemblage"
En zoomant encore un peu plus, on détaille les "crayons", qui constituent les "assemblages". Ce sont des tubes de zirconium (appelés aussi "gines"), emplis de "pastilles de combustible" : oxydes d'uranim ou, dans le cas du "MOX", mélange d'oxyde d'uranium et d'oxyde de plutonium. Si l'eau dans laquelle baignent ces assemblage est évaporée, la chaleur résiduelle dégagée par ces assemblages, en rangs compacts, est suffisante pour endommager rapidement les tubes de zirconium et permettre aux pastilles de s'échapper et de se rassembler au fond de la piscines. A moins qu'un phénomène explosif ne disperse ces produits autour du réacteur.
60 "crayons" par "assemblage" dans les réacteurs Japonais
Voici la source de ce qui va suivre : http://allthingsnuclear.org/tagged/Japan_nuclear
La cuve (ici, ouverte) et la "piscine" sont reliées par des portes, faisant office d'écluses
Périodiquement "le réacteur est arrêté". Les barres de contrôles sont remontées, ce qui réduit son activité au minimum, mais pas à zéro, car les produits de fissions continuent d'évoluer, de se décomposer en dégageant de la chaleur (60 mégawatts, le dixième de la puissance nominale en régime de fonctionnement). L'écluse isolant le dessus du réacteur avec la piscine de stockage est ouverte. L'eau envahit tout l'espace disponible. La manutention des assemblages est alors opérée dans l'eau, à l'aide du pont roulant et du bras téléscopique, qu'il s'agisse de l'enlèvement d'assemblages "usés" ou de leur remplacement par des assemblages "neufs". De toute façon, à moins qu'une filière de retraitement style la Hague ne prenne le relais, les "assemblages usagés" seront stockés dans le bassin attenant, où ils continueront à chauffer l'eau de la "piscine de stockage d'éléments consommés et de transit pour l'amenée d'élements neufs".
Manutention des assemblages, sous une couverture d'eau, faisant écran aux radiations
Voici une photo montrant une telle manipulation, prise dans un réacteur implanté aux Etats-Unis, dans la centrale Brown Ferry, en Alabama.
Transfert d'un assemblage usagé vers le bassin de stockage (Alabama)
Le mot "cattle chute" a été choisi à cause de la ressemblance entre ces ponts et les passages qui conduisent les bovidés vers le lieu où ils seront abattus. La photo est prise par l'opérateur du pont roulant. Sous ses pieds : l'eau qui le protège des radiations. A quelques mètres en dessous on distingue très bien la lueur bleutée qui correspond à l'effet sur l'eau des radiations émises par l'éléments combustibles "usagé". On voit qu'il est loin d'être inerte !!!
Ici une autre photo d'un bassin de stockage pour réacteur américain (Alabama), vide, avant usage.
Il y a des décennies j'avais visité un réacteur piscine expérimental Pégase installé à Cadarache. En regardant à travers cette eau, limpide, on voyait "toutes les entrailles du réacteurs", entourées d'une lueur bleutée, se situant dix mètres plus bas. C'était voir la mort en face, le poison nucléaire de près. Les particules émises l'étaient à une vitesse qui n'était pas supérieure à la vitesse de la lumière, dans le vide, mais supérieure à cette vitesse dans l'eau, qui n'est plus que de 200.000 km/s. Le rapport 200.000/300.000 = 1,5 correspond à l'indice de réfraction de l'eau. Les particules étaient donc émises "à vitesse supersonique" vis à vis de la vitesse de la lumière dans le milieu et on voyait très bien des choses qui ressemblaient à des "ondes de choc", ce qui correspond à ce qu'on appelle l'effet Cerenkov. Dans un milieu autre que le vide, le temps de propagation de la lumière se trouve allongé du fait du temps d'absoption-réémission des photons par les atomes ou molécules. Mais entre deux atomes les photons cheminent à 300.000 km/s.
PEGASE (35 Mégawatts thermiques), réacteur de recherche et d'essais, divergence à Cadarache en 1963, c'est une pile où s'effectuent des essais de combustibles pour les piles refroidies au gaz. Le bassin du réacteur Pégase a été converti en 1980 pour le stockage de 2.703 conteneurs refermant 64 kg de plutonium.
Voici les sources de ce qui va suivre : http://www3.nhk.or.jp/news/genpatsu-fukushima http://allthingsnuclear.org/tagged/Japan_nuclear
Chaque élément d'assemblage (voir plus haut) pèse 170 kilos et contient 60 "crayons". La piscine de stockage du réacteur 3 contenait autant de barres "usagées mais hautement toxiques" que ... son coeur.
Ci-après une image diffusée par la chaîne japonaise NHK, indiquant que l'arrosage (par de l'eau de mer) doit être effectué à 22 Mètres de hauteur.
L'arrosage des réacteurs japonais nécessite d'envoyer l'eau (de mer) à 22 Mètres de hauteur (source : télévision japonais NHK).
. La perche d'arrosage, fixée sur un véhicule mobile
Essai de cette perche d'arrosage
22 mars 2011 : Comme signalé par un lecteur, ceci semble être une perche de déversement de béton à distance, comme l'indique cette image qu'il m'envoie (et je l'en remercie au pasage) :
On voit effectivement à gauche, le camion transporteur de béton, avec son malaxeur tournant. Bien sûr, on peut utiliser une telle perche pour déposer de l'eau à 22 m de hauteur, là où le refroidissement peut être le plus efficace. Si c'était pour noyer le réacteur sous du ciment, ça serait nettement plus grave. Cela signifierait que les organes de refroidissement des réacteurs, ou de l'un d'entre eux auraient été détruits. Attendons... On ne peut qu'espérer, pour les Japonais, que la situation ne soit pas si critique qu'il n'y paraîtrat sur le front du nucléaire (modulo le fait que les victimes du tsunami se montent à ce jour à plus de vingt mille). Il reste que ces événements nous remettent brutalement en contact avec les dangers du nucléaire.
|
21 mars 2011 : J'ai mis cette info à la date où elle est apparue dans le site du journal Ouest-France. Mais elle ne m'a été signalée par un lexteur que le 26 avril, plus d'un mois plus tard. Source : On pourrait titrer : LA FIERTE DES JAPONAIS Effectivement, les imbéciles et irresponsables de TEPCO on bel et bien refusé une offre fait par les Français de leur faire parvenir des robots capables d'intervenir sur un site où règne une forte radioactivité. Les autorités japonaises ont décliné l’offre française d’envoi de robots spécialisés pour intervenir dans la centrale nucléaire accidentée de Fukushima, jugeant ces engins "inadaptés" à la situation, a indiqué lundi l’Autorité de sûreté nucléaire française (ASN). |
__________________________________________________________________________________________________
Groupes de traducteurs bénévoles. Certains lecteurs ont proposé de participer à la diffusion de cette analyse de la situation (ainsi que d'autres pages de ce site en offrant leurs services de traducteurs bénévoles. Certains sont traducteurs professionnels, ou (/et) bilingues. Mais point n'est besoin d'être d'un tel niveau pour participer. L'essentiel est que l'information passe.
|
Aller au début de cette page consacrée à la catastrophe nucléaire japonaise
13/5/11 : Sur Agoravox, comment les centrales nucléaires constituent de véritables épées de Damoclès http://www.agoravox.fr/actualites/societe/article/nucleaire-la-cible-terroriste-93801 |
Nouveautés Guide Page d'Accueil
http://fr.wikipedia.org/wiki/Catastrophe_de_Tchernobyl
.
.
A découvrir aussi
- Marjane arrête l'alcool
- e-commerce: Un marché de 21 milliards de DH
- Google veut diffuser du Wifi en Afrique avec des ballons dirigeables
Inscrivez-vous au site
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 63 autres membres